Un simple Oracle [EN PAUSE]

Chapitre 22

Il y a déjà deux jolies fleurs blanches. Deux tulipes blanches...

"Pardon"

Il s'en veut... Je ferme les yeux.

Je vais m'occuper de lui désormais... ne vous en faites pas. Reposez vous là où vous êtes et regardez le resplendir de bonheur. Je ferai de mon mieux.

Kim Dae Seong

Joseph Powell

Dante Ricci

Dean Sharp

André Chapman

Alessandro Hélia

Mattia Moretti

Wang Jia Hui

La peine qui l'habite à un nom, huit pour être plus exact... Cette peine-là, je ne pourrais jamais la faire disparaître. Je ne suis même pas sûr de pouvoir la camoufler. Mais je me suis promis que je protégerais son bonheur, son sourire si innocent. Alors je le ferai, il est temps que je me mette au travail.

Je lui tends ma dernière fleur et remarque qu'il ne s'est toujours pas levé. Même assit là il me semble terriblement faible... Qu'est ce qu'il faisait pendant ces derniers jours ? Est ce qu'il mangeait...? Son corps est légèrement amaigri je crois. Difficile à voir sous sa cape. Est ce qu'il dormait ? Ses yeux sont entourés de cernes particulièrement marqué. Non, il ne dort pas non. Il tremble... Pleurer oui, mais il ne dort pas et ne mange pas plus. Ça j'en suis certaine et ça m'enrage.

Je n'ai rien compris à ma colère mais ça contracte ma mâchoire et je fais de mon mieux pour ne pas lui montrer. Je décide de tenter de le faire rire, de lui faire croire que je suis indifférente. Les peines des autres, le peine aussi. Je le sais... j'en suis certaine. Alors je ferais en sorte de ne pas lui montrer la mienne. Je ferai de mon mieux.

-Vous avez perdu la parole entre-temps ? Et l'usage de vos jambes aussi peut-être ? Dis-je d'un ton faussement amusé.

Ma remarque l'oblige à se lever mais son corps est trop lourd alors il chancelle.
Henrickson ne se tient pas droit. Il essaye... mais se plie rapidement. La faiblesse de son corps me frappe, ça me fait mal. C'est de la torture de voir quelqu'un d'aussi fort que lui peiner à rester debout. Cela étrangle ce qui peut bien me servir de cœur et contracte mon ventre.
Je le regarde faire un tout petit instant faisant grandir mes inquiétudes à son encontre.

-Chevalier ?

Il se redresse, pas parce qu'il en a la force mais pour faire bonne impression.

-Oui hum... d-désolé... Commence-t-il d'une voix rauque.

Mes sourcils se froncent légèrement et avant même que je n'aie le temps réfléchir, son corps s'étale lourdement sur le sol.

L'affolement, mon affolement, sonne aiguë, terriblement aiguë. Je me jette à ses côtés en observant ses traits. J'attrape son visage en espérant que ses yeux resteront ouverts. Mais ses pupilles grises sont rapidement dissimulées sous ses paupières.

Ça hurle... dans ma tête mais également autour de moi. Je hurle pour qu'on vienne m'aider à le sortir de là. Je ne voulais pas que d'autre foule ce petit endroit que j'avais fait en sorte de rendre intime, pour lui. Ça me répugne de voir les bottes de ces soldats qui le déteste tant fouler l'herbe de ce lieu que je sais précieux pour lui.

Je m'accroche au corps brûlant du Chevalier qui semble pourtant trembler sous la fraîcheur de la brise d'hiver. Je lui retire sa capuche et dégage son visage pour mieux voir pendant qu'une petite troupe de soldats s'avance rapidement. Son expression est paisible... mais couverte d'une paix bien étrange quand on pense au fait que ses joues sont teintées de rouge. Il est brûlant, vraiment brûlant. Il irradie de chaleur et chauffe ma peau à travers mes vêtements.