Chapitre 15 - Valentin

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Ses mains se renferment sur mes poignets avec force, elle ne réussit pas à se maîtriser.

— Tout va bien, Lena. Il n'y a que toi et moi, d'accord ? Tout va bien, tu es en sécurité. Rien ne va t'arriver ici, tu comprends ?

Elle hoche doucement la tête, signifiant qu'elle entend mes mots, mais sa respiration n'est pas encore calmée. Pourtant, elle libère mes poignets et se laisse tomber à genoux au sol afin de se blottir contre moi. Je caresse tendrement son dos, dépose de doux baisers dans son cou et sur sa joue. Elle tremble tellement, c'est effroyable.

Petit à petit, elle se calme jusqu'à retrouver un souffle normal. J'attends toutefois que ce soit elle qui se détache de moi après de très longues minutes.

Je l'aide à se relever et elle va s'installer sur le lit, adossée à la tête de lit. Je la rejoins et passe mon bras sur ses épaules pour l'attirer contre moi.

— Désolée... murmure-t-elle d'une voix cassée.

— Tu n'as pas à t'excuser d'avoir fait une crise d'angoisse. Ce n'est pas de ta faute. Mais tu veux bien me dire ce qu'il s'est passé ?

— Ton frère.

J'avais saisis qu'il était en partie responsable de cette crise, mais je ne comprends pas la raison.

— Il était là.

— Où ?

— À la soirée où j'ai... Où je me suis fait... Il était là.

Des frissons me parcourent instantanément et je dois devenir livide. J'espère vraiment avoir mal compris ses mots !

— Qu'est-ce que tu veux dire ? lui demandé-je en m'écartant d'elle.

— Il était là. Quand je l'ai vu, les souvenirs sont revenus, je me suis rappelée de tout et j'ai eu l'impression de... De revivre encore tout ça. J'ai paniqué et sur le coup, même ton contact ne m'a pas aidée. J'ai eu la sensation d'avoir leurs mains sur moi, c'était horrible.

C'est moi qui suis sur le point de faire une crise. Elle n'est pas sérieusement en train de me faire comprendre que mon frère est responsable de son malheur ? C'est impossible !

IMPOSSIBLE !

— Je ne te crois pas.

Elle fronce les sourcils.

— Lena, je t'interdis de me dire ça !

— Quoi ? Mais tu voulais savoir ce que je ressentais alo...

— Non ! m'écrié-je ayant à mon tour le souffle court. Mon frère est incapable de ça ! C'est un petit con, oui, mais jamais il ne ferait de mal à une femme, je te le promets. Tu te trompes, Lena. Ce n'était pas lui. Je t'assure que...

— Non, me coupe-t-elle horrifiée. Non, ce n'est pas lui ! Ce n'est pas ce que je voulais dire, tu as mal compris. Il ne m'a pas fait de mal.

Un soupir de soulagement intense s'échappe de mes poumons. J'ai eu la plus grande peur de toute de ma vie. Je savais que Bastien n'était pas capable de telles atrocités, mais entendre Lena l'insinuer a failli me détruire. Il me faut un moment pour parvenir à réguler mon souffle.

Cette fois, c'est à elle de me rassurer et de me dire des mots réconfortants.

— Il ne m'a rien fait. Il était seulement présent à la soirée, mais il ne m'a pas touchée. Ne t'inquiète pas pour ça. Son visage a uniquement fait remonter ces mauvais souvenirs.

Je prends le temps de respirer calmement.

— Ne dis plus jamais ce genre de chose...

— Je ne pensais pas que c'était si ambigu. Je te demande pardon.

14 minutesWhere stories live. Discover now