Chapitre 1 - HÉritier royal

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— Je suis certain que vous êtes capable de faire pousser toute une forêt.

— Je crois que ce serait présomptueux de ma part d'affirmer une telle chose, rétorqua Edmond.

L'enfant fit la moue.

— Mais tout le monde raconte que vous l'avez déjà fait.

— Je l'ai fait, confirma le roi. Mais je ne suis pas certain qu'à mon âge, je puisse renouveler un tel exploit. Et surtout, personne ne te demande de faire pousser une forêt aujourd'hui, mon fils. Tu sais que les enfants de ton âge n'ont pas tes capacités. C'est tout juste s'ils parviennent à sentir la magie dans leur corps.

— Je ne suis pas comme tous les autres enfants.

Le ton était à la fois boudeur et affirmé. Le roi gratta sa barbe naissante en réfléchissant à ce qu'il pourrait dire pour apaiser le jeune prince. Il posa un genou dans l'herbe et attrapa Liam par les épaules.

— J'avais dix ans quand j'ai fait pousser ma première fleur avec succès. C'était une pâquerette.

Le souvenir remonta à sa mémoire et il sourit en songeant à la fierté qu'il avait ressentie ce jour-là.

— Tu as six ans, mon fils. Tu as le temps de progresser. Ce que tu viens d'accomplir aujourd'hui restera déjà dans les mémoires. Jamais je n'ai vu un aussi jeune magicien maîtriser ses pouvoirs avec autant de dextérité que toi.

Le précepteur fit un pas en avant pour encourager son élève :

— Ou avoir autant de détermination que vous, mon prince, ajouta-t-il.

Le roi lui sourit pour le remercier.

— Tu vois, même Adamus, qui a le compliment rare, reconnaît ton talent.

Le prince parut réfléchir avec une intensité si forte qu'elle en était perturbante. Observer un garçon de six ans faire preuve d'autant de maturité était une expérience étrange, et étonnante.

— Je ne suis pas n'importe quel enfant, reprit Liam. Je suis le fils du roi. Je serai comme vous un jour. Il faut que je sois fort pour protéger tout le monde.

Surpris, Edmond ne trouva pas les mots. Il serra son fils contre lui et ce n'est qu'en le relâchant, qu'il murmura :

— Ta mère est fière de toi.

Il caressa le pendentif en argent qui ornait le cou de l'enfant. Le cerf et l'arbre, les symboles du blason des Haut-Argent, étaient gravés sur le médaillon.

— Est-ce que je peux aller la voir ? fit Liam avec une voix fluette et enjouée, typique des enfants de son âge.

Le prince s'était effacé au profit du garçon qui rêvait de serrer sa mère dans ses bras.

— Elle est fatiguée. Demain, peut-être ?

Liam retint un soupir. Les princes ne soupiraient pas. On ne lui avait pas encore édicté toutes les règles sur l'attitude à tenir en public, mais il était bien certain que soupirer n'avait rien de royal. Il se composa un sourire de façade et acquiesça.

— Bien sûr.

Le précepteur se racla la gorge.

— Nous allons être en retard pour votre leçon d'histoire, mon prince.

Edmond se releva, embrassa son fils sur le front et lui affirma qu'il reviendrait le voir avant son heure de coucher.

— Je te promets que tu ne seras pas roi demain. Tu auras le temps de t'entraîner et de devenir le meilleur magicien possible pour guider ton peuple. Tu as raison de prendre à cœur tes responsabilités. Mais ne grandis pas trop vite, d'accord ?

Le trône des magiciens - Préquel - L'éveil des ténèbresDove le storie prendono vita. Scoprilo ora