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Chapitre 4 - Valentin

Lena m'obsède à tel point que j'ai regardé mon téléphone une bonne vingtaine de fois depuis son départ de chez moi. J'aurais pu prendre les devants et la joindre, mais je ne l'ai pas fait. Je voulais que ce soit elle qui se décide.

Mais elle ne m'a pas contacté du week-end. Ce n'est que le lundi soir que je reçois un SMS.

* Lena : Salut. *

Très peu loquace, mais ça me fait rire.

* Valentin : Bonjour Lena, comment ça va ? Tu as passé une bonne journée ? *

* Lena : J'ai envie qu'on se revoie. *

Je souris, sincèrement heureux de lire ces quelques mots. Mais son prochain message me fait perdre ce sourire.

* Lena : Mais tu me fais peur. *

Je fronce les sourcils et décide de l'appeler.

— Si j'ai envoyé un message, c'est parce que ça me gênait d'en parler à haute voix... marmonne-t-elle en décrochant.

— Mais ce n'est pas une conversation à avoir à l'écrit. Ni par téléphone d'ailleurs. Ça te dit d'aller boire un verre ?

Elle reste silencieuse un long moment avant d'accepter et de me donner un lieu de rendez-vous à seulement dix minutes en voiture de chez moi. Lorsque j'arrive, je la repère rapidement, assise à une table au fond du bar, les yeux rivés sur son portable, mais un homme est installé face à elle.

En m'approchant, je l'entends parler. Plus précisément, la draguer. Mais Lena ne répond pas et se contente de fixer son téléphone.

— Salut Chérie, je suis désolé pour le retard, il y avait du monde sur la route ! m'exclamé-je en arrivant à sa hauteur.

Je vois son regard soulagé et je lui souris avant d'embrasser sa bouche. Le mec a déjà disparu.

— Pardon, je voulais le faire fuir, m'excusé-je tout de même.

— Merci. Il commençait à être lourd.

— J'avais remarqué.

Elle l'observe d'un œil anxieux s'éloigner et je prends conscience qu'il lui faut un moment pour se reprendre, alors je patiente le temps que sa respiration se calme. Elle semble avoir eu très peur de cet homme.

— Tu vas bien ? la questionné-je doucement.

— Oui, ça va.

Je vois toutefois que quelque chose cloche. Elle se gratte la main et fuit mon regard. Je tends le bras pour poser ma main sur la sienne, l'empêchant de gratter sa peau déjà rougie.

— Ce n'est rien, c'est juste qu'il m'a touché la main... Et je n'aime pas ça. Mais ce n'est rien.

— Ça n'a pas l'air d'être rien pour toi, comprends-je.

— Je n'aime pas le contact. Pas du tout. Ça peut me mener à des crises de panique, mais j'ai réussi à me contenir cette fois-ci.

— Pourtant je t'ai touchée... Et pas que la main, déclaré-je perdu.

— C'est ça qui me perturbe et qui m'effraie. Avec toi, ça ne me dérange pas, c'est même tout le contraire. J'adore ça, et c'est la première fois que ça m'arrive depuis des années. C'est pour cette raison que tu me fais peur.

Le serveur nous coupe en demandant ce que je souhaite boire. Lena a déjà un verre devant elle alors je commande seulement un whisky.

— Si mon contact ne te dérange pas, pourquoi tu ne veux plus me revoir ?