SYNDROME » Pierre Gasly ✓

épilogue

Elle n'y reste pas longtemps, préférant sortir rapidement et passer la tête dans l'encadrement de la porte de la chambre, ses cheveux sont enroulés dans une grande serviette blanche et Pierre soupire lorsqu'elle demande :

- Ça va ?

Pierre ne prend même pas la peine de répondre. La brune ne remarque même pas le regard agacé de Pierre lorsqu'il dépose Rafael sur la commode à langer où il entreprend de le changer. Il porte l'enfant dans ses bras après avoir terminé et sans un mot, il quitte la pièce en passant devant la brune, sans échanger le moindre regard.

Esmée sent que son agacement est perceptible et elle se pince les lèvres en restant plantée comme une idiote devant la chambre vide de leur présence. Elle reste quelques secondes perdue dans ses pensées avant de retourner dans la salle de bain, pour se sécher activement les cheveux en quelques minutes.

En regagnant le salon, elle trouve Pierre allongé sur le canapé. Rafael dormant sur lui, blottit contre son torse. L'une de ses mains serre l'index de son père et Esmée trouve cette vision attendrissant, elle s'installe près d'eux en questionnant doucement :

- C'était qui au téléphone ce matin ?

- Ma mère, répond Pierre. Elle va venir ce soir.

- C'est gentil qu'elle passe nous rendre visite, souffle-t-elle d'une petite voix.

Son regard se perd dans le vide comme bien trop souvent ces derniers temps, il se pose sur le piano situé non loin du canapé et Esmée déglutit. Elle aimerait tellement jouer sans craindre de réveiller Rafael à chaque fois.

- Elle va garder Rafael, continue le rouennais.

Esmée est tirée de son instrument pour reporter son regard sur le pilote, elle fronce aussitôt les sourcils en ne comprenant pas où veut en venir Pierre.

- Je... mais qu'est-ce que tu racontes, il n'y a pas besoin de le garder vu qu'on sera présent et...

Elle s'arrête lorsque Pierre secoue la tête. Esmée se pince les lèvres en l'observant se redresser en position assise en prenant garde à ne pas réveiller Rafael endormi dans ses bras.

- J'ai pensé qu'on pourrait sortir, toi et moi, reprend Pierre d'une voix douce. J'ai réservé un restaurant.

- Je ne veux pas sortir, je préfère rester ici.

Son ton est sec et Pierre se pince les lèvres en comprenant que ce n'est pas l'unique raison.

- Dans ce cas, on pourrait passer la soirée à deux ici et poser Rafael chez Céleste ou Benjamin si tu préfères, propose-t-il non par hasard.

Elle décline aussitôt sa proposition en secouant la tête, sans remarquer les yeux humides du pilote lorsqu'il l'observe se renfermer sur elle-même.

- Donne-moi une raison, demande Pierre.

- Je préfère qu'on passe la soirée tous les trois.

Il claque sa langue contre le palet en étant bien trop agacé par les mensonges qu'elle donne en pensant que Pierre ne remarque rien, alors qu'il la connaît par cœur. En réalité, elle ne souhaite pas que quelqu'un garde son enfant en son absence et Pierre l'a bien remarqué à chaque fois que des amis sont passés chez eux et qu'Esmée était prête à exploser des que l'un d'eux voulait porter Rafael.

- La vérité est que tu ne veux pas déléguer la garde de Rafael à quelqu'un d'autre que nous deux, s'agace-t-il en se levant.

La pianiste soupire alors qu'il s'éloigne vers la chambre, il revient quelques secondes plus tard sans Rafael qu'il vient de déposer dans son berceau. Esmée s'apprête à récupérer le babyphone dans leur chambre mais Pierre l'interrompt en attrapant son bras d'une poigne ferme, sa voix ordonne :