II

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Isabelita...

J'ouvres doucement les yeux,  mes paupières sont lourdes et ma bouche pateuse.

Je reconnais tout de suite la pièce dans laquelle je me retrouve. Dans notre cuisine.

Je suis à la maison, comment suis arrivée ici?

Je redresse ma tête, cette action s'accompagne d'un torticollis intense.

Pourquoi est ce que j'ai dormi dans cette position?

J'essaye de soulever ma main pour me masser la nuque mais je n'y arrive pas.

Je jettes un oeil sur ces dernières, elles sont ligottées sur une des chaises de la table à manger.

Paniquée je commence à tirer dessus.

- papa.!

C'est ce que je voulais hurler mais à la place j'ai juste entendu un sifflet, comme un son camouflé.

C'est ma voix ca?

- content de voir que tu es debout, j'espère que tu as faim isabelita.

Je me crispe, cette voix... Carlos.

Un plat apparait dans mon champ de vision.

De la viande sautée accompagné de riz à la vapeur.

Ce qu'il me preparait souvent avant, avant qu'il ne rejoigne un des gangs les plus dangereux du monde. Et qu'il change du tout au tout.

Je le regarde s'asseoir en face de moi avec son plat, il se mets aussitôt à manger avec appetit.

Je ne peux toujours pas parler malgré mes differentes tentatives je n'y arrive pas.

Le son qui sort c'est ceux de mes sanglots.

- tu ne manges pas? Il me regarde de haute en bas. Ah oui laisses moi t'aider.

Il se lève et se dirige vers moi à toute vitesse. J'essaye de m'éloigner de lui le plus possible mais je fini simplement par faire tomber la chaise et moi avec.

Ma tête a frappé le rebord de la chaise mais cela ne m'a pas empêché d'essayer de me debattre ou de le mordre lorsqu'il s'est approché pour replacer ma chaise face à la table.

- Quoi un chat a prit ta langue? Il decoupe la viande et à l'aide de la fourchette la rapproche de ma bouche.

Je détourne la tête. Il me saisit par menton et me force à le regarder.

Quand je pense que j'étais folle de lui et maintenant il m'écœure juste.

- ouvres ou je te jure que je te bouffe la langue.

J'ai regardé droit dans ses yeux ébène clair comme ma couleur de peau, et je sais qu'il ne blague pas.

Alors gentiment j'ai ouvert la bouche et il a placé le morceau dans ma bouche.

- vas y mâche. Et j'ai obéi.

Je dois me rendre à l'évidence, il a toujours été doué pour la cuisine.

Il avait l'habitude de me préparer un delicieux dejeuner et lorsqu'on avait nos soirées ciné du vendredi.

- delicieux n'est ce pas? Il s'éloigne de moi et retourne à sa place. Tu sais ce que c'est comme viande?

Voyant que je ne reponds pas il ajoute.

- attends je te montre.

Il sort un plastique du dessous de sa table et lance sur la table.

La Veuve De Mr EDISONWhere stories live. Discover now