Chapitre 21

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« La musique a sept lettres, l'écriture a vingt-cinq notes » de Joseph Joubert, Pensées et lettre, 1954.

- Libérée, délivrée.

Comme tous les matins, mon portable sonne pour me réveiller. J'entends Steph qui râle en se mettant son oreiller sur la tête. J'éteins mon portable et je me lève rapidement en lui prenant sa couverture. Elle continue à râler de plus belle. Je m'enferme dans la salle de bain. Je prends une douche. Je me demande si Emilien a tenté de me joindre. J'essaye de ne pas en penser à lui. Je finis ma douche, j'entends alors Steph dans la cuisine. Je m'habille en jeans et chemise bleu claire avec un débardeur noir dessous, puis je vais la retrouver.

Elle a sorti les céréales et a mis le café en route. Je prends alors une tasse. Elle n'est pas dans son assiette comme tous les matins - elle n'est pas du matin -, ce qui fait qu'elle ne parle pas. Elle va se laver. Tout à coup, la sonnerie de l'appartement retentit. Je vois Steph courir pour ouvrir. C'est surement Richard. Mais, j'entends la voix d'Emilien :

- Stéphanie, faut que je lui parle ! Je suis son copain, l'homme de sa vie. Tu n'as pas le droit de faire ce que tu fais. Tu ne la protèges pas en faisant cela. Elle a besoin de moi. Je suis indispensable à sa vie !

Steph commence alors à hurler. Je me précipite dans l'entrée. Je ne sais pas quoi faire face à lui, face à leur dispute. Elle veut me protéger et il veut s'expliquer. Je reste là de longues minutes sans vraiment savoir quoi faire... Je suis complétement paralysée à l'idée de voir cette scène. Emilien finit par partir en m'envoyant un baiser.

- Non mais je rêve, conclue Steph, il débarque comme une fleur ce matin, alors qu'il est resté sans nouvelles pendant plus d'une journée.

Je souffle sans rien dire. Nous finissons notre déjeuner dans le silence Je me rends dans la salle de bain pour me brosser les dents et me maquiller, tandis que Steph est au téléphone avec Richard. Je prépare tranquillement mes affaires, puis nous nous mettons en route pour la faculté. Pendant tout le trajet, elle râle à propos d'Emilien.

Nos trois amis sont déjà en amphi pour une fois. Vik y est aussi, elle ne veut pas aller en histoire avec les premières années. Elles discutent de garçons et de mode comme d'habitude pendant que nous nous installons avec nos ordinateurs à côté d'elles.

Je jette un coup d'œil à mon téléphone avant que le prof ne rentre en amphi. J'ai deux textos, un de Emilien, mais je n'ose pas le regarder et un de David confirmant notre petite réunion de ce soir. Cela me fait sourire. Steph le voit (elle regarde toujours ce que je fais sur mon portable, sans que cela me gêne pour autant) et me murmure :

- Il te fait de l'effet !

Je soupire en lui rendant son sourire.

Notre professeur de droit administratif arrive alors dans l'amphi. Il nous dit qu'il s'appelle Monsieur Dorino. Il nous explique son CV pendant une heure. Ainsi, ses élèves apprennent qu'il a un Facebook et un Twitter pour pouvoir communiquer avec tous et qu'on peut l'ajouter dans nos amis si on le souhaite. Après, il se vante de ses réussites scolaires, notamment parce qu'il a eu sa licence et son master avec mention très bien. Tous les élèves applaudissent. C'est dingue, je déteste déjà ce prof. Et cela avant même qu'il annonce qu'un travail de groupe, pour réaliser un mini tribunal, sera le but du second semestre. J'hallucine. Je déteste cela, il faut que je m'éclipse pour éviter de le faire. Steph a l'air aussi mal à cette annonce contrairement à Emilie et Aurélie - Isabelle n'écoutant pas le prof et préférant jouer à Candy Crush. Et dernière mauvaise nouvelle, il ne nous fait pas de pause. Génial... Je ne peux pas voir Emilien. Il commence son cours, mais je le tape sans l'écouter, ni même le comprendre. J'ai trop de chose en tête pour pouvoir me concentrer sur le cours de Monsieur Dorino.

Liaison dangereuse 1. Plus qu'un prof...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant