58🔸Prise au piège

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Bismillah





Une bonne semaine depuis que le ramadan a commencé. J'avoue c'est extrêmement dure de jeûner car il fait une chaleur intense à Dakar. Jamais je n'ai eu aussi chaud. Mais j'aime quand c'est dure...je veux adorer Allah aussi bien quand c'est dure que quand c'est facile.

Je rends visite à Oummy tous les jours car comme vous le savez, l'école est terminée. Cette femme est un ange.
Elle vit seule dans une maison très modeste. Elle déteste la solitude donc elle est très heureuse quand je viens la voir.
Elle raconte que son fils et sa belle fille ont quitté la maison aussitôt après la mariage. Ils ont eu 2 petits enfants. Elle ne les a vu que deux fois. Après cela, plus de nouvelles de son fils et des enfants. Il l'a abandonné. Elle s'est sentie très mal et s'est retournée vers Allah. Depuis, elle
s'est totalement soumise à Allah. J'ai découvert aussi qu'elle est algérienne. D'ailleurs, elle ne peut pas dire un mot sans y confondre l'arabe. Elle ne comprends pas trop bien le français. Et moi, je parle pas trop l'algérienne. Donc on communique avec l'arabe universelle.

Les soeurs que j'avais rencontré à la mosquée sont devenues mes meilleures amies. On se voit presque tout le temps, avec Aïcha, Fatima, Khadija et même Marie. Ensemble, on se retrouve toujours chez Assia ou à la mosquée pour parler de la religion. On fait des séminaires, des conférences. L'association qu'Assia a fondé avec nous est Tarik Al muslimin . Je ne suis pas de celles qui font les conférences car je me juge pas trop savante. Je préfère qu'on me rappelle Allah avant que je rappelle Allah aux autres. Je suis Hafiz certes, mais je ne suis pas encore savante pour que l'on me donne le titre de Seyda. De ce fait, lors des séminaires, je reste avec le public pour écouter et apprendre de nouvelles choses ou je suis avec les bénévoles pour servir à manger, à boire et tout.

Je prépare tout pour la rupture du jeûne.
J'entends la voiture de Ahmad klaxonner. Je sautille comme une petite fille.
J'avais presque fini de dresser tout au sol. Oui, on mange désormais au sol car Ahmad n'aime pas la table. Il dit que c'est une sounah de manger par terre

Je coure vers la porte et je lui ouvre. Il me prends dans ses bras et m'embrasse les cheveux.

Moi: Omrii

Lui: Hayati ( ma vie )

Moi: Tu as passé une belle journée ?

Je ferme la porte et on se dirige au salon

Lui: Sans ma Hayati, non. Mais Al hamdoulillah

Moi: [ rires ] Moi aussi j'avoue.  Si les sœurs n'étaient pas là, j'aurai pas tenu longtemps sans toi.

Lui: Belle parleuse.

Moi: ahhhhhhh 😲🤧 tu-

J'arrête de parler en entendant l'appel à la prière

J'apporte les dattes et je me met près de Ahmad.

Lui et moi: La soif est dissipée, les veines sont abreuvées et la récompense appartient à Allah, Bismillah

Je mange une datte et au moment où j'allais manger l'autre, je constate que Ahmad ne mange rien.

Moi: Qu'est ce qu'il y a mon chéri ? Tu coupes pas Le jeune ?

Sa barbe commence à ruisseler et les gouttes tombent sur ma robe.

Il pleure ?

Moi: Ahmad [ en soulevant son visage avec mes deux mains ]

Lui: ..

Moi: qu'est ce qu'il y a mon coeur ?

Lui: Je me suis juste rappelé que parfois, le prophète n'avait qu'une datte pour couper son jeune. Et lorsqu'il la mangeait, il n'avait plus rien. Donc il recommençait ainsi son jeune le lendemain

Jamila Et Ahmad: Je T'aime  En Allah © [En Correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant