Chapitre 4

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- Hé, l'inconnue !

Merde alors ! Bon, Maria reprend tes esprits. Tu n'as qu'à continuer de marcher comme si de rien n'était. Et surtout, tu ne dois te retourner sous aucun prétexte. Voilà, c'est cela. Tout ira pour le mieux si tu agis comme cela.

- Hé, l'inconnue, tu ne m'entends vraiment pas ou tu m'ignores ? Crie-t-il encore plus fort.

- Les filles, j'ai l'impression qu'il s'adresse à l'une d'entre nous, mais personnellement, je ne le connais pas.

- C'est sûrement un de ces gars qui cherche à attirer l'attention. Ne t'en occupe pas.

- Je suis d'accord avec Béné, continuons à marcher.

Soudain, je sens sa main se poser sur mon épaule.

- Hé, je t'appelle depuis un bon moment, tu ne m'as pas entendu ?

- Lâche moi, criais-je les larmes aux yeux.

- Mais qu'est ce qu...

Je ne lui laisse pas le temps de finir sa phrase. Je me dégage de son emprise et je m'enfuis, en déplorant la manière dont je viens de réagir.

Je déteste l'attitude que j'ai envers lui. Il a l'air gentil et moi je me montre si agressive que j'ai le sentiment d'être une mauvaise personne. Je me sens coupable mais je suis incapable de contrôler mes réactions.

Le repousser est la seule manière que j'ai de me sentir en sécurité.

- Maria... ça.... ça va ? Peux-tu m'expliquer ce qui vient de se passer. Je n'y comprends rien et Béné semble aussi perdu que moi.

Que dois-je faire maintenant ? Comment puis-je lui expliquer ce qui vient de se passer ? J'aimerais pouvoir leur dire la vérité, mais je suis remplie de doute. Suis-je prête à leur parler de mon passé ? Sont-elles vraiment dignes de confiance ? Comment être sûr qu'elles n'utiliseront pas cette information pour me nuire, un jour ou l'autre ?

- Elle m'a dit de venir te chercher et de te rassurer. Ce gars ne risque pas de t'approcher de nouveau, du moins pas tant que nous serons à tes cotés. Elle nous attend devant l'université. Faisons vite, il ne faudrait pas qu'on soit en retard.

On a marché jusqu'à l'université sans prononcer le moindre mot. Et lorsque nous sommes arrivées devant l'université Aylie s'est arrêtée et m'a dit :

- Tu sais, Maria, si tu n'es pas prête à te confier à nous pour l'instant, ne te force pas ! On a tous une part en nous que nous désirons cacher aux autres, que ce soit un trait de personnalité, un défaut, un évènement de notre passé, ou autre. L'être humain est ainsi. Il serait donc absurde de te blâmer. Pour autant, est-ce que tu penses qu'on peut guérir en étouffant nos blessures ? Il est indéniable qu'on n'oublie jamais réellement une blessure. Mais on peut soit en garder les cicatrices, soit faire de notre mieux pour que la blessure guérisse sans nous laisser la moindre marque. Le choix nous appartient. Ne permet pas que ton cœur soit marqué par des cicatrices. Il est bien trop précieux pour cela.

Après avoir prononcé ces quelques mots, elle s'approcha de moi, me prit la main, et me sourit. Ne sachant pas quoi dire, j'ai juste murmuré un « Merci ». Puis, nous avons rejoint Béné qui a dû comprendre que je ne souhaitais pas parler de ce qui s'était passé, puisqu'elle ne m'a pas questionnée à ce sujet. Nous nous sommes donc rendues à notre cours d'Espagnol en parlant de tout et de rien, comme si cet incident n'avait jamais eu lieu.

- Mais regardez qui est là ! comme on se retrouve l'inconnue.

Il est debout, juste devant moi, avec ce sourire malicieux qui me laisse complètement perplexe, le temps d'un instant.

Non, ne me dites pas...

- Monsieur Amster Lyam, veuillez prendre place, s'il vous plaît. Le cours est sur le point de débuter.

... Qu'il est dans ma classe.

Guéris-moiWhere stories live. Discover now