XXIV• Gala de Noël

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-Nahara-

Je suis tellement stressée que je pourrais vomir sur ma coiffeuse.

Aujourd'hui est le grand jour. Le Gala de Noël bat son record sur notre île. Notre lycée — qui est le seul — est tellement apprécié que tout le monde souhaite se rendre à ses événements.

Tel que notre Gala.

Nous sommes peu dans notre groupe, c'est pour cette raison qu'ils rajoutent le club des primaires avec le nôtre pour faire durer. Si ça n'avait été que nous, le spectacle aurait duré seulement une trentaine de minutes. Il y a seulement un solo, trois duo et deux danses en groupe.

Grâce aux petites, nous avons une danse final en plus, avec elles.

Enfin, si on peut appeler ça, une danse finale. Car celle qui clôtura le Gala est le solo. Ma danse. Je ne dois pas me rater sur celle-ci. Il y aura des recruteurs dans les spectateurs. S'il y en a qui voit mon talent, je pourrais certainement partir à Londres l'année prochaine, au conservatoire.

Un secret bien caché au fond de mon cœur.

Je sais bien, que c'est impossible, qu'il ne vont pas recruter une simple étudiante de seize ans dans leur rang de professionnel. J'essaie seulement de croire aux paroles de ma professeur. Celles qui me disent que la passion se lit dans mes mouvements. Celles qui assurent le fait que je ressens tellement la musique qu'on pourrait en avoir les larmes aux yeux.

J'aimerai qu'on me remarque. Pour mon talent. Pour ce que je pense, être douée.

Mon père me rajoute des paillettes argentées dans le coin des yeux sur mon far à paupière bleu nuit qu'il a merveilleusement étalé. Sans oublier les étoiles argentées dessinées sur le bleu.

— Je ne t'ai jamais aussi bien maquillé, affirme t'il. Même avec tes tremblements identiques à la machine à laver qui se secoue dans tous les sens.

Je ris dans un soupire exagéré.

— Eh voilà ! Tu n'auras plus qu'à mettre du gloss avant d'aller sur scène et tu rayonneras !

— Merci papa, dis-je en m'admirant dans le miroir.

Mon père m'embrasse le front avant de déguerpir pour remplir la voiture de nos affaires.

Je ne quitte pas mes yeux de mon reflet désastreux malgré le joli makeup que mon père m'a fait.

Deux jours que je n'ai pas osé toucher à un aliment, je sens mon corps s'affaiblir. Pourtant, j'ai toujours cette envie malsaine de me faire vomir dans les toilettes pour faire soulager mes angoisses.

Je m'accroche comme je peux à ma coiffeuse pour ne pas bouger. Je dois me forcer à garder l'eau que j'ai bu pour ne pas tomber sur scène.

J'ai des énormes bouffées de chaleur qui me prend, ainsi que le ventre qui se creuse tout seul, formant des crampes désagréables.

Tellement désagréable que je me lève pour trouver une position adéquate pour qu'il se détende.

Je stresse beaucoup trop.

Je sens mon coeur s'enflammer rien qu'à l'idée d'être vu par plus d'une centaine de personne.

Un crie aiguë s'échappe de la gorge de mon père.

Puis je t'ai vuWhere stories live. Discover now