Oiseau de Malheur

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L'animal à tête noire sur son corps couvert de plumes toutes aussi sombres, observe avec attention, l'homme et son chien dans le jardin.

L'homme jette à l'animal en contrebas une balle jaune qui rebondit au rythme des aléas de la terre non traitée et la bête courait après avant de retourner lui rendre.

Tout cela crée donc une bouche sans fin de jeu et d'amusement plaisant. Le corbeau, perché, fasciné et jaloux, se décide à descendre à coup d'ailes noires, et se pose sur une clôture près de l'homme.

A peine eu-t-il le malheur de se poser, que le chien déjà grognait après lui. Sa gueule s'ouvre et se referme tandis qu'il aboyait sa haine face à l'oiseau perdu de cette réaction.

Pauvre oiseau, il n'avait fait que se poser sur une clôture, pour quelle raison était-il agressé ainsi ?

L'homme se lève, le corbeau voit en lui un possible sauver mais très vite se ressaisi quand l'homme lève un poing rageur et hurle sa haine en plein bec de l'animal innocent.

Sous cette effusion de haine, et cette menace physique, l'oiseau, pris de peur et de panique, bat des ailes rapidement et fuis sur son précédent perchoir dans le pommier.

— Ah humain, ah chien, scandale l'animal, ma volonté n'était que de converser, que de m'amuser, avec méchanceté vous m'avez accueillis, tandis que moi je n'avais rien fait.

L'homme et l'animal, tout deux bourrus, n'entendaient de l'animal que des croisements orgueilleux, ne voyant de lui qu'une bête dangereuse et voleuse.

Le corbeau, outré et vexé, de cet ensemble de haine canalisé sur lui seul, part à tire d'aile ne laissant de trace, qu'une plume voltigeant qui s'écrase lentement sur le sol avant d'être reniflée et piétinée par le chien ennuyé.

L'homme siffle rappelant son animal, et ils retournèrent à leurs jeu de balle. Le corbeau ne leur offre qu'un dernier regard vexé et repart de plus belle a tire d'ailes.

Il se dirige alors vers une maison voisine et trouve a l'extérieur, une petite fille aux longs cheveux blond, se balançant sur un pneu attaché a l'aide d'une corde sur une branche d'arbre.

Le corbeau se pose silencieusement sur ladite branche et regarde la petite fille alors qu'un animal s'approchait en courant. Le nouveau chien, qui ne ressemblait pas au précédent, sautille incitant la petite fille à cesser son balancement.

Elle s'arrête et s'assoit au sol se faisant lécher les deux joues par le chien heureux. La petite rit aux éclats et le corbeau prend plaisir à voir ces effusions de joies. Il ose descendre et se pose sur le pneu.

Le chien s'arrête subitement et se met à aboyer contre l'animal. Le corbeau, habitué à la haine, ouvre les ailes mais la petite fille s'exclame :

— Oh corbeau, beau corbeau !

Curieux, l'animal replié ses ailes. La petite fille fait taire le chien, et grimpe sur le pneu pour tendre une main timide près de l'animal.

Les bras trop court, la petite fille ne parviens pas à toucher les plumes noires. L'oiseau descend donc et se pose sur ses genoux. La petite fille surprise, ne réagit pas immédiatement puis fini par faire glisser un de ses doigts sur la tête de l'animal en direction de son dos.

Surpris mais flatté, le corbeau laisse échapper un râle satisfait sonnant simple comme un croisement pour la petite fille et le chien.

Le chien s'approche et, pris de peur, l'oiseau bat des ailes et fuis celle scène.

Quand nous sommes habitué à encaisser la violence des autres, toute douceur semble fausse et temporaire avant la souffrance habituelle.

La haine n'est utile que pour ceux qui ne sont dans leurs corps que de sombres étrangers.

Triste ÉmerveillementWhere stories live. Discover now