SECRET w/ Neteyam Sully

DEUX

Même jour
Awa'atlu, 18h03

Mes mains passent entre les cordes raides de mon filet de pêche, resserrant les mailles entre elles. Je mets ensuite ma main à l'intérieur et tâte le fond avec force pour tester sa résistance.

Une fois satisfaite, je pose le filet, en saisis un autre et recommence le même processus. Resserrer les mailles du fillet, tâter le fond, recommencer si le filet est trop souple.

Demain est le premier du mois, le premier mars. Et comme tous les premiers du mois, les jeunes du clan des Metkayinas sont chargés de pêcher la nourriture qui serviva à nourir le peuple. Ils sont répartis en plusieurs groupes. Aonung, Rotxo, Tsireya et moi formons l'un de ces groupes.

Nous nous avançons dans les profondeurs de l'eau pour aller pêcher des animaux marins ou encore des algues qui serviront aux médecins du clan à fabriquer certains remèdes et antidotes.

Je répare donc certains filets abîmés pour demain matin, les préparant pour aller pêcher dans l'océan avec mes amis. Je réunis les hameçons et autres équipements de pêche dans un grand sac en algues destiné à contenir nos récoltes de la chasse.

Soudain, plusieurs coups portés contre la porte de ma cabane me font me lever de mon lit. Le bruit est fort, rapide, presque rythmé.

Je sais déjà que c'est Aonung quand je sors de ma chambre pour traverser le couloir.
Les coups de Tsireya sont toujours plus lents, moins forts, un peu timides. Comme si elle était mal à l'aise à l'idée de pouvoir déranger.

Je descends les escaliers et jette un coup d'oeil furtif au sol. Les morceaux de verre provenant du coquillage que ma mère a brisé plus tôt ont disparus.

Je continue mon chemin, passant devant le salon où se trouve ma mère en évitant soigneusement de la regarder, puis je rejoins l'entrée de la cabane. Aonung me lance un rictus en me voyant arriver.

Je lui rends son sourire.

-Salut toi, je souffle en appuyant mon épaule contre le mur pour lui faire face. Tu en as mis du temps.

Il me sourit légèrement avant de détourner le regard pour jeter un coup d'œil à la mer derrière lui.
Et je sais que quelque chose ne va pas.

Mes sourcils se froncent pendant que je regarde Aonung éviter mon regard. Il refuse toujours de me regarder quand il est contrarié par quelque chose.

Alors qu'est-ce qu'il se passse ? Est-ce à cause de ces nouveaux arrivants ?

Mon meilleur ami est parti rejoindre ses parents sur la plage ce matin, après l'arrivée des Na'vis. Et je ne le revois que ce soir. Qu'est-ce qui a pu arrivé pendant ce laps de temps où nous n'étions pas ensembles ?

-Aonung, j'appelle doucement.

Son visage se tourne à nouveau vers moi et je le cherche du regard. Ses yeux replongent dans les miens.

-Ouais, je sais, souffle t'il. J'avais dit qu'on se reverrai plus tard mais je n'ai pas pu me libérer avant ce soir.

-J'ai failli attendre, je plaisante.

Il rit légèrement.