Chapitre 8

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Quelques jours se sont écoulés depuis notre discussion.

Lyam n'a pas, une seule fois, essayé de m'approcher. Je pensais que le problème était enfin réglé et qu'il avait décidé de me laisser tranquille comme je le lui avais demandé mais ...

 - Hey l'inconnu, comment vas-tu ? Pourquoi tu es toute seule, ce matin ? Où sont tes copines ?

Je lui réponds sans tourner la tête.

- Salut ! Je vais aussi bien que peut l'être une personne qui se fait harceler. Et en ce qui concerne mes amies, elles sont toujours dans notre appartement. Je suis partie avant elles parce que je dois passer à la bibliothèque.

 - Cela me désole que tu me considère comme un harceleur. Mon but n'est pas de t'harceler. Je sais que je m'y prends sûrement mal, mais je veux juste que tu t'habitues à ma présence et que tu ne sois plus mal à l'aise en face de moi. C'est tout !

- Je suppose que je devrais me sentir ému par ton geste. Mais je veux juste que tu me laisses tranquille. Je croyais pourtant que tu avais compris le message. Quoi que tu fasses, je serais toujours mal à l'aise en ta présence.

 - J'ai bien compris le message. Mais je pense vraiment que je peux t'aider. Je peux être celui qui te prouveras que tu n'as pas à craindre tous les hommes. Mais, il faut que tu m'en laisses l'opportunité. Tant que tu n'acceptes pas ma proposition, je ne ferai rien sans ton consentement.

- ...

 - Tu peux me regarder, s'il te plaît ?

- Non, je ne peux pas !

- Regarde cette photo alors. J'aimerais que tu me dises ce que tu penses de mon out-fit d'aujourd'hui.

- Tu es complètement cinglé, dis-je après avoir éclaté de rire.

- Tous ces jours-ci, j'ai réfléchi à un moyen de t'approcher et j'en suis venu à la conclusion que si j'étais une fille tu n'aurais aucune raison de m'éviter alors j'ai emprunté quelques vêtements à une amie.

- Alala, qu'est-ce que tu peux être désespérant, parfois, dis-je en essayant tant bien que mal de ne pas laisser paraître que je souris. En tout cas, très bel out-fit. Ça se voit que ton amie a de bons goûts vestimentaires. Mais tu n'as pas peur de ce que les gens pourraient dire de toi.

Lyam – Peu m'importe ce que les gens peuvent bien dire ou penser de moi. En tout cas, tu n'as aucune excuse pour m'interdire de t'approcher en ce moment, n'est-ce pas ? Alors, tu vois que je peux me montrer ingénieux quand je le désire.

- Je vois surtout que tu as perdu la tête, dis-je en riant. Parce qu'autrement, je ne vois pas pour quelle autre raison tu te serais vêtu ainsi pour venir à l'université.

- Bah, c'est pourtant évident. C'est toi, la raison. Je veux être près de toi sans que ma présence te mette mal à l'aise, je te l'ai déjà dit, non !?

J'étais tellement gênée et, en même temps, touchée par ses mots que je ne savais pas quoi lui répondre. Alors j'ai juste répondu :

- Ok, fait comme tu veux alors.

- Je peux te prendre dans mes bras, alors ?

- Il en est hors de question ! Tu peux marcher à côté de moi si tu veux, quoique je te serais reconnaissante de garder tes distances. Mais il ne doit surtout y avoir aucun contact physique entre nous. Jamais ! Compris ?

- Hahaha, dit- elle alors qu'elle vient de me dire que je pouvais faire ce que je voulais.

- Comment ton entourage fait ? Tu es vraiment insupportable.

- Ma mère m'a dit une fois que peu importe à quel point une personne est remplie de défauts, si on aime sincèrement cette personne, on fera toujours en sorte de passer outre. Et qu'à force, on finit inévitablement par s'y accommoder. Je suppose que c'est ce que ressentent mes proches.

- ...

- Écoute, je comprends que ma présence puisse te mettre mal à l'aise. Et je ne veux vraiment pas te mettre la pression. Je veux juste que tu saches que si tu veux lutter contre cette phobie, je suis prêt à t'aider.

- Je ne veux pas de ton aide. Dieu seul sait comment tu me le feras payer après.

- Te le faire payer ? demande-t-il en fronçant ses sourcils. Qu'est-ce que cela veut dire ? Exprime-toi clairement pour que je puisse comprendre !

- Désolée, cela ne veut rien dire. Je ne sais même pas pourquoi j'ai dit cela.

- ...

- Pourrait-on accélérer le pas ? il faut vraiment que je passe à la bibliothèque avant que le cours ne commence.

Guéris-moiWhere stories live. Discover now