Changer d'air

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Le chemin semblait interminable, la voiture cahotait sous la pluie et faisait des embardées à n'en plus finir.

Accrochée à ma valise et à Sam, mon doudou, je tentais de me détendre en faisant le vide dans ma tête.

Pourtant, dès que mes yeux se fermaient, des souvenirs si sombres sur l'accident de ma mère et ses séquelles me forçaient à, pour mon bien, les rouvrir.

Un coup de frein d'une force surprenante  m'apprît que nous étions arrivé.

Le pensionnat disparaissait derrière la brume de cette nuit si sombre, on ne pouvait alors apercevoir de lui que quelques halos de lumières, reflétant les chambres ou les classes de mes futurs camarades.

Un nouveau départ, c'est ce qu'avait répété mon oncle a l'aéroport, et sans manquer de vanter les bien faits de ce nouveau lycée sur moi et que cela me permettrait enfin de « changer d'air ».

J'aurais préféré ne jamais en arriver là, et rester avec Allison pour faire nos après midi shopping à Beverly Hills de jeunes filles pourries gâtées et superficielles.

« Madame aurait elle besoin qu'on lui porte ses bagages? » un homme d'une soixantaine d'années, équipé d'un parapluie, me tendait une main en signe de bienvenue.

Je lui acquiesçais gentiment, tenant mon doudou bien calé sous le bras.

« Je m'appelle Henry Hamelin, directeur de cet établissement, et je suis honorée par votre présence dans mon honorable pensionnat,vous, Amy Waterhouse, fille de la célèbre actrice Cissé Waterhouse ».

Un sourire crispé me figea, parler d'elle au présent et comme si elle pouvait encore arriver à tout moment et détendre l'atmosphère était possible me rendait folle.

Monsieur Hamelin sembla comprendre mon désarroi au vu de la tête que je devais faire et s'empressât de me faire entrer dans la vieille bâtisse.

L'intérieur était luxueux, du genre vieux et précieux.

Chaque meuble semblait fragile et si élégant à la fois que ce mélange rendait cette gigantesque pièce plus majestueuse qu'elle ne l'était déjà sans ses meubles.
Des escaliers en marbre s'entrelaçaient gracieusement vers les étages.

Il devait être 23h alors aucun élèves n'étaient présent pour rendre un aspect plus vivant à cette entrée gigantesque.

Deux jeunes fausses rousses présentes au comptoir me donnèrent la clef de ma chambre, mon emplois du temps ainsi que toutes les informations pratiques pour mon année.

Mesdames- Fausses- Rousses semblaient si fatigués qu'une se tenait non discrètement la tête en retenant des bâillements pendant que l'autre lui donnait des coups de coudes pour l'empêcher de sombrer dans le sommeil.

Je souriais timidement, cachant ma gêne, et cela jusqu'à l'entrée de ma chambre.

Refusant l'aide du personnel du pensionnat, j'avais errer seule à travers les étages avant de trouver mon numéro ; 1609.

Sans me laisser le temps de souffler, j'ouvris la porte et restais subjuguée devant l'immensité et la beauté de la pièce.

Les murs en bois précieux étaient sculptés avec le symbole du lycée, une licorne, et les lits doubles à baldaquins semblaient m'appeler en criant.

Un de ceux ci était pourtant recouvert de vêtements identiques, en boule et éparpillés partout autour du lit.

Pourtant aucune trace de ma camarade, avec qui j'allais devoir survivre une année.

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