Jamila Et Ahmad: Je T'aime En Allah © [En Correction]

75🔸 Et craignez Allah...

Bismillah

Moi: je commencerai par tenir des propos qui me tiennent vraiment à coeur et dont j'aimerai que vous y fassiez vraiment attention. J'ai remarqué que tout le monde ici m'a pris pour une sorte de Seyda ou une 'Ulema ( savant ), quand je passe, vous me saluez en baissant le regard, on dirait que je suis une personnalité. Déjà ne vous faites pas d'idées, je ne suis point la personne que vous avez en tête. J'ai mes défauts aussi. Énormément. Vous pouvez demander à mon mari

Je le vois rire et tout le monde aussi se met à rire.

Moi: qu'Allah ne me châtie pas pour  ce que vous dites de moi, qu'il me pardonne ce que vous ne savez de moi et me rende meilleur que ce vous pensez de moi. Amin. Donc j'espère avoir été clair [ rires ]. Pour vous, je suis une soeur comme toutes les autres soeurs.

Quelqu'un commence à applaudir.

Moi: Je pense que celui là n'a pas bien compris ce que je disais.

Tout le monde explose de rire. C'est toujours comme ça avant mon prêche. Je veux détendre l'atmosphère.

Moi: Bien. Vous savez mes biens aimés en Allah, je me suis aventuré un jour à demander à mes parents comment était le monde avant toutes ces machines et ces réseaux. Mon père a l'habitude de me répondre que c'était bien différent. C'était pas comme cela au début. Ils étaient plus serein et soudés. Ils partageaient ensemble les repas, sortaient en famille et le soir venu, les grands racontaient des histoires aux petits. Aujourd'hui, je vous laisse deviner. On ne peut plus manger en parlant avec nos enfants. Ils sont tous scotchés sur leur téléphone. Les parents, n'en parlons pas. On a perdu toutes nos valeurs. Tous nos principes. J'ai aussi étudié la manière dont vivaient les compagnons au temps du prophète. C'étaient vraiment bien cette époque. Les hommes partaient travailler, les femmes restaient chez elle pour s'occuper des enfants et de la maison. Certaines femmes faisaient des prêches et d'autres travaillaient mais de la manière la plus discrète. Elles ne cherchaient pas à se faire remarquer. Jamais. Dans de nombreuses conférences, on a eu à traiter la biographie des compagnons du prophète et surtout des femmes du prophète. Vous avez vu avec moi cette modestie qu'elles avaient. Je rappelle qu'un jour, A'icha, la troisième épouse du prophète voulaient  toucher la Kaaba, un rêve pour tous les musulmans. Mais juste parce qu'il y avait trop d'hommes et qu'elle ne voulait pas qu'on la touche, elle a reculé et a laissé tomber SoubkhanAllah ! Prenons l'exemple de Oum Salama. Cette femme a fait tout un voyage dans le désert pendant des jours avec un homme et jamais, même pas une seule fois, elle n'a adressé la parole à l'homme. Et ce dernier de même. Il n'a même pas levé les yeux vers Oum Salama, qui est devenu par la suite la cinquième épouse du Messager d'Allah. SoubkhanAllah' regardez tant de pudeur. Tant de modestie. Tant de crainte en Allah. Le prophète عليه سلام a dit: « Si tu n'as pas de pudeur, tu peux faire ce que tu veux.»  Parceque la pudeur fait parti de la religion et celui qui a plus de pudeur que toi aura certes plus de crainte en Allah. Aujourd'hui, je ne parle pas aux hommes. Je suis là spécialement pour vous mes soeurs car notre cas est critique. Très critique.
Donc mes soeurs, j'aimerai juste savoir ce qui nous arrive. Je veux que vous me dites seulement ce qui s'est passé entre temps pour que l'on se relâche d'un coup. Au début, on était sérieuses dans notre pratique de la religion. On mettait correctement le voile. On s'habillait shara'i ( suivant les lois de l'islam), on faisait tout pour plaire à Allah. Puis d'un coup, il y a eu un relâchement soudain. On met maintenant des turbans qui laissent voir nos cheveux, on met robes serrés, des jean déchirés. N'importe quoi. On ne sait même plus différencier une musulmane d'une non musulmane.

Je parle avec une voix tellement déchiré que je sens que j'ai pleuré à l'instant d'après.

Je vois des femmes pleurer de gêne.