Jamila Et Ahmad: Je T'aime En Allah © [En Correction]

32🔸On pardonne, mais on n'oublie pas...

Bismillah

Le trajet se fait dans le plus grand des silences. L'on pouvait même entendre le bourdonnement de quelques mouches qui s'aventurent ici.

Je fais même pas exprès de sourire parfois quand je me souviens que notre divorce n'est pas valide. Je laisse même des rires silencieux.

Mais ma tristesse me rattrape quand j'observe Ahmad à travers le rétroviseur. Samir a raison : Il se met très rarement en colère, mais quand c'est le cas, c'est perdu d'avance si on veut se faire pardonner.

Je pose ma tête sur le vitre pour faire comme toujours. Je laisse la brise me bercer. Mais malheureusement, sa mélodie semble ajouter à ma mélancolie.

On arrive devant la maison. Il descend et pars direct vers la porte d'entrée. Je sors.

Je m'avance en posant une distance entre nous.
Il entre. Je le suis.

Lui: On pars après Maghreb.

Il n'a rien ajouté. Juste ça. Même pas un regard.
Il ne m'a pas laissé le temps de dire quoi que ce soit. Il monte les escaliers.

Je reste immobile quelques temps, la main sur mon visage, pleurant silencieusement mon sort.

Je me décide à monter.
J'ouvre la porte de la chambre.

Figurez vous qu'elle est dans le même état que je l'ai laissé. Les éclats de verre de parfum traînaient encore. La forte odeur du parfum puait toujours. C'est insupportable.
La chambre est sans dessus dessous.
Ahmad n'est pas ici.

Il reste encore une heure avant Maghreb. Je vais en profiter pour nettoyer la chambre et lui faire son dîner.

Aussitôt dit, aussitôt fait.
La chambre est clean
L'odeur du parfum ne s'est pas dissipé mais ça va. C'est supportable.

Ahmad rentre avec son ordi. Il se couche  sur le canapé.

Je prends la serpillière et le seau pour sortir.
Au même moment, nom d'un chien, quelque chose m'a littéralement écorché le pied.
J'ai laissé tomber mon matériel et j'ai lancé un cri que j'essaie d'étouffer. Trop tard ! Il a levé les yeux vers moi sans aucune expression. Il n'a pas compris je pense.
Je viens de me prendre un gros morceaux de verre. La vache, c'est une douleur horrible.

Je boite pour sortir en essayant le plus possible de pas poser le pied au sol pour que le sang ne s'affiche pas.

Je sors enfin. Directe je cours vers la cuisine et là, AHHHHHHH !
Je laisse mon cri de douleur sortir enfin. Ça fait un bien de crier quand on a mal.

Je prends une trousse de secours et je m'assois sur le sol. Je regarde ma plaie.
Woooo !
La vie, elle est béante. Elle me fait peur. Fallait voir comment le verre s'est incrusté dedans. Mes larmes remontent au moment où je pense à la manière dont je vais l'enlever.

Je réfléchis un moment.
Je crois que je vais la laisser ainsi. Sinon je vais creuver.
J'allais me lever mais je croise le regard de Ahmad qui est sur le seuil de la porte, les bras croisés.

Il a du être là depuis bien longtemps alors.

Je fais comme si de rien n'était mais mon sang me trahit. Ça coule. Je me relève mais me rassois direct avec la douleur.

Il vient s'agenouiller près de moi.  Je suis hyper mal à l'aise. J'ose même pas lever la tête.

Lui: Passe la trousse.

Je la lui donne.

Il prend mon pied et le met sur ses genoux malgré le sang qui coule.

Il allait touché quand je retire brutalement mon pied.
Ça va faire mal sinon.