Chapitre 19 - Mon voisin de chambre.

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Alors qu'on attendait sur le terrain, toujours sous le cri des supporters, Maola, au téléphone s'était éclipsé. Je me demandai bien avec qui il était pour sourire bêtement comme ça. J'étais vers Alec qui me gardait aux creux de ses bras, caressait mes cheveux, embrassait mes joues, me chuchotait des mots doux. Il était attentionné, et des millions de filles rêveraient d'être à ma place, avoir un garçon aussi délicat et accro à quelqu'un. Mais moi, je n'en étais pas aussi satisfaite.

Maola revenu vers nous, il nous regroupa, gardant toujours ce sourire lumineux.

Maola : Grâce à ce match gagné, on est officiellement sélectionné ! Lundi est ferié, vous le savez et les Scots sont invités aux Rugby Price of the Year, nous venons d'être nominés dans la catégorie Meilleure Equipe XV U18.

Nous sommes invités à Rotorua. Et bien sûr, on vient pas sans nos copines !

Le groupe hurla de joie. Après ce samedi soir merdique, et cet après-midi surprenante, la soirée prenait enfin une bonne tournure, et partir deux jours quelque part me fera toujours du bien.

Thomas : Mais on part quand ?

Maola : Mmh, ouais, bah c'est là le problème. On est attendu dans 2h à la gare.

Mes yeux doublèrent, enfin non.. triplèrent de volume. J'avais donc 1h30 pour quitter le stade, rentrer chez moi préparer un sac avec une robe de gala, un maillot de bain, un "pyjama", des futs, tee-shirt, des sous-vêtements, mon maquillage, lisseur, boucleur, une paire de talons et des baskets, quitter la maison a toute vitesse pour rejoindre la gare à l'aide d'un putain de GPS de merde qui beug, qui me sort des rues inexistantes et qui de plus est en anglais. Mais j'y parvenu malgré tout avec de l'avance même. On acheta nos billets, et attendions le train, qui s'avérait être long : 4h de trajet !

J'avais enfilé mes écouteurs et restais à une place seule, alors que le groupe était regroupé sur deux wagons. J'étais dans celui de Emeline, Taylor, Peter, Thomas, Maola, Yolanda, Connor, Waren et Jarayde. J'avais envie de rester dans mon coin, seule et isolée de tous bien que je suis très bien avec ce groupe. Il y arrive des moments où l'envie de souffler est là, et de devenir pensive. Je pensais à mon petit frère, en France, coincé entre les histoires de couples de mes parents et l'incompréhension. Bien que j'aimais mon père, il est mon géniteur, l'homme qui m'a toujours impressionné, je n'acceptais pas ce mal, ces douleurs qui l'a infligé à ma mère, parce que involontairement, il l'a poignardé en pleins coeur. Le voici maintenant largué de son véritable amour et se retrouve avec une pimbêche de 7 ans plus âgée que moi, qui serait prête à l'abandonner pour le premier keke musclé venu. Parce que a vrai dire, c'est ca la vie, c'est un espèce de cercle vicieux : on veut toujours ce que l'on ne peut posséder et ignore ce que l'on a déjà.

Peter était presque face à moi. J'étais posée sur le rang de gauche, alors qu'il était sur la droite. Entre les deux sièges de devant, j'apercevais son visage. Il était également avec ses écouteurs, il semblait préoccupé. Et quand il cala que je l'observais, je tournais vite la tête face à la vitre, priant le ciel de ne pas m'être fait remarqué. Je sentais qu'il m'admirait à son tour. Je pris ma revanche et tournai doucement ma tête. Ce dernier tourna la sienne, mine de faire genre " ah non je regardais le paysage. "

Je me cachai entre les deux sièges et gardais un oeil sur lui sans qu'il ne s'en rende compte. Et je le vis à nouveau tourner la tête de mon côté et me regarder.

Elza : Arrête de me regarder stp.

Peter : Si tu sais que je te regarde c'est que tu me regardes aussi.

Elza : Non, loin de là.

Peter : Pourquoi tu mens ?

Je ne répondis plus, par peur de m'embarquer encore dans de longues histoires et de gaffer. Parce que j'étais maladroite, la fille la plus gaffeuse du monde.

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