Un simple Oracle [EN PAUSE]

Chapitre 16

-Excusez moi. Dit-il avant de glisser ses mains dans mon dos et de poser sa tête sur mon épaule sans aucune hésitation.

Une de ses jambes retrouve le sol tandis que l'autre s'est pliée sur mes jambes. Son genou sur le mien littéralement plié en deux il a laissé un sanglot bruyant éclater dans la pièce. Sa souffrance et ses peurs ont résonné jusqu'au plus profond de mon cœur. Ma main s'est mise à caresser lentement son dos. Quelques phrases assez mal construites et hésitantes sortaient parfois de sa bouche. En plus d'être incompréhensible parce que je n'ai aucun contexte elles étaient étouffées par mes vêtements.

Je me suis rapprochée de lui pendant que son visage s'est enfoncé dans mes vêtements. Rien qu'un instant j'ai pu toucher et observer plus de vulnérabilité que je n'en reverrais avant un certain temps. Surtout venant d'un homme qui semble aimé prendre sur lui et souffrir en silence.

Du peu que j'ai pu observer, Henrickson Marlorne est une personne forte mentalement et qui a une forte volonté mais cela fait simplement trop longtemps qu'il endure tout ça. Je peux déjà très bien l'imaginer n'en avoir parler à personne. Ne jamais avoir essayé de "guérir" de toutes ses blessures. Et je sais que si ce n'est pas ce qu'il veut faire dans l'immédiat je n'y pourrais rien.

J'aurais beau essayer je ne pourrais jamais sauver quelqu'un qui dans un premier lieu n'en a pas l'intention.

De plus, je n'ai pas la prétention de penser pouvoir le sauver. Qui suis-je pour cela ?

La fille de l'un de ses bourreaux et l'une d'entre eux également ? Je n'ai aucun droit de lui reprocher sa manière de vivre ou de gérer ce genre de situation.
Il n'avait personne alors je suppose qu'il a dû faire au mieux pour survivre. Je sais pertinemment que mon Chevalier fait de son mieux avec le peu qu'il a.

Je le sais mais peut-être que je ferais mieux de le pousser à parler ou lui faire comprendre qu'il peut me parler.

Je veux être quelqu'un sur qui il peut se reposer malgré notre relation ambiguë et d'une étrangeté à en écrire un roman. Je veux simplement effacer les mystères qu'il y a entre nous et pouvoir agir de la sorte sans qu'il n'y voit une quelconque manipulation. Je voulais simplement qu'il arrête de pleurer et l'empêcher de se faire du mal en le distrayant. Ça a fonctionné dans un sens je suppose.

-Mmh...dîtes quelque chose sinon je vais m'endormir... Dit-il soudainement.

Perdu dans mes pensées je n'avais pas remarqué que ses sanglots s'étaient arrêtés, ni que son corps avait arrêté de trembler et encore moins que sa respiration était redevenue calme.

Je passe lentement ma main sur sa joue le faisant frémir. Mon Chevalier tout timide est donc de retour. Mon pouce caresse lentement sa peau pendant que je remonte sa tête pour que nos regards se lient.

Ses pupilles encore légèrement rouges me fixent intensément mais pas d'une façon inappropriée, elles détaillent simplement mon visage. L'inquiétude que j'y observe m'arrache un léger sourire.

-Eh bien Henrickson...? Qu'est ce qui vous inquiète au point de soutenir mon regard aussi longtemps ?

-J'étais d'abord inquiet puis j'ai fini par me perdre dans les magnifiques émeraudes qui vous servent de pupille. C'est affligeant d'avoir d'aussi beaux yeux vous le savez ça ?

Il a débité tout ça comme s'il réfléchissait. Mon sourire s'élargit avant que sa large main attrape délicatement mon menton pour remonter ma tête en même temps qu'il se redresse.

Henrickson peine à garder ses yeux gonflés ouverts mais il reste tout de même follement séduisant. Il garde ce petit charme propre à lui que je ne saurais expliquer. Maintenant qu'il me regarde comme il l'a toujours fait dû à sa taille ( d'en haut ) il semble avoir repris confiance en quelque sorte.