Chambre 1509

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[ BABYDOLL - Ari Abdul ]

Les couloirs vides encore allumés, Constance me poussa vers les escaliers qui descendaient aux étages inférieurs.

Nos rires se mélangeaient et résonnaient en harmonie, sans que nous puissions nous en empêcher, dans les grandeurs de la bâtisse.

« - Je vais enfin pouvoir te présenter dans de vraies conditions à mes amis, après le petit déjeuner ce matin...»

«  - Écoute Constance, à propos de ça, ne t'en fais pas j'ai vécu pire que des moqueries d'un abruti comme ce Ian, tu n'es pas obligée de me défendre surtout auprès de tes amis. »

Elle sourit faiblement mais fut coupée avant de pouvoir me répondre par une voix geignarde venant du haut des escaliers.

« - Qui est là? »

Constance ouvrit de grands yeux et m'intima le silence tout en m'attrapant l'avant bras pour m'entraîner vers la chambre 1509.

Juste en dessous de la nôtre.

Elle toqua deux coups distincts puis une série de coup rapides, tout en regardant derrière elle, vers la cage d'escalier, d'où venait des pas, semblant se rapprocher de nous.

La porte céda enfin et elle me poussa violemment à l'intérieur avant de refermer aussi vite la porte derrière elle.

« Putain Vi, y'avait Skeshu à nos trousses fais gaffe c'est ton tour ce soir. » s'insurgea Constance.

« Vi » souffla en replaçant ses magnifiques cheveux crépus, avant de se re pencher vers un garçon et... l'embrasser à pleine bouche, le dos sur la porte d'entrée.

Constance roula des yeux en me présentant Victoria Mendozas, fille d'un diplomate et Simon de Villeneuve, fils d'une député française.

Une musique puissante régnait dans la pièce, que pourtant je n'entendais même pas du couloir.

Plus d'une trentaine de personnes étaient amassés dans la pièce, dansant fumant et buvant comme des adolescents normaux.

Enfin.

Un semblant de normalité dans ce pensionnat où je pensais que la compétition entre les élèves empêchait ces quelques interdits d'être franchis.

Constance ne me laissa pas le temps d'admirer les tenues colorées des invités et m'entraîna au centre de la pièce.

« - Mya? » appela Constance en se levant sur la pointe des pieds pour chercher son amie dans la foule.

« - Constance! » lança alors une voix derrière nous.

Une fille aux cheveux lisses et noirs et au regard chocolat nous sourit en s'approchant, un verre à la main et plusieurs suivantes à quelques pas d'elle.

Après les présentations, j'appris que Mya Wu était la fille du Premier Ministre Anglais, rien que ça.
Elle résidait à quelques chambres seulement de la nôtre et était une grande amie de Constance.

Malgré son accueil chaleureux et ses doux compliments à mon égard, je ne pu m'empêcher de déceler une pointe de froideur calculatrice dans son regard qui ne me lâchait pas, comme si elle cherchait en moi quelques choses dont moi même je ne connaissais pas l'existence.

Mal à l'aise, je me détournais des filles en grandes discussions à propos des conneries d'un certain Luis, pour me diriger vers les toilettes, se trouvant au même endroit que les miennes, un étage plus bas.

J'avais chaud et l'envie de boire autre chose que l'alcool qui coulait à flot partout dans cette pièce enfumée m'était vital.

La porte fermée, j'attrapai la poignée pour l'ouvrir.

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