chap1: La scène

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Elisa Crosswaves est une femme que n'importe qui qualifierait de forte et indépendante. C'est une psychologue reconnu qui a écrit beaucoup de livres influant la perception de son métier et des patients faisant appel à l'expertise des psy.

Mais Elisa a l'impression de s'être perdue dans l'écriture et de ne plus être en accord avec l'essence de la profession qui lui est chére. Et c'est avec cet objectif en tète qu'elle décide d'aider une jeune adolescente, ignorée de tous jusqu'à commettre l'irréparable.

Il ne fait aucun doute pour Élisa que la jeune fille souffre de dépression, mais considérant le manque d'informations à son sujet, elle devra commencer du début pour en déterminer les causes.

***

C'est donc déterminer que la psychologue rentre dans la chambre d'hôpital propre et pourtant très fade. La première chose qu'elle remarque est la couleur blanche de la pièce et son vide, excepté pour un lit et un bureau aussi impersonnel que le reste. Puis elle pose son regard sur une fille de quinze ans assise au milieu du lit, un carnet de dessin à la main et un téléphone sur le côté faisant tourner une playlist de musiques aléatoires. L'adolescente est entrain de griffonner dans son cahier n'ayant même pas remarqué la présence d'une autre personne dans la pièce, trop captivé par sa propre œuvre.

C'est à contre cœur qu'Elisa stoppe la jeune fille en toquant légèrement à la porte juste à côté, n'ayant pas osé rentrer par peur de surprendre la jeune.

''Bonjour?'' répond l'adolescente la réticence claire dans sa voix, face à une parfaite inconnue qui s'incruste dans son espace, dans sa bulle de protection.

''Bonjour, comment vas-tu?'' Elisa a très bien compris la réaction de sa patiente face à sa présence, mais choisie de ne pas faire de commentaire; après tout personne n'apprécie d'être lue comme un livre ouvert à tous, surtout quand cette dernière n'a confiance en personne et préfère cacher ses sentiments, même à ses proches les plus précieux.

Après une petite pause gênante du à la question quelques peu ironique.

''A votre avis ? Je viens de sauter de mon balcon du huitième étage, mais sinon je vais super bien ! J'ai juste une petite envie de crever !'' le sarcasme évidant dans sa voix mélangé avec de l'incrédulité. ''Et puis en quoi ça vous concerne ? Vous êtes pas ma mère que je sache ''.

''Non, effectivement mais j'ai été contactée par ton père Mr.Castell pour t'aider...'' La jeune fille lui coupe la parole.

''Il est sérieux ! Un jour je suis une gamine plaintive sans importance ni intelligence et le lendemain il veut que je parle à une inconnue alors que je ne lui ai jamais parlé à lui, mon propre père, assez longtemps pour qu'il puisse vraiment me connaître,je... Il m'énerve...'' La jeune Castell baissa la voix vers la fin, les yeux larmoyant, ne se laissant même pas le droit de terminé ses propres pensées.

Elisa vois dans ce simple discours énormément de choses : premièrement il y a une plaie profonde en elle, à vrai dire tellement profonde que la simple mention de son père crée une réaction puissante de la jeune fille ; deuxièmement, elle a des difficultés en ce qui concerne le fait de s'exprimer et a l'ère sincèrement de penser que sa parole n'a aucune valeur aux yeux de tous et qu'il vaut mieux se taire que d'être ignorée ; ce qui mène à la troisième conclusion, elle se dénigre avec beaucoup trop d'aisance, comme si c'était habituel, comme si elle le faisait tout les jours.
Ces trois facteurs sont très inquiétant d'autant plus qu'Elisa les a découvert très tôt, ce qui signifie qu'il y a d'autres plaie beaucoup plus profondes cachés dans la jeune adolescente.

''Mon nom est Elisa Crosswaves, je suis psychologue depuis une vingtaine d'années et si je suis là aujourd'hui c'est pour t'aider. Et toi comment t'appelles tu ?''

''Pourquoi vous me le demandez alors que vous le savez déjà ?''

''J'ai pris cette habitude il y a longtemps, pour rendre la discussion plus naturelle je crois... Et puis certaines personnes préfèrent utiliser des pseudonymes, un peu comme un nom de scène, pour parler plus librement de leur vie.''

''La vie n'est qu'une scène de théâtre sur laquelle nous sommes tous acteurs... ''dit Castell en chuchotant, puis elle ajoute. ''Je m'appelle Amorae Lamenteuse.''

''Et bien enchantée Mademoiselle Lamenteuse.''

Amorae LamenteuseWhere stories live. Discover now