Et si... Nous étions âme-sœur

6

Je troque ma serviette de bain par un jean gris, un haut noir et un tailleur en tissu gris. Je n'ai pas trouvé quelque chose de moins décontracter. Visiblement, Black veut préserver l'image que je renvoie. En fouillant dans le sac, j'y ai trouvé des nuisettes plus qu'osé. Il ne faudra pas compter sur moi pour les porter. Et de toute façon, qu'espère-t-il ? Que j'aille boire un verre d'eau au milieu de la nuit, vêtue d'un vulgaire bout de tissus et que je couche avec l'alpha. Faut qu'il se réveille, je ne coucherais avec personne et je ne séduirais personne. Mon naturel le charmera peut-être qui c'est ?

J'ouvre la porte et Aimée vient direct devant moi attrapant mes mains avec un grand sourire et enchaîne :

— Tu es déjà installé ?

— Non, je ne vais pas déballer mes affaires pour seulement trois jours.

— Tu es vraiment belle, tu sais ?! Tes cheveux sont naturellement blancs ?

— Je les ai teints.

Je n'aime pas spécialement mentir sur mes origines, surtout en ce qui concerne mes parents. Mais situation oblige.

— Max veut que je t'emmène à eux, pour discuter. Viens.

Je la suis et nous descendons jusqu'au rez-de-chaussée, s'arrêtant devant une porte. Sans avoir le temps de toquer, celle-ci s'ouvre sur un mal roux qui nous indique de rentrer, s'effaçant de l'encadrement de la porte. En franchissant le seuil, je ne peux que remarquer le regard qu'il porte à ma guide. Un regard rempli d'amour et un sourire de tendresse. Il est clairement en kiffe sur elle. L'aime-t-elle ? Sont-ils seulement ensemble ?

En pénétrant un peu plus dans la pièce, je me sens presque étouffé par tous ces hommes. Bon, il n'y a que quatre, mais la dernière fois que je me suis retrouvé avec quatre hommes, c'était pour me faire battre. Si Aimée n'était pas là, je me serais senti beaucoup plus opprimé et en danger.

— Espoir, commence Maxwell. Ceux présents dans cette pièce seront les seuls au courant pour toi.

— Au courant de quoi ? Demande Aimée précipitamment et curieusement.

— Si tu peux éviter de me couper ça serait bien.

— Pardon. Dit-elle.

Il reprend :

— Espoir n'est pas humaine, sa louve est toujours là. Sa sœur ouvre la bouche pour lui poser des questions, mais le regarde qu'il lance la dissuasion de l'interrompre. Ça se voit qu'il a l'habitude de son comportement. L'alpha Black est son oncle. D'après ce que j'ai compris, ce dernier a provoqué le décès de ses parents. Souhaitant le faire culpabiliser, elle a fait comme si elle avait perdu sa louve. C'est pour cette raison, qu'elle n'a pas guérie de la griffure ou de la brûlure.

— Pourquoi ne pas le dire à la meute ? Demande l'un de deux hommes que je ne connais pas.

— Pour préserver ce secret. Réponds à la place de l'alpha, Liam. Espoir ne porte pas Blake dans son cœur. Et les rumeurs vont bien trop vite pour les contenir, le plus de discrétion sera la bienvenue.

— Vous savez que vous parlez de moi devant moi ? J'interviens puisqu'ils m'ont visiblement oublié, alors que ça ne fait pas deux secondes que je suis là. Je ne le porte pas dans mon cœur et nul par ailleurs, d'ailleurs.

— Comment a-t-il pu provoquer le décès de tes parents ? S'intéresse Aimée.

Les flammes. Les cris. Le sang. Les images me fouettent et me foutent une violente claque dans la gueule. Comment ? En anéantissant ma meute entière. En tuant tous les loups blancs. En ne tenant que deux survivants dans leur filet, mon frère et moi.