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Lové dans les bras de son petit ami, Koshi Sugawara se reposait. Il avait pris l'habitude de passer ses week-ends avec celui qu'il aimait. Soit chez l'un, soit chez l'autre, le couple passait le plus clair de son temps ensemble. Osamu Miya embrassa le front de son petit ami et lui caressa la joue. 

- Bonjour, commença le Miya gris. 

Son copain ne répondit pas et se contenta de se blottir un peu plus contre lui. 

- Je vais aller te préparer un petit déjeuner et je viendrai te l'amener ici après. Ça te va ? 

Sugawara hocha la tête et posa délicatement ses lèvres sur celles d'Osamu. 

- Je t'attends, murmura-t-il d'une voix rocailleuse due à la fatigue. 

Osamu installa confortablement son petit ami dans le lit et sortit sur la pointe des pieds. Koshi était aux anges. Même s'ils avaient un an d'écart, Osamu et lui vivaient sur un petit nuage. "Presque trop beau pour être vrai." pensait parfois le plus vieux. Pourtant, tout marchait à merveille. Même si l'année qui allait suivre serait éprouvante au vu de leur éloignement avec le départ de Suga dans les études supérieures, ils s'étaient promis de ne pas rester trop longtemps sans se voir et de s'appeler dès que possible. Mais pour le moment, Osamu et Koshi étaient dans le même lycée et passaient autant de temps que possible ensemble. 

Quand Sugawara regarda l'heure sur son téléphone, il remarqua un message. 

Maman : Coucou mon chéri, je sais que tu passes le week-end avec ton copain mais est-ce que tu pourrais rentrer juste quelques heures pour t'occuper de tes frère et sœur ? Je ne peux pas les emmener avec moi et ton père travaille aujourd'hui. 

Il soupira. Il n'avait pas envie de sacrifier son week-end avec son petit ami pour s'occuper du reste de sa fratrie. Pourtant, il savait que sa mère se donnait du mal pour faire tourner leur famille et il se sentirait coupable de la laisser faire toute seule. 

Le jeune homme se leva et s'habilla en rangeant partiellement ses affaires, prévoyant de rassembler le reste quand il remonterait après avoir prévenu Osamu. Il en profita aussi pour répondre à sa mère. 

Koshi : J'arrive bientôt Maman. Je préviens juste Osamu et je suis là. 

Au fond de lui, il se disait bien qu'il pourrait toujours revenir après s'être occupé de ses frère et sœur. Le terminale rangea son téléphone dans sa poche une fois habillé et sortit de la chambre de son petit ami. Son portable se mit alors à sonner et il entra de nouveau dans la chambre. 

- Allô ? 

- Oui mon chéri, c'est Maman. Tu es vraiment sûr que ça ne te dérange pas de venir les garder. 

- Non Maman, ne t'inquiète pas. Je vais les garder le temps que tu puisses faire les courses tranquillement et sinon je peux toujours venir avec Osamu à la maison. Haru et Mayu l'adorent. 

- Bon d'accord. Je suis désolée de te demander ça encore une fois mon chéri. 

- C'est bon Maman. Ne te tracasse pas pour ça, ce n'est pas une catastrophe. 

- Alors à tout à l'heure Koshi. 

- À tout à l'heure Maman. 

Sugawara raccrocha et replaça son téléphone dans sa poche. Il sortit de la pièce et emprunta les escaliers pour atterrir dans le salon qui était relié à la cuisine. Des bribes de conversation étaient perceptibles depuis l'endroit où Koshi se tenait. Sans vraiment vouloir les espionner, le jeune homme tendit l'oreille. 

- Mais d'ailleurs, tu te souviens de notre pari au début de la seconde ? questionna la voix d'Atsumu. 

Osamu ne répondit pas. 

- Je suis sûr que tu t'en souviens mais que tu veux pas l'avouer. Tu te sentirais trop coupable d'avoir joué avec les sentiments de quelqu'un. 

- Je ne vois vraiment pas de quoi tu parles. 

Le cœur de Suga commençait à battre de plus en plus fort. De quoi parlaient-ils ? Avec le cœur de qui Osamu jouait-il ? 

- Mais si tu te souviens, on avait parié que tu devais réussir à sortir et coucher avec la première personne que tu croiserais au lycée. 

- Ah ça, dit Osamu sans émotion. 

Le terminale posa sa main sur son torse, le stress montant. Il ne se sentait pas bien. Son cœur se pressait dans sa poitrine.

- Mais de ce que je sais, vous n'avez toujours pas couché ensemble. Toi et ton petit Koshi chéri. 

Cette fois s'en fut trop pour Sugawara qui remonta le plus vite possible dans la plus grande discrétion. Il rangea précipitamment ses affaires, tentant de ravaler les larmes qui menaçaient de couler sur ses joues. Il devait inventer un mensonge et au plus vite pour que cela paraisse crédible. 

Quinze minutes plus tard, il dévala les marches et posa ses affaires devant la porte. Osamu sortait justement de la cuisine et fut étonné de le trouver à l'entrée. 

- Tout va bien ? 

Koshi hocha la tête et chuchota pour éviter de se mettre à pleurer et de faire transparaitre sa tristesse dans sa voix.

- Je crois que j'ai attrapé un rhume et ma mère m'a appelé pour que je m'occupe de Haru et Mayu. 

- Tu aurais dû me le dire. Je viens avec toi, ne t'inquiète pas. 

- Ce n'est vraiment pas nécessaire. En plus je n'ai pas très faim, annonça-t-il en pointant le plateau plein à craquer de nourriture. 

- Vraiment ? On dirait que quelque chose te chiffonne. Ça n'a pas l'air d'aller du tout. 

Koshi préférait ne rien dire. Il n'avait pas envie de parler de ce qu'il venait de découvrir sur sa relation avec son petit ami. Mais pouvait-il vraiment l'appeler ainsi ? Après tout, n'était-il pas simplement l'objet d'un pari entre les deux jumeaux ? Il retenait ses larmes autant que possible pour ne pas s'effondrer. Ou du moins, pas devant lui. 

- Je... ça va ne t'inquiète pas, tenta de le rassurer le plus vieux sans le regarder dans les yeux. 

- Mmh. Tu reviens cet après-midi ? 

- Je ne suis pas sûr, je n'ai pas envie que tu attrapes mon rhume. 

- Mais on a dormi ensemble, je l'ai certainement déjà attrapé. 

Il ne savait plus quoi dire. Il ne voulait pas parler de la conversation qu'il avait entendu entre les jumeaux ni de l'impact que ça avait sur lui. Il voulait seulement du temps pour lui, histoire de se reposer. Il espérait avoir mal compris la situation mais il se doutait que la vérité ne pouvait être qu'ainsi. 

- Repose toi alors, je ne veux pas que ça empire à cause de moi.

Sugawara enfila son manteau et prit ses affaires. 

- À lundi, lança-t-il en se sauvant, les larmes se déversant sur ses joues une fois dos à Osamu. 

Le plus jeune regarda son petit ami courir loin de lui. Il n'avait même pas pu l'embrasser avant qu'il parte. 

TrahiWhere stories live. Discover now