Chapitre 18

Depuis le début
                                        


Keïlo aussi semblait troublé par ces quelques informations.

"Un Oracle ? Estellya risque d'être détruite ? Par Henrickson ? Cet idiot ?"

C'est à peu près ce à quoi ressemblait ses pensées. Le Chevalier poussa un long soupir avant de se tourner. Il faisait dos à Keïlo.

Tu peux...

Disparaître de ton champ de vision ? Tu me tournes déjà le dos.


J'ai envie de rester un peu seul...

Le démon souffla longuement.

Tu vas hurler si je le fais pas... alors j'imagine que je vais t'écouter pour une fois.


Merci...

C'est pour m'éviter une de tes crises de nerfs. Ça n'a absolument rien avoir avec toi.


Mmmmh...

Sans un mot de plus, le démon disparu. Sa lourde présence s'efface en emportant les dernières traces de courage de Henrickson. Des larmes silencieuses se déversèrent sans aucune sorte de consentement mais il n'en avait plus rien à faire. Ce qu'il venait d'apprendre lui faisait beaucoup trop mal au cœur pour qu'il tente de retenir ses émotions.

*****

Pendant ce temps, Hayra se dirigea rapidement vers les cellules qui se trouvaient au sous-sol.

Elle n'avait pas bu énormément, quelques verres pour se détendre après sa dispute avec le Chevalier. Rien d'excessif, de toute façon elle se devait de rester assez sobre pour pouvoir gérer n'importe quelle situation qui aurait pu s'offrir à elle.
Et elle faisait bien, une crise diplomatique lui tombait dessus le seul jour où elle avait décidé de boire un peu plus que d'habitude.

Elle entra dans la cellule qui empestait déjà le sang, la sueur et l'urine. Cette odeur mélangée à son trop plein d'alcool lui donne une nausée qu'elle fait de son mieux pour ignorer.

Ce n'était certainement pas le moment de vomir. Elle encra ses pieds dans le sol de sorte à ce qu'elle puisse éviter un quelconque chancellement.

-Faites-moi votre rapport. Ordonna t-elle au bourreau.

-Hummm... Nous n'avons pas plus d'informations, votre Majesté. Malgré la torture, il a refusé de parler.

Son regard croisa celui du prisonnier. Il était rempli de détermination et de mépris à son encontre. Chose qui fit particulièrement rire Hayra qui ne se fait pas prier pour le lui faire savoir. La face de l'homme se contracta de rage et il entreprit de se débattre.

-Allez vous en ! Je ne vous dirais rien, sorcière !

-Sorcière ? Tu crois pas que tu t'emballes un peu mon petit Zain ? L'homme se raidit sur sa chaise. Regarde où tu te trouves. Tu crois vraiment être en position de m'insulter comme tu le fais ?

-Je vous dirais rien !

-C'est comme tu veux mais ça va être douloureux pour toi. Mon Chevalier t'as déjà brisé quelques doigts et mon bourreau t'as aidé à être couvert de ton propre sang.

-Et alors ?! Vous pensez que je ne peux pas le supporter ?! Qu'est ce que quelques plaies contre la satisfaction de n'avoir trahi aucun de mes compagnons.

-Mais tes compagnons sont tous morts, Zain... Dit-elle d'une voix faussement triste. À qui est-ce que tu es encore loyal exactement ?

Le jeune homme se débat et hurle tout un tas d'insultes et de paroles désobligeantes à l'encontre de Hayra et de son peuple. Elle le laissait faire trouvant ça pathétiquement drôle avant d'utiliser une ombre. Elle la dirigea sur son visage et coupa sa joue. L'homme des sables se figea, soudainement rongé par la peur.

Un simple Oracle [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant