Nouvelle rencontre

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Nous étions trop jeunes, ma sœur et moi, pour participer aux funérailles qui allaient avoir lieu dans quelques jours. Le lundi suivant, quand je suis arrivée à l'école, j'ai remarqué que Mensa et Lysianas étaient absentes.

Carmen : Alors, tes ropero ne sont pas là aujourd'hui.

Lesly : Regarde-la toute triste.

J'ai baissé la tête, offrant une opportunité à Lesly de me pousser.

Inconnu : Pourquoi la traitez-vous comme ça ? Qu'est-ce qu'elle vous a fait ? Pourquoi vous comportez-vous ainsi ?

Carmen : De quoi je me mêle, Marc Arthur ?

Inconnu : Pourquoi vous en prenez-vous toujours aux personnes timides ? N'avez-vous pas assez de cran pour affronter ceux qui sont extravertis comme vous ?

Carmen : Tchrrrrr, Lesly, laissons-les.

Carmen et Lesly sont parties.

Inconnu : Bonjour. Je suis désolé pour ce qui vient de se passer.

J'ai levé la tête lentement avant de répondre :

Moi : Merci de m'avoir défendue.

Inconnu : Je t'en prie, Maureen. Tout le monde aurait agi de la même manière.

Moi : Comment connais-tu mon prénom ?

Inconnu : Je suis le délégué de classe. Je connais tout le monde ici.

Moi : (rires) Alors dis-moi ton prénom pour que je puisse te connaître aussi.

Inconnu : Je m'appelle Marc Arthur.

Moi : Ravie de te rencontrer, Marc Arthur le délégué, ai-je dit en ricanant.

Le professeur entra en classe.

Marc-Arthur : Je croyais vraiment qu'il n'allait pas venir aujourd'hui. (rires)

Marc-Arthur : On se reparle à la récréation. Au revoir, Maureen. (il retourna à sa place au fond de la classe)

Professeur : Bonjour à tous, désolé pour le retard, j'ai eu un empêchement. Aujourd'hui, nous allons revoir les notions de maths que nous avons abordées la semaine dernière.

À 10h15, la sonnerie annonça la récréation.

Moi : Monsieur le délégué ?

Marc-Arthur : Tu vas continuer à m'appeler comme ça ? (rires)

Moi : Oui, monsieur le délégué !

Marc-Arthur : D'accord, madame timide.

Nous avons éclaté de rire avant que Marc-Arthur ne reprenne.

Marc-Arthur : Je peux te poser une question ?

Moi : Oui, vas-y.

Marc-Arthur : Pourquoi ne t'es-tu pas défendu face à Carmen et Lesly ce matin ?

Moi : Je ne sais pas, je n'aime pas les conflits.

Marc-Arthur : Es-tu sûr ? C'est pour ça que tu étais absente toute la semaine passée ?

Moi : Non, pas du tout. J'ai perdu mon grand-père.

Marc-Arthur : Je suis vraiment désolé pour ton grand-père, Maureen.

Moi : Merci, Marc-Arthur.

Marc Arthur : Comment te sens-tu maintenant ? C'est vraiment difficile de perdre un proche, surtout lorsque c'est récent.

Maureen : Je ne dirais pas que je vais complètement mieux, mais j'arrive à aller au-delà de cette situation. Au fil des jours, j'ai appris à accepter la mort et à me souvenir des moments heureux que j'avais partagés avec mon grand-père. J'ai compris que malgré la douleur et la tristesse, il était important de garder les souvenirs et l'amour que l'on a pour ceux qui nous ont quittés.

Marc Arthur : Exactement, tu es très forte Maureen, tu le sais ça ?

Maureen : Merci monsieur le délégué.

Marc Arthur : (rires)

La sonnerie retentit, annonçant la fin de la récréation.

En arrivant en classe, j'ai été surprise de voir Mensa et Lysianas.

Mensa : "On t'a cherchée partout à la récréation. On a eu un accident ce matin avec notre bus."

Moi : "Quoi !! ? Mais personne n'a entendu parler de ça à l'école ? Parce que personne n'en parlait... Vous allez bien ?"

Lysianas : "Oui ça va, et toi ? J'ai appris hier pour ton grand-père,  mon frère disait qu'il avait vu la publication de ta mère sur Facebook."

Mensa : "Mes condoléances."

Lysianas a dit : "J'espère que tu sais que nous sommes là", avant de me prendre dans ses bras.

Moi : "Oui, je sais, les filles. Merci beaucoup."

Mensa : "Les funérailles, c'est pour quand ?"

Moi : "La semaine prochaine, mais je ne pourrai pas y aller."

Lysianas : "Oui, c'est comme ça."

Moi : "ce n'est pas grave, je prie juste pour que mon grand père repose en paix."

Mensa : "On prie pour ça aussi."

Lysianas a repris : "Mais où étais-tu pendant la récréation ?"

Moi : "Chut, concentrez-vous sur le cours", ai-je dit en ricanant.

Les filles me regardèrent avec un sourire complice et hochèrent la tête.

Le cours terminée ,fatiguée je traînais mes pieds jusqu'à la maison. Je venais de finir une longue journée d'école et je cherchais désespérément un peu de réconfort. Mais lorsque j'ai ouvert la porte, mes espoirs se sont évanouis en une seconde. Ma mère était là, les épaules affaissées et les yeux gonflés de larmes.

"Qu'est-ce qui se passe, maman?" ai-je demandé, craignant le pire. Ma mère a tenté de sourire, mais je pouvais sentir dans son regard qu'il y avait quelque chose de vraiment mal.

"Je suis désolée, ma chérie," dit-elle avec une voix étouffée par la tristesse. "Je n'ai pas assez d'argent pour acheter de la nourriture." C'était comme si ces mots m'avaient frappé en pleine poitrine. Ma mère travaillait sans relâche pour nous fournir à moi et à  ma sœur tout ce dont nous avions besoin. Je ne pouvais pas imaginer un instant que la nourriture allait manquer.

Je me suis approchée d'elle et l'ai prise dans mes bras. Elle sentait le désespoir et la fatigue. Nous avons pleuré ensemble jusqu'à ce que je sois à court de larmes. Mais même si nous étions tous les deux en train de fondre en larmes, j'ai dû être forte pour elle.

"Maman, peu importe ce qui arrive, nous sommes ensemble," ai-je dit. "Nous trouverons une solution ensemble. Et nous passerons ce moment difficile." Je sentais que mes mots ne suffisaient pas à la réconforter, mais je voulais qu'elle sache que nous étions une famille soudée. Que rien ne pourrait nous séparer.

"Mais tu n'as pas faim?" elle m'a demandé. Je voyais dans ses yeux qu'elle avait peur pour moi.

"Non, maman. Tant que nous sommes ensemble, cela ne me dérange pas." J'ai pris sa main et je lui ai souri. "Et nous trouverons une solution, je te le promets."

Elle m'a regardé, les yeux toujours remplis de larmes, mais le sourire qu'elle a esquissé juste après m'a donné le courage de faire ce qui était juste. Nous étions une famille qui traversait des moments difficiles, mais notre amour mutuel nous aiderait à traverser n'importe quoi.

Maureen's adventure of disconnecting Where stories live. Discover now