Un peu, beaucoup, passionnément, à la folie. Tome 1

Lost in my head.

Je n'ai pas dit un mot de la journée, je n'ai pas réussi à me concentrer sur quoi que ce soit. Je ne pense qu'à lui. Je préfère rentrer seule, sur le bord du trottoir mes pieds s'emmêlent, mes yeux le cherche mais la cherche elle aussi, je suis perdu depuis des heures. Comment peut-on se perdre sur un chemin que l'on prend chaque matin, je n'y prête presque pas attention à vrai dire, il m'a fallu du temps pour le remarquer. Mon téléphone est harcelé d'appels venant d'Adèle, mais je n'y prête pas plus d'attention. Puis j'ai finit par réaliser que j'étais seule et perdu, seule, ce mot se répète des milliers de fois dans ma tête. Mon cœur se met à battre la chamade, ma gorge se resserre et je m'écroule à même le sol et je pleure, encore et encore. Il m'a fallu une dizaine de minutes pour que je puisse me relever sans que ma faiblesse me fasse retomber. Mais mains tremblent,et j'aimerais que ses bras s'enroulent autour de moi, que son souffle si chaud réchauffe mon coup si froid et que sa voix si douce me dise que tout va bien. Machinalement je prends mon téléphone et l'appelle, à deux reprises. Elle finit par répondre :

- Tout va bien Emma? Où est-ce que tu es?

- Je suis désolé de ne pas avoir répondu plus tôt mais...

Elle me coupe la parole.

- Emma! Où es tu?

- Je sais pas, je suis perdu je crois...

- Concentre toi Emma...

- Il y a un café devant moi et hum... L'autoroute se trouve juste à côté.

- Et?

- Je marche depuis 3 bonnes heures, et il y a un centre commercial juste derrière moi.

- D'accord, je vois où tu es, ne bouges pas j'arrive.

- Adèle! Attends, ne raccroches pas. S'il te plaît...

Je ne raccroches pas, elle non plus. J'entends sa respiration tremblante et la musique qu'elle a mise. C'est sa façon bien à elle de déstresser : écouter de la musique classique à fond en roulant pendant des heures dans sa vieille Clio. Je suis planté là à l'attendre, mes collants troués plus que jamais, mes cheveux en bataille, mes yeux pleins de larmes qui font couler le peu de maquillage qui cachait mes yeux vides.