Elevator || J.W

Lundi

Tous les lundis je commence à 9h. Lui aussi.

Il y a 15 étages au gigantesque immeuble qui n'abrite que les bureaux du PerlMagazine. J'y travaille à la rubrique 'mode' qui se trouve au 13eme étage. Comprenez donc mon amour envers l'ascenseur de cet immeuble.

J'appel l'amour de ma vie qui arrive quelques secondes plus tard et je rentre dans la petite cage métallique avec quelques autres personnes qui sont arrivées pendant que l'ascenseur faisait son chemin jusqu'en bas. Lui est là aussi. Il me lance un regard comme tous les matins, et je n'ai pas besoin de le regarder pour savoir qu'il a un gobelet de café dans une main et ses clés de voiture dans l'autre. Comme à son habitude il trouve un moyen de se frayer un chemin jusqu'au fond de la cage, dans le coin gauche juste à côté de moi. C'est sa place. Il se met toujours là. Chaque jour depuis maintenant 1 an nous sommes à quelques centimètres l'un de l'autre et pourtant nous ne nous sommes jamais adressé la parole. Pas une fois.

L'ascenseur fait son boulot et s'arrête aux étages désirés. Lui s'arrête un étage avant le mien. Rubrique sport. Il sort sans un mot à son étage puis l'ascenseur reprend sa route et je descend à mon tour. Je dis bonjour à Claire à l'accueil et gagne mon bureau pour travailler sur le prochain article.

La journée a à peine commencé qu'elle est déjà terminée. J'aime beaucoup mon job, alors quand je travaille je ne vois pas le temps passer.

Sarah: Maelly, tu va rester ici toute la nuit ? Me demande ma collègue.

Quand je regarde l'heure sur mon écran d'ordinateur je remarque qu'il est en effet déjà 17h30.

Maelly: J'avais pas vu l'heure. Lui souriais-je poliment.

Elle quitte le bureau et je remballe à mon tour mes affaires avant de rejoindre l'ascenseur. C'est l'heure de le revoir lui. J'appuie sur le bouton d'appel et quelques secondes plus tard les portes métalliques s'ouvrent. J'y rentre et une idée me vient. Et si je me mettais à sa place ? Je souris à mon manque de maturité et me place dans le fond de la cage, dans le coin gauche, là où il se met toujours. Les portes se referment, la cage descend d'un étage et les portes se rouvrent en laissant apparaître les personnes du 12ème prêtes à repartir chez eux. Lui est là aussi. Quand il me voit il sourit un peu en voyant où je suis placée et moi je me retiens d'en faire autant en me pinçant les lèvres. Je détourne les yeux et il se place à mes côté en se raclant la gorge. Comme d'habitude la descente se fait dans le plus grand des silences. Puis arrivé au 2ème étage je sens quelqu'un agripper mon poignet. C'est lui. Il soulève mon bras et avec un feutre bleu qu'il sort de je ne sais où il commence à écrire sur ma peau. Je le laisse faire. Je profite qu'il soit concentré pour détailler son visage. Des yeux foncés, des traits fins, des sourcils bien dessinés, des lèvres charnue et des cheveux noirs corbeau qui m'ont l'air tout doux. Il est vraiment beau.

Les portes s'ouvrent pour la dernière fois, nous sommes au rez de chaussé. Il lâche mon bras et me sourit en coin avant de sortir et de me laisser planter là. Je regarde mon bras.

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Textes moi, Le gars de l'ascenseur.

Je souris comme une idiote et sors de l'ascenseur pour rejoindre ma voiture. Mon "acte de rébellion" a été fructueux, à mon plus grand étonnement.