MEURS HENRICKSON !


Sa rage me semble totalement injustifiée.

En fait je ne comprends pas... qu'est ce qui lui prend ?

Ses pupilles ne me lâche pas une seconde... Il ne me lâche pas du regard et c'est effrayant parce qu'il ne m'a jamais regardé avec autant de ressentiment. Il ne m'avait jamais montré à quoi sa colère pouvait réellement ressembler... Jamais.

Elle n'avait jamais été dirigée contre moi.

MEURS HENRICKSON ! J'EN PEUX PLUS DE TES BÊTISES ! LE NOMBRE DE FOIS QUE J'AI DÛ T'EMPÊCHER DE MOURIR EST RIDICULEMENT ÉLEVÉ !


Mon corps réagit enfin, mes larmes se rassemblent et noie mes orbites. Mes paupières papillonnent sous l'incompréhension et mes sourcils finissent par se froncer lentement. Je n'ai pas la force de totalement me redresser.
Enfin je ne l'avais pas... parce que quand son imposant corps s'approche de moi je recule rapidement et me réfugie contre ma tête de lit. Je m'y colle en tremblotant. Le cognement contre la porte ajoute à ma panique. Mon cerveau s'affole au même titre que les battements de mon cœur qui semblent retentir dans tout mon corps. J'en tremble. J'en geins...

-Qu'est ce que...

MEURS ! CRÈVE HENRICKSON ! SUICIDE TOI ! TRANCHE TOI LES VEINES COMME T'AS ESSAYÉ DE LE FAIRE LA DERNIÈRE FOIS. MAIS SACHE QUE J'AI PAS LA FORCE DE TE SAUVER CETTE FOIS CI !!! ALORS VAS-Y ESSAYE ! C'EST TON JOUR DE CHANCE ! Dit-il avec une pointe de fausse joie sur la dernière phrase.

Suicide toi...

Ça a suffit à faire couler mes larmes mais le reste me fait sangloter comme un bébé.

Qu'est ce qu'il raconte ?

Je n'aime pas ce qu'il dit.

Ça sonne mal comme si chaque mot qui sortait de sa bouche et prononcé par sa voix si distincte était mauvais. J'ai l'impression d'être couvert d'une importante couche de malédiction quand il prononce des trucs pareils. J'ai la forte sensation qu'il me maudit avec sa voix haineuse qui ne le quitte jamais.

Le problème c'est que ça me tente.

Dans l'immédiat je suis trop anxieux pour penser correctement de plus j'ai juste envie que ça cesse. J'ai envie d'arrêter de souffrir et de me débarrasser de cette carcasse qui me serre de corps.

PRENDS CE COUTEAU HENRICKSON ! J'hésite. FAIT LE ! Je m'exécute parce que l'entendre hurler me terrorise. Maintenant tu vas mettre la pointe contre tes anciennes cicatrices, appuyer sur la lame et les suivre comme si c'était un putain de pochoir.


La lame se pose sur ma peau. Je frissonne sous le contact froid du métal. Je me sens vulnérable, au bord de la crise.

FAIS LE ! APPUIE !


Et une fois de plus je m'exécute.

Entre mes griffures sanglantes et ce qui me reste d'avant bras, j'appuie ma pression sur la lame qui s'enfonce lentement. La zone est déjà anesthésiée par la douleur... Je ne sens rien et mieux encore le sang se mélange au sang séché. Je pousse un gémissement rebutant.

C'est du dégoût, parce que ça me dégoûte. Tout ça me dégoûte.

FAIS LE !

FAIS LE !

FAIS LE !


-ARRÊTE DE CRIER ! ARRÊTE DE ME CRIER DESSUS ! M'écriai-je avant de fondre en larmes.

La porte en bas fait un boucan absolument pas rassurant. L'hésitation, non la tentation rend ma respiration presque trop bruyante et rapide. Mon cœur cogne sauvagement contre mes os et je tranche un peu en fermant les yeux.

Un gémissement de douleur s'élève dans la pièce désormais silencieuse avant que des pas ne s'approchent de moi et arrache le couteau de ma main. Je rouvre les yeux et tombe sur le doc qui jette l'objet au loin qui s'écrase sur le parquet dans un bruit métallique. Mes yeux se fixent dans les siens.

Qu'est ce qu'il fait là...?

-À QUOI VOUS JOUEZ TOUS LES DEUX ?!

Keïlo en face de moi s'étale par terre dans un bruit sourd mais le doc ne lui jette qu'un regard.

S'il perd connaissance je perds connaissance aussi...?

Non c'est l'inverse...

Je perds connaissance il perd connaissance.

Alors pourquoi c'est lui qui est par terre ?

Incapable de parler ou de simplement faire autre chose que pleurer, je baisse la tête. Je me laisse submerger par peu importe ce qui se passe dans ma tête et pleure bruyamment. Je hurle en fait... à en faire trembler les murs.

J'ai failli recommencer.

J'ai essayé de me tuer.

Encore.

Qu'est ce qui m'a pris ?

Je tremble sévèrement, j'en viens à me demander si ce n'est pas des convulsions. Je pense sincèrement à des convulsions. C'est effrayant. J'ai peur. Les cris de Keïlo résonnent encore dans ma tête. Je n'arrive à rien. Qu'est ce que j'allais faire ? Qu'est ce qui m'a pris ? Ma respiration est si peu régulière que j'ai rapidement la tête qui tourne. Le doc finit par s'approcher si vite que je n'ai pas eu le temps de tenter de reculer et me prend dans ses bras. Il me serre si fort que je n'essaye pas de me libérer. Je m'enfonce dans son cou, je m'y cache et continue d'hurler. Merde...

Un hurlement singulier, étouffé dans ses vêtements odorant et brûlant avant que mes yeux ne se closent pour de bon.

C'est calme... c'est reposant.

Je veux rester là...S'il vous plaît.

Ici, personne ne me crit dessus...

C'est juste silencieux.

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Hello hello~

Franchement....Je suis à court d'excuses pour faire souffrir ce pauvre chou. Mais que voulez vous... ( je sais que je parle toute seule ici deeeppuiiiisss... )

Je devrais songer à commencer les réseaux... Enfin bon-

J'espère que le chapitre vous a plu malgré la tristesse qu'il représente. ^^

Un simple Oracle [EN PAUSE]Where stories live. Discover now