Chapitre 2

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Quand j'ai repris conscience, il était auprès de moi. À ce moment précis, j'ai ressenti une profonde aversion envers lui. J'aurai dû me sentir reconnaissante. Cependant, j'aurai préféré qu'il m'abandonne dans cette rue.

Imaginer qu'il y a eu un contact physique entre nous me donne des frissons.

Je tourne ma tête rapidement pour ne pas affronter son regard et je remarque qu'il y a une autre personne dans la chambre. C'est une femme. Celle-ci me sourit gentiment.

- Bonjour, comment allez-vous ? Je suis l'infirmière qui s'est occupée de vous. Vous êtes restée inconsciente pendant un petit moment. J'aimerais savoir si vous avez des antécédents médicaux, s'il vous plaît ? Nous avons fait des analyses à votre arrivée mais nous n'avons détecté aucun problème grave. Or, ce jeune homme affirme qu'avant de vous évanouir, vous sembliez avoir des difficultés respiratoires.

- Je... pouvez-vous dire à ce garçon de sortir de ma chambre s'il vous plaît ?

- Pourquoi tu ne me le dis pas directement, tout simplement ?

- ...

- OK, j'ai compris. J'attendais juste que tu te réveilles pour m'assurer que tu allais bien. Tu m'as l'air d'être en pleine forme donc je n'ai plus rien à faire ici. Cependant, je n'aurais pas été contre des remerciements.

Il me suffisait d'entendre sa voix pour savoir qu'il était énervé.

La porte claqua. Et je fus soulagée de ne plus ressentir sa présence dans la pièce.

- Mademoiselle, je comprends que vous n'ayez aucun lien avec lui mais il vous a amenée ici sans se soucier du fait que vous êtes une inconnue. D'ailleurs, il avait l'air vraiment inquiet durant ces quelques heures ou vous êtes restée inconsciente. Vous pouviez au moins le remercier.

- Je sais que c'était impoli de ma part. Ce n'est pas que je ne voulais pas le remercier mais je ne pouvais pas.

L'infirmière me regarde confuse donc je poursuis.

- En fait, j'ai peur des hommes. J'ai vécu un évènement traumatisant durant mon enfance. Depuis, je suis incapable de communiquer avec les personnes de sexe masculin. Je ne supporte même pas d'avoir un contact visuel avec eux. C'est à cause de lui que j'avais du mal à respirer et que je me suis évanouie.

- Je comprends mieux ton comportement. C'est une phobie assez peu commune, dis donc. Tu suis une thérapie pour te faire soigner ?

- Oui, je suis une thérapie depuis l'âge de huit ans. Mais, à part ma famille, et mes amies proches, personne n'est au courant de ma phobie. Je ne tiens pas à susciter la pitié de qui que ce soit.

- Ne t'inquiètes pas, tu peux compter sur ma discrétion, me dit-elle en me faisant un clin d'œil. Mais, je pense que tu devrais quand même remercier ce jeune homme.

Elle réfléchit un instant avant de me dire, avec un air fier.

- J'ai trouvé la solution. Tu n'as qu'à lui écrire une lettre et je la lui transmettrai.

- D'accord, lui répondis-je, attendez un instant.

J'ouvre mon sac qui est placé au pied du lit, je prends une feuille et un stylo et j'écris : Je tiens à m'excuser de la manière dont je t'ai traité. Je ne voulais pas paraître grossière mais ta présence me mettait mal-à-l'aise. Quoiqu'il en soit, je te remercie de m'avoir aidée et je suis désolée pour la gêne occasionnée.

Ps : Tu n'as pas besoin de t'inquiéter pour mon état de santé. Je me suis sûrement évanouie à cause de la chaleur.

- Tenez, j'ai fini.

- D'accord, je vais la lui transmettre, je suis sûr que cela lui fera plaisir.

- Sûrement...

- Tu peux te reposer encore un peu si tu en ressens le besoin. Dans le cas contraire, tu es libre de rentrer chez toi. Mais je te conseille quand même d'attendre un peu, le temps que je transmette ta lettre.

Puis elle s'éclipsa de la chambre, armée du même sourire bienveillant et chaleureux qu'elle avait lorsqu'elle s'est présentée à moi.

- Coucou, me revoilà ! j'ai transmis ton message à ce jeune homme.

- Ah d'accord, merci...

- Il m'a demandé de te transmettre sa réponse. Tiens ! Bon, je dois aller m'occuper des autres patients. Au revoir et prends soin de toi !

- Merci beaucoup. Au revoir !

Je déplie la feuille que l'infirmière m'a donnée. Dessus, il est écrit :

« Hey, ça fait plaisir de savoir que le problème ne vient pas de moi. Pendant un instant, j'ai cru que tu t'étais évanouie à cause de moi. Et sincèrement, sans vouloir me vanter, cela aurait été compréhensible que tu t'évanouisses face à tant de beauté.

Sinon, je m'appelle Lyam. Je voudrais bien connaître ton prénom mais je dois m'en aller. Cependant, j'ose espérer que la prochaine fois qu'on se reverra, tu te présenteras à ton sauveur. À plus, l'inconnue.

Ps : ne t'évanouis devant aucun autre garçon (clin d'œil) »

Étonnement, en lisant cette lettre, un petit sourire m'a échappé. Mais, je ne pense pas qu'on se reverra. Et c'est pour le mieux ! 

Guéris-moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant