IX

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Il a fallu plusieurs minutes de négociation entre mon père et la troisième épouse du ministre pour qu'il accepte enfin de me laisser sortir du domaine, mais sous certaines conditions. L'une d'elles a été de doubler la garde. 

Un écusson de la maison de mon père m'a été remis que j'ai épinglé sur ma veste légère et ce n'est qu'une fois accroché que j'ai remarqué que toutes les vestes des vigiles avaient l'écusson de broder dessus. Pas aussi beau et élégant que le mien mais tout de même très luxueux et je m'étonne de ne jamais l'avoir remarqué jusqu'à maintenant. 

Le mien ressemble à un petit bijou, une araignée en or surmonté d'un diamant sur un fond violet, avec une toile fine en or blanc juste derrière, l'emblème n'est pas très séduisant, mais en lui-même, je la trouve très jolie. Celui de ma compagne est un lièvre avec les oreilles redressé dans un ton brun et le fond en vert kaki. 

Je suis la troisième épouse jusqu'à sa limousine et m'installe confortablement à ses côtés. La limousine se met en marche tandis que l'on est escorté par deux grosses voitures noires, une devant et une derrière. Je suis toute émerveillé de voir la voiture s'engager dans l'allée et dépassé le gros portail blindé. Une fois quelques kilomètres effectués, le visage de ma compagne se détend et un sourire illumine son visage. Elle dépose son fils qui dort dans ses bras dans un siège à côté d'elle, et se retourne vers moi en me saisissant le bras. 

- je trouve cela tellement excitant de te montrer la ville, grâce à moi, tu sors de ta prison dorée !

Je rigole doucement. Prison dorée... Ce terme représente tellement bien notre situation à toutes, mais malgré cela, ça ne m'avait pas vraiment sauté aux yeux jusqu'à maintenant. 

- Enfaîte, je ne connais même pas ton prénom ? 

- Oria. 

- Moi, c'est Justine. Me dit-elle sans que je n'aie eu le temps de lui demander. 

- enchanté. 

- de même, depuis combien de temps tu es dans la maison d'Arestier. Me demandes t'elle en s'agrippant à moi. 

- depuis toujours, je crois...

- hum... Moi, il m'a acheté dans un orphelinat et pourtant, ce n'était pas le plus réputer, ça fait maintenant trois ans. Dit-elle en faisant glisser ses doigts dans ses Anglaises.

- ce n'est pas trop dur ? Je demande, en regardant son fils. 

Elle se rembrunit. 

- ça n'aurait tenu qu'a moi je n'aurais pas voulu d'enfant, mais il faut faire ce qu'il faut pour le bien de l'humanité. Dit-elle en caressant la joue de son fils. Et puis, il est chou, même si c'est fatigant. Et toi ? Comment ça se fait que tu n'es pas encore d'enfant ? 

- Je n'ai que seize ans. 

- J'ai à peine deux ans de plus que toi, ce n'est pas une excuse valable. Dit elle ironiquement. 

- Et bien, je ne sais pas, Abee, Rosine et Crystal non plus n'ont pas d'enfant. 

Elle balaye ma réponse d'une main. 

- Elles, elles ne sont pas dans la même catégorie que nous, elles font partie de celles qui ont un don, ce ne sont pas des poules pondeuses même si un jour elles devront s'y mettre aussi. 

- et bien, je ne sais pas. Je réponds en haussant les épaules. M. Arestier n'a pas de fils et il me considère comme sa fille. 

- hum... T'as de la chance. 

- Le ministre te traite bien ? Je demande en me souvenant de regard dégoûtant qu'il a posé sur moi. 

Son visage pâli. 

GOLDWhere stories live. Discover now