Un peu, beaucoup, passionnément, à la folie. Tome 1

Où ça nous mène?

Les gouttes de pluie qui s'écroulent sur ma fenêtre retentissent tel une mélodie, la tempête me berce et le tonnerre me rappelle la mauvaise journée que je m'apprête à passer. Ce matin, je n'ai aucune envie de me lever. Alors je me lève, le cœur serré tout en continuant de dormir. Sur ma route pour l'arrêt de bus, une voiture s'arrête devant moi. Il fait à moitié nuit et je ne suis toujours pas réveillée mais je réussi tout de même à reconnaître Adèle. Elle me propose de m'emmener au lycée, « Il faut qu'on parle », m'a-t-elle dit. Je rentre dans la voiture et à peine nous sommes parti, elle engage la conversation :

A propos d'hier soir...

Oui ?

Tu... Enfin, ça nous mène où ?

Je hausse les épaules.

Je sais pas.

C'est tout ce que tu trouves à dire ?

J'comptes pas me prendre la tête avec... Et puis regarde la route !

Un silence s'installe pendant quelques minutes, puis je brise la glace :

On essaie ?

On essaie quoi Emma ?

Fais pas style t'as pas compris s'te plaît Adèle.

Et si ça marche pas.

On oublie.

Je n'arrête pas de la regarder, le voyage me paraît plus long que d'habitude. Je vois qu'elle le remarque parce qu'elle a ce petit sourire qu'elle fait quand elle est gênée. Un sourire dont on tombe amoureux dès la première fois.

On est obligé de le dire à Tyler ?

Bah oui, c'est notre meilleur ami.

Oui mais je te signale que j'ai cru avoir des sentiments pour lui et que je lui ai malencontreusement dit.

On s'en fout, il sait très bien que c'était que de la confusion, d'après ce qu'il t'a dit.

Tyler nous attend devant le lycée comme d'habitude. Ses lunettes de soleil recouvre ses cernes violet, il est pâle et au moment où on s'approche de lui, il nous dit à peine bonjour et évite notre regard. Adèle et moi échangeons un regard inquiet, il à l'air totalement défoncé. Je finis par lui demander si tout va bien, il enlève ses lunettes discrètement en faisant bien attention que personne ne puisse nous voir. Le dessous de ses yeux jaunes fait encore plus ressortir les veines éclatées de ses yeux et ses pupilles ayant la taille de celles d'un chat. Je ne peux pas m'empêcher de le gifler, je lui avait dit de pas recommencer. Il remet ses lunettes, fit demi tour et se faufila hors du lycée. Adèle et moi commençons à le suivre, il prend les routes les plus étroites possible. Puis il s'arrête et nous jette un regard, enfin je suppose, difficile de le deviner avec ses lunettes.

Putain mais Tyler qu'est-ce que tu fous ?!!

ça te regarde !?

Bien sûr que oui ! On avait un accord...

Ouais bah désolé, c'est pas comme si ça avait de l'importance pour moi.

Regarde-toi tu ressembles à rien et tu ne peux plus t'en passer. T'es complètement pommé.

C'est toi qui ose dire ça ? Non mais attends, tu te fous de ma gueule.

Tu me dégoûtes, tu reviendras quand tu auras décidé de te reprendre en main.

T'es mal placé pour me faire la moral là dessus et tu le sais.

Ta gueule.