Prologue

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Ce soir-là, j'avais conscience que ma vie prendrait un tournant... Et pas le meilleur. Après tout, que pouvais-je imaginer ? Que pouvais-je espérer de celui qui a produit un génocide ? De celui qui a tué ma famille ? Sous mes yeux.

Cette boucherie me hante chaque nuit, je ne passe pas une seule nuit sans en cauchemarder. Je ne passe pas une journée sans m'en souvenir. Ça restera graver à jamais, que ce soit mentalement ou physiquement. Une brûlure jonche le côté droit de mon corps partant du bout de mes doigts jusqu'à l'épaule. La griffure que je porte de ma mâchoire jusqu'au cou me laisse elle aussi un goût amer.

L'une des capacités d'un loup est de guérir presque instantanément et j'aurais dû guérir de la brûlure ainsi que de la griffure. Lorsque j'ai hérité de ces deux blessures, j'ai demandé à ma louve de ne pas me guérir. Me voir souffrir la autant fait souffrir elle, mais elle aussi connaissait les enjeux. Guérir, c'est avoir sa louve. J'ai alors fait croire que je ne l'avais plus. Jusqu'à présent, ils ne se sont doutés de rien. Je compte bien à ce que ça continu ainsi. Il n'y aucune raison qui pourrait leur faire croire, qu'elle est en moi. D'autant plus, qu'ils me font des plaies à longueur de temps et que ça cicatrise lentement. Aussi lentement qu'un humain.

Ma louve et moi, nous nous complétons, nous sommes comme des sœurs. La plupart des loups-garous se complètent comme elle et moi. C'est même d'ailleurs conseiller et plus simple de s'entendre avec notre loup, mais la plupart du temps, ils se disputent entre. Tandis qu'elle et moi, nous ne nous sommes pas disputés une seule fois dans nos 21 ans d'existence.

Ma louve est légèrement impulsive, mais je le suis bien plus qu'elle. Nous nous apaisons toutes les deux. Jamais personne n'est parvenu à nous calmer, que nous soyons sous forme humaine ou sous forme lupine, nous l'avons toujours fait nous-mêmes mutuellement.

Un soupir franchit la barrière de mes lèvres en pensant à toutes les fois où j'aurais eu la possibilité de supprimer la personne qui me surveillait. J'ai eu l'intention de le faire. C'est elle qui m'en dissuadait « Attend le moment propice » me disait-elle, « Attend qu'ils paient tous en même temps, sans qu'ils soient préparés ». Par conséquent je patiente, je patiente jusqu'à ce que le fameux moment arrive.

Un jour, je me vengerai, ce sera douloureux. Il ressentira la même douleur que moi lorsque sa meute et lui, ont massacré ma véritable meute.

Et si... Nous étions âme-sœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant