Chapitre 9-Un nouvel ennemi

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On enclenche les réacteurs fixées au dos de notre arsenal. De puissants flux d'énergie d'un bleu éblouissant s'intensifient au cœur des orifices de nos jet-packs. Les combattants du Dragon Azur et moi-même décollons puis gagnons les cieux en une vitesse fulgurante. On s'éloigne peu à peu du camp Nord afin de rejoindre la nef la plus proche qui nous attend à plus de douze kilomètres d'ici.

-ATTENTION !!! Alerte l'une des unités

Une secousse assourdissante se fait entendre. Ce sont des bruits d'avions de chasse. Cependant, il ne s'agit pas de supersoniques mais de vaisseaux spatiaux. Les navires filent droit sur nous et nous décochent une slave de missiles téléguidés. Un titan androïde 60 vient à notre rescousse et mitraillent les obus avec des morceaux de plomb. Les balles déployés de ses tourelles situées sur ses épaulières provoquent la déflagration de plusieurs bombes. Les deux boulets à tête chercheuse qui n'ont pas été touchés foncent droit sur les agents en arrière garde. Ceux-ci ont à peine le temps de prendre de la vitesse avec leur jet-pack qu'ils se font immédiatement exploser. Leur armure n'a pas tenu. Ils sont tous réduits à l'état de cendres. La puissance de l'impact nous propulse et nous fait perdre notre trajectoire pendant un court instant. Deux jets chargent sur nous et s'apprêtent à nous transpercer. Patrick tend ses bras et expulse la moitié de ses munitions se trouvant dans les mini-bazookas sur ses manches. Au dernier moment, les navires de guerres percutent les projectiles et éclatent instantanément tel un magnifique feu d'artifice. On encaisse plusieurs dizaines de débris de plein fouet. Ces derniers nous éjectent en une vitesse époustouflante. J'effectue plusieurs rotations sur moi-même. Après une à deux secondes à tournoyer dans les airs, je parviens à me restabiliser. Les résidus de l'implosion ont réussi à endommager mon jet-pack. Je perds en hauteur. Patrick est à moitié sonné. Il demeure suspendu dans le ciel. Les titans androïdes 60 neutralisent les derniers vaisseaux. Les réacteurs peinent à se procurer de l'énergie pour me propulser. Ils ne peuvent qu'amortir ma chute. Le restant des troupes porte secours aux blessés. L'un d'eux se déplace jusqu'à moi. A peine se préparent-ils à nous transporter pendant les onze prochains kilomètres que... Un déluge de flèches surgissant de nulle part s'abat sur l'intégralité des soldats. La vitesse à laquelle elles filent pour transpercer nos alliés est démentielle. Leur pointe entame la coque et la chair en une facilité déconcertante. Comment est-ce possible ? De simples traits déterminés de fer aiguisé sont plus efficaces que des mitrailleuses à bout portant ? Nos combinaisons sont aptes à tenir contre toute sorte de calibre provenant d'un revolver, d'un fusil à pompe, d'un sniper ou autre. Tant qu'elles ne sont pas pleinement exposées et que leur détenteur reste en mouvement, il y a très peu de chances qu'elles s'affaissent. Les flèches se sont encastrées dans les zones sensibles de nos protections. La plupart entraînent des défaillances critiques des circuits ce qui engendre à l'explosion d'une grande partie de nos compagnons d'armes. Deux d'entre elles sabotent le fonctionnement du jet-pack de Patrick et le mien. Nos propulseurs deviennent inefficients. On se retrouve alors en chute libre.

Le choc de l'atterrissage produit un immense vacarme. Je pousse un cri de douleur. Mon dos et ma cheville gauche ont souffert du crash. Heureusement, le jet-pack a amorti ma chute. Il est maintenant complètement hors d'usage. Mon armure a subi quelques dommages mais est toujours fonctionnelle. Elle a réussi à me confectionner des coussins gonflants pour m'empêcher de me cogner contre le métal. Je suis au beau milieu d'une clairière enneigée. Cela me fait penser à la première fois où j'ai débarqué sur les îles de la désolation. Tandis que je tente tant bien que mal de me relever, j'entends à proximité de moi une succession de craquements de branches puis un gigantesque fracas. C'est sûrement Patrick. J'espère qu'il s'en est sorti lui aussi. Comme il est beaucoup plus robuste que moi, je doute fortement qu'il soit gravement blessé. Quoi qu'il en soit, à peine on a essayé de quitter cet endroit que l'on a directement été cloué au sol. Les agresseurs avaient certainement l'intention de tous nous éliminer. Dans quel but ? Je n'en ai pas la moindre idée. Ce sont des ennemis du Dragon Azur ? Il n'y a pratiquement personne pour s'opposer à nous hormis le « maître ». Il ne peut pas s'agir du gouvernement non plus. Ils n'ont probablement pas encore les moyens de tenir tête à notre technologie. Et ce qui me pousse surtout à exclure cette possibilité, c'est le fait qu'ils nous aient attaqués sans sommations. Ils auraient au moins pris le temps de nous menacer avant d'ouvrir le feu, quand bien même nous somme autant armés. Conclusion, les assaillants sont ni plus ni moins la main d'œuvre du « maître ». Je ne vois pas d'autres explications. Est-ce qu'ils essaient de réduire nos forces ? Ou bien à nous obliger à rester en ces lieux ? Toujours plus de questions sans réponses. Dans tous les cas, je dois me concentrer sur la survie pour l'instant. Je parviens à basculer sur le côté. Il suffit d'un dernier effort pour que je sois prêt à me mettre debout.

Les Îles maudites 2Opowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz