Les aurevoirs 3

31 3 0
                                    

Il était temps pour nous de quitter notre grand foyer pour aller vivre chez tante Alice. Bien que les adieux avec notre père n'aient pas été aussi dramatiques qu'avec ma mère, nous allions tout de même nous ennuyer de notre vaste maison ainsi que de la disponibilité et de la tendresse de notre père.

Tante Alice occupait un modeste appartement avec son mari et leur adorable fille. Elle était d'une nature bienveillante et chaleureuse, nous traitant comme ses propres enfants. Cependant, son travail la gardait souvent en dehors de la maison, nous laissant sous la tutelle de la nounou. La vie était plutôt paisible chez tante Alice, nous avions l'opportunité de rendre visite à ma mère chez mes grands-parents maternels de temps à autre, ou de l'accueillir chez tante Alice.

Puis, ma grand-mère  paternelle est arrivée à Abidjan et a choisi de louer une propriété proche de celle de tante Alice. C'est à ce moment-là que j'ai eu des différends avec la nounou et décidé de partir vivre avec ma grand-mère en attendant que la situation se calme. Ma sœur, quant à elle, est restée avec tante Alice. J'ai donc emménagé chez ma grand-mère avec Cheryl et Phillip, les enfants de l'aîné des frères de mon père, avec qui je passais souvent mes vacances.

Cependant, la vie chez ma grand-mère était pleine de rebondissements inattendus. Entre les disputes et les plaintes incessantes de ma grand-mère à propos de notre comportement, j'ai rapidement compris que cela ne ressemblait en rien à ce à quoi je m'attendais. Parfois, des histoires de vols venaient également ternir notre quotidien.

Trois mois s'étaient écoulés depuis mon déménagement chez ma grande mère , mais cela semblait être une éternité. J'avais eu du mal à m'adapter à cette nouvelle vie, loin de ma soeur et de nos habitudes. Cependant, la fête de fin d'année organisée par l'école m'avait redonné un peu de gaieté.

Ma mère avait pris soin de me choisir une jolie robe rose, pas trop courte ni trop longue, pour que je puisse me déhancher sur la piste de danse. J'étais agrémentée de nombreux accessoires, de ma barrette à mes boucles d'oreilles en or. Je me sentais comme une petite princesse.

Arrivée à la fête, je cherchais mes amis, mais personne n'était encore là. C'est alors que j'ai aperçu Carmen, seule et triste. Je me suis approchée d'elle et lui ai proposé de discuter.

« Bonjour, tu sembles triste. On peut parler si tu veux », ai-je amorcé.

Carmen ne répondant pas, j'ai continué en essayant de trouver les mots justes pour la réconforter.

« Je sais que tu ne m'aimes pas beaucoup, et je comprends, mais je peux peut-être t'aider à surmonter cette situation. Pour cela, il faudrait que tu m'aides en me disant ce qui se passe », ai-je poursuivi.

Carmen a finalement cédé et s'est confiée à moi. Cette soirée était pour elle synonyme de départ. Ses parents avaient décidé de l'envoyer à l'étranger l'année suivante. Cela signifiait pour Carmen qu'elle devrait quitter cette école où elle était depuis la maternelle et se séparer de son amie Lesly.

"Je suis désolée que tu aies à partir, Carmen. C'est difficile de quitter tout ce que l'on a connu pendant si longtemps. Mais tu vas voir, tu vas te faire de nouveaux amis et tu vas t'adapter à ton nouveau pays. Tu vas tellement grandir et découvrir de nouvelles choses passionnantes !"

Carmen sécha ses larmes et me sourit légèrement. "C'est facile pour toi de dire ça. Tu es ici avec ta famille."

Je prenais une profonde inspiration avant de répondre. "Je sais que ça peut sembler facile pour moi, mais crois-moi, ce n'est pas le cas. J'ai dû quitter ma maison et mes amis, tout comme tu vas devoir le faire. Mais regarde où je suis maintenant ! J'ai rencontré de nouvelles personnes et j'ai créé de nouveaux souvenirs. Cela va être difficile au début, mais tu vas y arriver. Je crois en toi."

Carmen sourit et me donna un câlin. "Merci, Maureen ."

Je la serrais dans mes bras en retour. "Je t'en prie , Et si tu as besoin de parler à quelqu'un lorsque tu te sentiras seule, tu sais que tu peux m'appeler, même si nous sommes loin l'une de l'autre."

Carmen me sourit comme elle essuya la dernière goutte de larme sur son visage. "Merci, Maureen , je le ferai."

Je lui fis un clin d'œil avant de dire, "Allez, ce soir est une soirée de fête !"

Carmen rit en haussant les épaules. "Je ne sais pas si je me sens de danser ce soir."

Je souris en la tirant sur la piste de danse. "Tu vas te sentir mieux après quelques chansons, fais-moi confiance."

Pendant que je discutais gentiment avec Carmen, qui arborait un large sourire, mes yeux se posèrent sur Lysianas disant au revoir à sa mère au fond de l'horizon. Je ne pus résister à l'envie d'aller vers elle.

"Madame !" m'écriai-je.

Lysianas me dévisagea et ne put s'empêcher de me complimenter : "Wahou ! Quelle beauté !".

Je lui rétorquai un merci tout en la complimentant à mon tour. C'est alors Mensa

Moi : Ah Mensa, elle est toujours en retard celle-là !

Lysianas : Tu peux le dire, elle a le temps ivoirien !

Mensa : Salut les filles, désolée pour le retard, il y avait des embouteillages...

Moi : Embouteillages ? J'espère que tu as une bonne excuse pour ce retard !

Mensa : Bah, on va dire que j'ai croisé une mamie qui avait besoin d'aide pour traverser la route...

Lysianas : Ouais ouais, on te croit ! Mais bon, on est contentes que tu sois là.

Mensa : Qu'est-ce qu'on attend ? Allons manger, j'ai senti de l'attieke depuis le portail !

Lysianas: Tchie Mensa (rires).

Moi : Attendez les filles, avez-vous vu Marc Arthur ?

Lysianas: Non, malheureusement.

Mensa : Moi aussi, je ne l'ai pas encore vu.

Lysianas: Peut-être qu'il a un peu de retard.

Moi : Oui, c'est vrai.

Mensa : J'ai faim.

Moi : Ehh Mensa, c'est bon, on y va.

Mes amis et moi nous sommes dirigés d'un pas léger vers le buffet, emplis de délicieux mets appétissants. Je ne pus empêcher mes pensées de vagabonder vers Marc Arthur, espérant de tout cœur qu'il se joindrait bientôt à nous. Malheureusement, il ne vint jamais, et je m'inquiétais grandement pour lui. Il n'était pas dans ses habitudes de délégué de classe de rater une soirée aussi importante que celle-ci. Malgré mon souci, je décidai de profiter de l'ambiance festive et de dire un au revoir convenable à mes amis et je vous peux vous assurer que ceux-ci étaient tout aussi théâtraux que les adieux de ma génitrice.

You've reached the end of published parts.

⏰ Last updated: Aug 18, 2023 ⏰

Add this story to your Library to get notified about new parts!

Maureen's adventure of disconnecting Where stories live. Discover now