Chapitre 37

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- 25 mars 2023, Pablo-

Le cœur battant la chamade dû au stress, je sors des vestiaires, aux côtés de mes coéquipiers espagnols. Alejandro m'offre un clin d'œil et m'adresse un hochement de tête comme pour me dire que tout va bien se passer. J'essaie de positiver et de me concentrer sur le match qui va bientôt se dérouler, mais je ne pense qu'à Lola. Est-ce qu'elle va venir ? Je n'en ai aucune putain d'idée, et c'est en train de me stresser plus qu'autre chose.

« Tu penses que ton amoureuse sera là ? »

Je tourne la tête pour voir à qui appartient cette minime voix, et j'esquisse un sourire en voyant un enfant, qui doit avoir dans les alentours de 7-8 ans à tout casser. Je hausse les épaules et lui ébouriffe les cheveux.

« Tu as embrassé une autre fille ?

- Oui...

- Et tu as aimé ?

- Non... »

Il me sourit tristement, et mon cœur se réchauffe lorsqu'il se fond dans mes bras, sans que je m'y attende.

« Tu sais, moi je suis sûr qu'elle va te pardonner. Tu es amoureux d'elle. Si tu n'étais pas amoureux d'elle, tu aurais aimé le bisou avec l'autre fille. Et tu ne l'as pas aimé. Alors ça veut dire que tu es amoureux. »

Si seulement tout était si simple... Si seulement Lola arrivait à me pardonner. Malheureusement, nous ne sommes pas dans un conte de fée. Et la tromperie, ça ne se pardonne pas si facilement.

« C'est plus compliqué que ça, tu sais.

- Bah non. Si elle est là, tu vas la voir, et tu l'embrasses devant tout le monde. C'est simple ! » Dit-il en souriant.

Je rigole et secoue négativement la tête. Les enfants ont des idées absurdes parfois. Il faut le dire, j'étais le même à l'époque. J'en ai fait des bêtises quand j'avais l'âge de celui qui se trouve à mes côtés.

Il me prend la main, puis nous nous dirigeons vers la pelouse, mon équipe, et celle de la Norvège. Nous prenons place sur le terrain, et directement mes yeux sont posés à un endroit très précis. Les places où se trouve ma famille. Aurora est là avec Javi, son compagnon. Mon père et ma mère sont également présents, essayant du mieux qu'ils peuvent de ne pas s'engueuler. Mon espoir disparait en remarquant que la place à côté de ma mère, soit celle que j'avais réservé pour Lola, est vide.

« Elle est venue ? » Me demande le petit-garçon.

Je secoue négativement, et une larme apparait rapidement sur ma joue. Alors je dois lâcher l'affaire, comme je lui ai promis. C'est fini pour de bon, et je dois l'admettre... La main du petit garçon caresse la mienne, et il s'excuse. Comme si c'était sa faute... C'est moi qui ai merdé, alors je ne m'en prends qu'à moi-même.

Après les hymnes, les joueurs et moi, nous saluons poliment les Norvégiens, tout en leur souhaitant un bon match. Nous prenons la photo collective, puis nous nous plaçons sur le terrain, là où Luis, notre coach, a décidé de nous mettre.

L'arbitre siffle le début du match, alors je me concentre du mieux que je peux pour être dans la partie. Mais je n'y arrive pas. Les premières minutes paraissent une éternité pour moi. Et je vois bien que certains joueurs norvégiens essaient de me pousser à bout pour que je finisse par craquer. Je sais qu'ils vont finir par y arriver.

Je tombe au sol pour la énième fois depuis 10 minutes. Je me relève rapidement, et pousse celui qui m'a fait ça, soit Martin Odegaard, joueur d'Arsenal.

« Tu as un problème ?

- Il va se calmer le gamin.

- Le gamin il t'emmerde, c'est clair ? Bouffon !

Le garçon d'en face (Pablo Gavira)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant