2. Brûlerie

Depuis le début
                                    

Le couloir de la résidence est désert à cette heure-ci. Le jeudi soir, tous les étudiants sont dehors en train de faire la fête. Là où je devrais être. Là où je suis censé rejoindre mon pote Niall et mon pote Zayn lorsque j'aurai fini de bosser.

Les lieux sont vides mais l'odeur, elle, est bel et bien présente. Elle est encore plus forte que dans ma chambre.

Ça sent... Ça sent les fleurs je crois. Des roses peut-être ? Des fleurs qui me paraissent enrobées de miel ou de caramel, je n'en sais rien. En tout cas ce sont des notes très sucrées, très douces, chaudes et gourmandes.

La lumière s'est allumée automatiquement quand je suis sorti et je commence à remonter le couloir par la droite pour comprendre ce qui peut bien sentir si bon.

Tandis que je marche, je ressens un poids grandir doucement dans mon bas-ventre, sans comprendre ce qu'il se passe.

Mais je n'y prête pas vraiment attention, trop focalisé sur le parfum qui m'attire irrémédiablement. Je viens de parcourir quelques mètres seulement quand je le comprends.

Ça vient de là. L'odeur si alléchante émane de la chambre 28, qui se trouve quatre chambres après la mienne, de l'autre côté du couloir.

J'ai l'impression que ce parfum agit comme une force et qu'à partir de maintenant, mon cerveau ne contrôle plus mon corps, ni mes pensées. Plus rien.

Mais peut-être que j'ai perdu le contrôle bien avant. Avant même de sortir de ma chambre. Avant même de me lever. Quand, trop occupé à lire, je me suis fait prendre par surprise par ces senteurs inconnues.

Ces odeurs qui, je viens de le comprendre, vont définitivement gâcher ma soirée, me faire louper et la fête, et mon exam parce que je ne vais jamais arriver à decoller de ce couloir.

Eh merde.

Mes deux paumes de main sur le bois de la porte 28, je pose doucement mon front entre elles, mes longues boucles retombant en cascade devant mon visage. Je ferme les yeux, complètement enivré par ce parfum.

Je le sais. Je suis piégé.

Car j'en suis maintenant sûr et certain : derrière cette porte, il y a une oméga en chaleur.

Et ce dont je suis certain aussi, c'est qu'il faut à tout prix que je rentre dans cette chambre.

Je le désire ardemment.

Et j'ai l'habitude d'obtenir tout ce que je veux.

Là, maintenant, ce que je souhaite, c'est m'occuper d'elle, la couvrir de caresses et apaiser son désir. Il semble si fort, je peux le sentir de l'autre côté de cette cloison. Un désir si grand qu'il appelle les alphas. Qu'il m'appelle moi.

Tout bon alpha doit répondre à cet appel. On ne laisse pas une oméga souffrir dans son coin si elle n'arrive pas à s'apaiser seule.

Je ne pense plus à ce stupide bouquin, ni à cette stupide fête, ni à Niall et Zayn qui m'attendent sûrement.

Je ne pense qu'à ce qui se joue dans l'étroitesse de cette petite chambre d'étudiant.

Je ne pense qu'à nos lois de la nature : les omégas en chaleur ont besoin d'un alpha. Ils peuvent souffrir de ne pas être comblés. Ils ont besoin qu'on s'occupe d'eux.

Et, ça tombe bien, je suis un putain d'alpha.

Déjà occupé à imaginer ce que je vais bien pouvoir faire à cette petite créature, un bruit me tire de mes rêveries. Une autre chambre vient de s'ouvrir.

Mords-moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant