6-Seconde main

21 3 5
                                    

La balle arrivait droit sur ses mains, le choix était tout à elle grâce à la magnifique réception de leur libéro, Kaesu Ukettote. De chaque côté du filet, les attaquants se préparaient. L'Inarizaki féminine avait d'excellentes attaquantes, que ce soit les ailières ou les centrales.

L'ailière gauche, Tutseni, était bien placée, mais le bloc adverse était sur elle. Yoku, l'autre ailière, n'était pas bien placée et le bloc n'était pas sur elle.

Une seconde main.

Cette idée s'imposa à elle comme une évidence. Il ne leur manquait que cinq points et elles arracheraient la victoire. Personne ne la bloquait, et elle avait la main mise sur la balle. Un coup d'œil à ses équipières, dont l'une criait déjà "à moi". Sa deuxième main passa si nettement qu'elle crut à un rêve.

Après de longues minutes de réception de part et d'autre du filet sans qu'aucun point ne soit comptabilisé, cette ruse mesquine arrivait à point nommée. Elle toucha le sol adverse comme au ralenti, et l'exaltation de ce point marqué allait revigorer l'équipe. Elles devaient gagner, même si ce n'était qu'un match amical.

Il fallait qu'elles réaffirment leur pouvoir sur le terrain. Elles n'avaient pas pu jouer correctement durant le début de cette année scolaire à cause de l'absence d'une passeure.

Le bruit de la feuille de score changeant en leur faveur rassura Maëko. La jeune brune savait que, grâce à ce point, la victoire était presque assurée.

Un coup de sifflet signala un temps mort, pris par l'entraîneuse de l'équipe adverse.

Et mince.

Un discours bien fleuri allait remonter le moral de ces joueuses déjà bien forte, et tentait, dans une tentative désespérée, de briser la concentration de la jeune Suga.

Mais si elle portait ce nom, ce n'était pas seulement grâce au lien de sang que sa défunte mère et elle partageaient. Non, il y avait plus que cela.

La plus grosse part de l'héritage que sa mère lui avait transmis n'était pas l'argent, loin de là. Ce qu'elle avait à tout prix cherché à lui transmettre était la valeur du volley. Des techniques aux moments cruciaux, elle lui avait tout appris, par amour du sport.

Même si elle n'était pas tellement bien au souvenir de sa mère, elle ne voulait pas trahir cet apprentissage dans lequel elle avait tout donné.

Un jour, elle aurait un niveau qui rendrait sa mère fière. Un niveau qui lui rendrait honneur, comme pour lui dire qu'elle n'oublierai pas.

En se rendant sur le banc, elle restait coincée dans ses pensées, rejouant sans cesse ce point victorieux. Les mots de l'entraîneur la sortirent de sa transe. La jeune brune leva les yeux, observant le public qui s'était installé dans les hauteurs du gymnase de leur lycée.

Elle croisa un instant le regard des pupilles chocolat d'un membre de l'équipe masculine. Aran, si elle se souvenait bien. Puis, détournant son regard afin de continuer sa vision d'ensemble du public, elle se rendit compte qu'il n'était pas seul. Presque l'intégralité des joueurs masculins de leur établissement observaient le match en cours.

Suna Rintarou n'était pas là, mais les jumeaux Miya si. Maëko vit d'ailleurs le regard du blond, fier comme si il avait marqué le point. Il hocha la tête en voyant ses prunelles intéressées, puis sembla rire suite à une phrase de son jumeau.

–Suga-san ? L'interpella leur capitaine, la centrale

–Oui ?

–T'es prête ? Le temps mort va se terminer.

–Plus que prête oui ! Faut qu'on les explose ! S'enthousiasma Maëko. Lancez vous, je vous ferai mes meilleures passes !

–On compte sur toi alors. Fit la terminale et ailière Yoku.

D'un accord muet, elles se lancèrent sur le terrain, gagnées par la fièvre de la victoire.

—————

Elles auraient aimé dire que la victoire avait été facile après ce temps mort, mais ce n'était pas totalement vrai. Leurs adversaires n'étaient pas faibles, bien au contraire. Les surnommées renardes étaient du même niveau, mais le moral était bien plus présent que chez leurs adversaires.

Deux sets à un. Vingt-cinq points à vingt-et-un dans ce derniers.

Heureuses mais fatiguées, le vestiaire était un véritable capharnaüm, victime de l'effervescence provoquée par cette victoire. Maëko n'avait pu refaire de seconde main durant cette dernière partie, mais était la créatrice d'opportunités et la pièce maîtresse de l'équipe désormais.

Ses équipières savaient maintenant qu'elles pouvaient se reposer sur elle. Elle sortit du vestiaire toujours bruyant, son sac de sport sur l'épaule, prête à retourner chez elle. Ce fut sans compter sans l'intervention d'Atsumu Miya, suivi par son frère déjà lassé.

Un ballon de volley passa à toute allure à côté d'elle, et elle se pencha pour le ramasser par habitude. En se relevant, la brune put apercevoir les deux frères derrière elle, dont l'un bien plus proche que l'autre.

–Ça alors, tu nous fais pas de passe ?

—Jusqu'à preuve du contraire, t'es passeur aussi. Et Osamu sait aussi passer. T'as rien à me dire. Objecta la jeune fille, ses yeux bleu océan trahissant son exaspération.

–Oh, mais faut pas voir les choses comme ça Maëko ! Tu viens de gagner un match, ton premier à Inarizaki. Je-

–Nous deux, mais surtout l'imbécile qui parle trop, on est venus de féliciter. L'interrompit son frère, sachant que si il ne l'avait pas fait, cinq minutes plus tard elle n'aurait pas su la raison de leur visite, avec ses paraphrases et ses reproches passifs.

–Merci alors. Les remercia Maëko d'un sourire.

–J'allais le dire 'Samu. Bravo ta victoire ici, vous serez sur une bonne voie après.

Osamu marmonna quelque chose que la jeune fille ne comprit pas, mais le haussement de sourcils exagéré du passeur lui fit savoir qu' il allait reprendre la parole sous peu. Ce qui ne manqua pas.

–Bon, on te laisse Maëko, l'autre glouton ici présent a encore faim.

–Tu sais que je peux me nourrir seul, et que t'as pas besoin de venir avec moi j'espère ? Répliqua sans attendre son frère. À la prochaine Suga-san.

Elle lui répondit par un signe de la main, et il tourna les talons sans attendre, laissant Atsumu avec la brune.

–Bon, tu veux faire quelque chose ? Proposa Maëko.

Hey hey heyy :)
Ici legxshii, l'auteure de cette fanfic. Je voulais vous laisser un temps, plutôt que de vous agresser avec mes notes de fin de chapitre dès le prologue. Donc me voici :

J'espère que pour l'instant vous aimez cette fic, parce que de toutes celles que j'ai écrites, c'est celle qui me tient le plus à cœur, donc n'hésitez pas à me dire pour tout détail dérangeant :)

D'ailleurs, pour ceux qui ne sont pas encore prévenus (force à vous) je suis hyyyyperrr irréguliere. Et pourtant j'essaie, mais 6 chapitres de sortis alors que la première publication était le 5 octobre (annif des Miya) c'est peu.

Enfin voilà, c'était tout pour ce chapitre :)

𝐇𝐄𝐑𝐈𝐓𝐀𝐆𝐄 | 𝖠.𝖬𝗂𝗒𝖺 𝗑 𝖮𝖢Où les histoires vivent. Découvrez maintenant