Dixième & Dernière Lettre

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Lettre de Henri à Rose

[Date: le 3 Février 1944, le jour où Henri retrouvait son amour de toujours]

Ma chère Rose,

Enfin, après de longs mois d'absence, je suis parvenu à rentrer auprès de toi. Mon cœur débordait d'excitation, l'espoir m'animait de toutes ses forces. J'ai franchi les portes de notre foyer avec une joie mêlée d'appréhension, sachant que notre réunion tant attendue était enfin arrivée.

Je me suis précipité vers notre chambre, espérant te voir allongée sur notre lit, tes cheveux caressant doucement l'oreiller, ton visage rayonnant de bonheur. Mais l'amère réalité m'a rattrapé, m'enveloppant d'un voile sombre. J'ai trouvé ta présence, Rose, mais elle était figée, immobile dans un sommeil éternel.

Mon monde s'est effondré en un instant. J'ai fixé ton visage, si paisible et serein, réalisant que tu étais partie sans que je puisse te dire au revoir, sans que je puisse te serrer une dernière fois dans mes bras. Les mots me manquent pour exprimer la douleur qui me déchire, l'injustice qui dévore mon être. Cette maladie t'a emportée, tout comme la guerre a dévasté mon être, laissant mon cœur en lambeaux, mes rêves en cendres et mon âme en ruines.

Nous avons traversé tant d'épreuves ensemble, ma chère Rose. Tu as été mon roc, ma source de réconfort dans les moments les plus sombres. Et maintenant, tu n'es plus qu'un souvenir, une présence immatérielle qui hante mes pensées. Les larmes coulent sans répit, la douleur est insoutenable.

Je me rappelle notre dernier échange de lettres, où tu m'as écrit des mots empreints d'amour et de réconfort. Je n'ai jamais répondu, car j'étais convaincu que je te retrouverais bientôt, que nous aurions une éternité pour nous rattraper. Mais la vie en a décidé autrement, elle a emporté ton souffle et laissé un vide béant dans mon cœur.

Les jours et les nuits se confondent désormais, ma bien-aimée. Je revis sans cesse nos souvenirs, ces moments de bonheur partagés qui réchauffent mon âme meurtrie. Je me sens désemparé, perdu dans un monde qui n'a plus de sens sans toi. Chaque instant est un rappel brutal de ta présence manquante.

Mais malgré la douleur qui me dévore, je veux croire en un avenir où nos âmes se rejoindront à nouveau. Je sais que tu veilles sur moi, de là-haut, et que notre amour transcende la barrière de la mort. Je trouverai la force de continuer, de porter notre amour comme un flambeau dans les ténèbres de ma solitude.

Je t'écris ces mots, même si je sais qu'ils ne te parviendront jamais. Ils sont une offrande à ton souvenir, une promesse d'amour éternel. Chaque jour, je porte en moi le fardeau de ton absence, mais aussi l'espoir de te retrouver un jour, lorsque mon heure viendra.

À travers ces lettres que j'ai écrites, je souhaite laisser une trace de notre amour, mais aussi transmettre un message fort à tous ceux qui pourront les lire. La guerre, cette abomination qui a pris tant de vies innocentes, est la source de notre douleur et de notre séparation. C'est un rappel brutal de l'absurdité de la violence humaine.

Mes camarades de guerre, ceux qui ont combattu à mes côtés, ont eux aussi connu la souffrance et la perte. Des milliers d'hommes et de femmes ont sacrifié leur vie pour une cause qui les dépassait souvent. Leur courage et leur dévouement ne doivent jamais être oubliés.

Alors, à vous, qui croiserait la vue de ces lettres, je vous en conjure : que la guerre ne soit jamais glorifiée, mais plutôt condamnée. Apprenez de notre histoire, de nos sacrifices, et aspirez à un monde où les conflits se règlent pacifiquement, où l'amour triomphe de la haine.

Ma chère Rose, tu resteras à jamais gravée dans mon cœur, et je t'attendrai de l'autre côté du voile, là où la douleur n'existe plus, où l'amour brille éternellement. Je t'aime, et notre amour est le plus beau témoignage de notre existence.

Alors oui, je sais que ces mots ne te parviendront jamais, mais j'avais besoin de t'écrire une dernière fois.

Je t'aime de tout mon être, et je chérirai notre amour jusqu'à mon dernier souffle.

Pour toujours tien,

Henri.

Henri repris ensuite l'armée de l'air pour revenir en renfort à d'autres escadrons, il remporta la guerre avec ses camarades une année plus tard. Il vécut le reste de sa vie entouré de ses frères d'armes. Il eut une retraite heureuse et s'occupa d'associations de mémoire de guerre jusqu'à son dernier souffle.

N'oubliez jamais les sacrifices des hommes et femmes morts pour la France.

Liberté, Égalité, Fraternité.

Merci à vous, lectrice, lecteur, de m'avoir suivi jusqu'à la fin de ces écrits, n'hésitez pas à consulter mes autres créations sur ma page Wattpad.

Xifus.

Lettres d'un Pilote, Seconde Guerre MondialeWhere stories live. Discover now