Un simple Oracle [EN PAUSE]

Chapitre 20

-Aller endors toi Henrickson... Je m'occupe du reste.

Il hoche la tête et s'efface lentement. Je souffle en essuyant ses larmes.

Je déteste prendre sa place quand il est aussi sensible. Je n'aime pas sentir ses émotions...elles sont trop prononcées... trop intenses pour moi. Je finis toujours par les subir et terminer dans le même état que lui...

Alors je reste toujours tout proche sans jamais prendre le contrôle. Sauf pour de rares occasions pendant lesquelles je n'ai pas d'autre choix. Quand il est en danger de mort et trop émotif pour s'en rendre compte par exemple.

Sa façon de... percevoir et ressentir ses propres émotions est trop intense pour moi. Que se soit le bonheur, la douleur, la tristesse, la rage ou la simple colère... Ses états d'âmes sont tous plus puissants les uns que les autres.

Ça me fait toujours sentir étrange de soudainement vivre pleinement ce genre de choses.

Je souffle profondément avant de monter les marches. J'ai pris des vêtements sur le chemin de la salle de bain.

Sa fatigue ayant été plus ou moins atténuée, je prends le temps de me faire couler un bain dans lequel mes muscles se détendent enfin. Je profite de ce court répit pour me brosser les dents puis les cheveux. Je coupe mes ongles dans l'espoir qu'il arrête de se charcuter les bras avant de sortir de la salle de bain et de m'effondrer dans le lit. Son corps est tellement lourd...

Je n'en peux plus...

À ce rythme je vais péter un câble.

De l'eau s'accumule dans mes yeux me faisant pousser un soupir agacé.

Toute émotion un peu trop forte se traduit par de longues crises de larmes.

Je n'en peux plus...

"J'en peux plus Aliyah... aide moi...aide moi... Je t'en supplie. Hic ! C'est atroce... Je n'avais jamais tenu aussi longtemps. Ma peau me brûle."

Dis-je d'une voix étranglée par mes pitoyables sanglots.

"Mords moi Keïlo."

Je relève la tête pour croiser son regard sérieux. Je plonge tête la première dans ses pupilles sombres essayant d'y trouver de la peur qui me donnerait une raison valable de refuser. Mais je n'y trouve rien d'autre que de la détermination.

"Nan... Qu'est ce que tu racontes ?"

"Merci d'avoir tenu aussi longtemps pour moi Keïlo... mais à aucun moment je t'ai demandé de faire un truc aussi stupide. Tu peux blesser qui tu veux ou ce que tu veux tu resteras la personne que j'aime."

Mes yeux me brûlent soudainement tandis que ma langue est noyée sous un flot de salive. Mes yeux s'accrochent à sa carotide palpitante sous sa peau sombre.
Je m'approche lentement avant de passer ma langue sur sa peau brûlante. Ce doux parfum propre au sang m'encourage à la renifler. L'excitation fait trembler mes membres pendant qu'une vague de chaleur m'envahit.

J'enfonce mon visage dans l'oreiller en sentant mes joues chauffer de même pour mes oreilles.

Merde... fallait que tu rougisse autant toi ?

J'ai chaud putain...

"T'es sûr de toi ? Ça va faire mal..."