Sombre vision

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-Tu vas te réveiller oui ! ?
Je cligne des yeux. C'est Éloïse, une des gouvernantes. Je la connais depuis tout petit, et sans elle, la vie à l'internat serait infernale.

Elle me secoue l'épaule comme un prunier, et je me dégage brutalement. Je me redresse brusquement dans mon lit, et regarde autour de moi. Plus rien. Mais.... Encore un foutu cauchemar! Elle s'éloigne ouvrir les rideaux en me lançant un regard exaspéré. Il pleut des cordes, comme d'habitude dans ce bled pourri. Une lumière grise entre dans la chambre.

-Les cours ont commencés depuis une demie heure. Mais au point où tu en est, qu'est ce que ça change, n'est ce pas? Et où as-tu encore fourrer ton réveil? s'exclame Éloïse en se mettant à quatre pattes pour regarder sous mon lit.

-Je n'arrête de te répéter la même chose chaque matin! je me lamente en levant les yeux au ciel. Le soir il est la, mais le lendemain, pouf, disparut.

-Arrête! Depuis qu'on est dans cet internat, tu es insupportable! Tu étais toujours le premier debout à Lyon, toujours le premier en classe! Mais qu'est ce que tu as?! Et répond: ton réveil, où est-il?Ce n'est pas en le cachant que tu éviteras d'aller en cours, jeune homme!

-Mais puisque je te dis que je n'y ai pas touché!! Ce n'est pas moi! je m'écris en me levant de mon lit.

Où est encore passé ce foutu réveil? A croire que quelqu'un vient le chercher tous les soirs pour que je profite mieux de mes rêves...

-Tu me parles sur un autre ton! Tout le monde pense que tu n'es qu'un gros paresseux, et que tu veux juste rester plus longtemps au lit. Je vais finir par me ranger de leur côté si tu ne te reprends pas en main... Mme Lionelle à parler de tout ça à la principale, et je suis navrée de t'informer qu'elle t'a puni, dit Éloïse, qui me tourne le dos, regardant les gouttes s'écraser sur la vitre de ma fenêtre.

- Qu'est ce qu'a encore bien pu trouver cette vielle pie? Après m'avoir mis dans cette chambre qui est juste horrible, me nourrir juste le matin d'un crouton de pain et une carafe d'eau, (je dis en désignant du menton le plateau qu'Éloïse à poser sur le bureau), elle va me mettre au cachot? je ricane.

Elle m'ignore royalement et poursuit, les yeux toujours perdus dans le vague:

- Ce soir c'est Halloween, et le maire nous ordonne de vous accompagnez le fêter en ville.

-Cool ! On étouffe dans ce manoir, je dis un sourire sur les lèvres en la rejoignant à côté de la fenêtre.

-Tu n'ira pas Paul. Tu as fait quasiment tous les cours depuis le début de l'année en dormant, la principale ne peut plus le tolérer. Elle espère que ça te calmera. Et encore, elle à été indulgente!

-Éloïse, tu es de son côté maintenant? je m'offusque.

-Non! elle s'exclame en se tournant vers moi, et en posant une main sur mon épaule. Mais songe à tout ce qu'elle t'a déjà fait faire, et tu te rendras compte que tu as de la chance.

Sur ce, elle se dirige vers la porte, et me dit:

-Dépêche toi. Je dirais que le manque de nourriture t'a clouer au lit, mais que je t'ai forcer à te lever. Aussi tu ne te feras pas crier dessus. Mais descend à la récréation, et fonds toi dans la masse. Puis tu reprendras les cours, et je penses qu'après cela, tu auras droit à manger aussi le midi.

Je lui lance un regard reconnaissant, et lui dit:

-Merci Éloïse, tu es un ange.

Elle me souris, et sort. J'entend s'éloigner le cliquetis de ses chaussures sur le marbre gris.

Mon sang se glace... Et si j'avais vu dans mon cauchemar ce qui allait se passer cette nuit ?! Je  contourne mon lit, et traverse ma chambre jusqu'à la petite porte qui donne sur la salle de bain pour me passer de l'eau sur le visage. J'entre et me retrouve face à la porte qui elle, cohabite avec la chambre d'un de mes camarades. Je me tourne vers le lavabo, et là sur le miroir, il y a une phrase, peinte en peinture rouge vif, disant:

A ce soir

Je retiens un cri.... J'ai une drôle sensation de déjà vu. Je m'approche de l'écriture, et voulant vérifier si la peinture est encore fraîche, j'en touche la texture.... Et vomi. Ce n'est pas de la peinture, mais du sang. Je le sais car il y à de cela trois mois, on m'a donné comme punition de dépecer des cochons dans une usine. J'y suis rester que quatres semaines, mais du sang,  j'en ai vu, toucher, et senti. J'en reconnaîtrais toute ma vie.
Choqué, je recules. Là je sent une odeur juste horrible, de cadavres... Ça provient de derrière le rideau de douche. Je le pousse, avance et trébuche. Je m'étal de tout mon long par terre, et tombe dans une flaque de... Sang.
J'ai l'impression d'être de retour dans un cauchemar que j'avais déjà fait il y a quelques semaines. C'est la que je me rappelle de ce qu'il se passe après que je tombe....Non!! C'est impossible! Je me retourne pour vérifier sur quoi j'ai trébucher et lâche un hoquet d'horreur... Ce n'est pas sur quoi, mais sur qui... Comme dans mon cauchemar, c'est Louis, mon voisin de chambre... Je vois avec effroi ses yeux exorbités par la peur, sa chair... déchiqueté .... Et le sang qui s'écoule encore lentement de ses plaies...

Puis c'est le noir.

La dame en noirWhere stories live. Discover now