𝐇𝐄𝐑𝐈𝐓𝐀𝐆𝐄 | 𝖠.𝖬𝗂𝗒𝖺 𝗑 𝖮𝖢

7-Fête Forraine À Kobe

Sur cette proposition, ils décidèrent d'une voix de se rendre à la fête foraine du coin, qui avait ouvert la veille. Le blond y était déjà allé avec son frère et d'autres personnes de leur année, mais pour Maëko c'était une première.

-Je compte sur toi pour m'en conseiller ici, je connais pas la plupart d'entre eux. Lui indiqua la jeune fille, souriante.

-Sérieux ? En fait je suis ton guide, c'est ça ? Questionna le blondin, intrigué.

-Si tu le prends comme ça, d'accord. Elle acquiesça, haussant les épaules comme pour lui dire que le choix lui revenait.

Même si il ne semblait pas vouloir le montrer, sûrement par orgueil, Maëko voyait dans ses yeux qu'il était fier de montrer sa connaissance du terrain.

Elle sourit, comme pour lui dire qu'elle était prête à le suivre, peut importe ce dans quoi il la traînait. Elle n'avait jamais vraiment testé les manèges à sensation, qui restaient rares dans les provinces de campagne comme là où elle habitait plus jeune. Elle avait dû en faire une ou deux fois, quand elle avait une dizaine d'années, mais ne s'en rappelait plus.

Dommage.

Mais bon, cela lui laissait tout le plaisir de les re-découvrir en bonne compagnie. Perdue dans ses pensées, à chercher la fois où elle les avait expérimentés, elle n'avait pas vu que le blond était parti et était revenu la chercher lorsqu'il ne l'avait pas vue derrière lui.

Elle prit conscience de cela uniquement lorsque la paume froide de la main d'Atsumu entra en contact avec son poignet, avant que ses doigts ne l'enferme afin de l'entraîner à sa suite. Elle retint un hoquet de surprise, ne s'attendant pas à ce froid soudain.

Maëko pressa le pas, de façon à retourner au niveau de son guide improvisé.

Sans y faire attention, elle le suivait, jusqu'à ce qu'il s'arrête enfin devant l'une de ces installations à sensation aussi hautes qu'elles le pouvaient, et toujours aussi fréquentées, d'après ce qu'on lui disait.

Il y avait une légère file d'attente, comme habituellement pour une fête forraine un samedi après midi. Des enfants et adultes de tous âges, sûrement des habitués de ce genre d'attractions.

-Tu verras, c'est tranquille, même pour une campagnarde comme toi.

-J'espère bien, sinon je laisserai un mauvais avis sur la page internet du guide Atsumu Miya.

-Mais qu'est-ce que tu me racontes encore toi ? Personne ne peut me mettre de mauvaise note, je suis incroyable, même en guide improvisé. Annonça-t'il d'une voix surjouée, à la limite du théâtral.

-Bah voyons.

Leur tour approchait, et plus il était proche plus elle le redoutait. Elle allait perdre ses chaussures là dedans, il n'y avait pas de doute possible.

-Miya ?

-Oh, on repasse au nom de famille ?

-Oui, mais là n'est pas la question. Y'a déjà des gens qui ont perdu leurs chaussures en faisant cette attraction ? Demanda la jeune brune, méfiante.

-Qu'est-ce que ? Je pense que oui, mais ça doit pas être si fréquent que ça.

Cette phrase ne rassura pas Maëko pour un sou, elle signait son arrêt de mort en osant s'asseoir sur cette machine. Ils furent enfin autorisés à passer, et le blond lui donna quelques instructions sur ce qu'elle devait faire avec son sac de sport, qu'elle finit par laisser dans une caisse grise à leurs pieds.

Un compte à rebours se lança, elle serra de plus en plus fort la poignée de son siège, stressée. Stress qui provoqua l'hilarité de son ami, aussi relaxé que si il sortait d'une cure. Décidément, il était bien étrange.

Puis elle s'envola.

À côté d'elle, les cris des autres personnes, hilares, la tétanisaient. Les pieds croisés par peur de perdre ses chaussures, son corps entier était crispé. Ses yeux étaient à peine ouverts, craignant de se prendre un insecte quelconque. Elle savait que si le blondin voyait sa tête à ce moment exact, leur lycée entier en connaîtrait les détails le lundi suivant.

Ses cils obstruant sa vue, elle ne put apercevoir le vue presque paranomique de la ville, et ne captura que la vue du sol bien trop éloigné à son goût. Puis, sans qu'elle ne s'en rende compte, ces ressentis qui l'oppressaient disparurent au fur et à mesure, laissant place à une joie, bien que légère. Ses cheveux dans le vent, elle n'osait ouvrir la bouche de peur de les manger, mais elle profitait bien du moment.

Bien sûr, elle n'allait pas faire disparaître cette sensation par laquelle elle avait débuté l'attraction, et n'allait pas vouloir la refaire avant un long moment. Mais cela ne l'empêchait pas de profiter.

Le temps semblait durer plus longtemps dans les airs, et les cris environnants ne cessaient d'alimenter son début d'hilarité.

Quand son fou rire éclata enfin, elle sentit  le regard d'Atsumu, lui aussi amusé, sur elle.

Était-il amusé par elle ou par les autres, ce n'était pas la question qu'elle se posait.

Lorsque la machine infernale s'arrêta enfin, ses jambes tremblantes eurent du mal à se stabiliser, et Atsumu eut la gentillesse d'aller lui chercher son sac, toujours posé dans sa caisse.

-T'as besoin d'aide pour marcher ou ça va le faire ? L'interrogea le jeune blond, compatissant. Il savait que certains y réagissaient comme cela, c'était le cas de Samu.

Lui il a juré de ne plus jamais remonter dedans, c'est pas pareil.

-Ça va le faire, enfin j'espère.

Un pas hésitant après l'autre, elle réussit à se remettre de ses émotions.

-Purée, c'était incroyable Atsumu !

-Ravi de le savoir! S'exclamât le passeur, enthousiaste.

Le temps de récupérer ses esprits et surtout son équilibre, elle se paya un manju, sa pâtisserie préférée.

-T'en veux ? Lui proposa-t'elle alors en lui tendant la petite boule de pâte.

Il secoua la tête, et lui dit qu'il n'avait pas très faim. Ce qui était vrai d'ailleurs, il avait mangé avant de venir, Osamu était aux fourneaux plus tôt dans la journée. Lorsque Maëko termina sa pâtisserie, ils reprirent leur tour des attractions, mais les sensations qu'ils y ressentaient étaient moindres par rapport au précédent « Gravity ».

-Je pense qu'on a fait à peu près tout les trucs bien là ?

-Je pense aussi. Je te raccompagne ? Lui proposa Atsumu.

-Si ça ne te dérange pas, je suis pour !

L'enthousiasme de son amie contamina le blond, et ils s'élancèrent d'un bon pas tout en s'amusant des mimiques faites par l'un et l'autre durant l'après midi.

Lorsqu'elle fut enfin rentrée chez elle, elle était fatiguée comme pas possible, ses yeux se fermaient tous seuls. C'était à se demander comment elle avait tenu le temps du trajet.

Mais avant de s'assoupir, une pensée, une simple pensée totalement innocente vint traverser son esprit.

Maman, je suis sûre que tu l'aurais bien aimé celui là. J'arrive enfin à parler aux gens, et c'est grâce à eux. Suna, et Atsumu.

Surtout Atsumu.