quatre-vingt-trois

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- Il faut rester droite, encourage l'infirmière.

Esmée prend sur elle, elle effectue quelques pas sous le regard bleuté du rouennais. Elle finit par secouer la tête pour montrer qu'elle souhaite se rallonger et que c'est assez pour aujourd'hui.

- Pierre...

Ses paroles ne sont qu'un souffle après que l'infirmière ait quitté la pièce en remportant un plateau repas que la brune vient de manger. Ses yeux bleutés quittent le berceau pour se poser sur elle, ses sourcils se froncent devant les lèvres tremblantes de la brune.

- Est-ce que tu veux bien dormir avec moi ? quémande-t-elle d'une petite voix.

Pierre se pince les lèvres en observant le lit dans lequel elle est allongée. Il est peut être un peu trop étroit, il ne veut pas lui faire mal par des mouvements pouvant heurter son ventre dans son sommeil et son absence de réponse ne fait qu'accroître l'anxiété d'Esmée.

Il pèse le poir et le contre, il finit par en arriver à la conclusion que cela fait bien trop de temps qu'ils n'ont pas dormi ensemble depuis ses aller-retour en Angleterre.

Pierre se doute que la brune est encore inquiète vis-à-vis de leur dernière dispute et que cette dernière ne sera enterrée que lorsqu'ils passeront une nuit dans les bras de l'un et de l'autre comme avant. Elle soupire face à son absence de réponse et elle balbutie quelques mots tout bas que le pilote distingue vaguement :

- C'est pas grave, laisse-tomber.

- Est-ce que tu me fais une p'tit place ?

Son regard s'ancre dans le sien et Esmée semble revivre de nouveau, elle s'empresse de se décaler vers le bord du lit. Il s'assure que tout va bien au près de leur nouveau en déposant un bisous sur le sommet du crâne de ce dernier, disposé dans le berceau près du lit.

Elle observe le pilote retirer son t-shirt, ses yeux s'attardent sur les pendentifs ornant son cou mais elle ne dit rien en constatant que le nombre de chaîne est plus nombreux que d'habitude.

Il soulève doucement la petite couverture de l'hôpital pour se glisser à ses côtés dans le lit. Esmée sourit instantanément, malgré le fait qu'ils soient un peu à l'étroit. Il dépose aussitôt ses lèvres sur sa joue, n'osant pas encercler sa taille de ses bras mais ses mains se posent tout simplement au niveau de ses hanches.

- C'est vrai qu'on est mieux ici que dans le fauteuil, reconnaît Pierre.

- Tu sais que tu pouvais demander un lit pour dormir.

- Je sais, mais je préfère limiter le contact avec ses charmantes infirmières et sages-femmes qui me regardent comme si j'étais une friandise.

- Si t'arrêtais de te balader torse nu pour aller chercher du café, c'est sûr que les regards se feraient un peu moins baladeurs, remarque-t-elle.

- Et ton regard à toi, il s'est fait baladeur ?

Esmée est persuadée qu'un sourire étire les lèvres de Pierre, qu'elle n'apercoit pas, dans son dos. Elle rougit instantanément en posant une main sur celle du pilote au niveau de ses hanches afin d'entremêler ses doigts aux siens.

- Ça manque un peu d'abdos pour attirer mon regard, souffle-t-elle.

- C'est ça, ouais.

SYNDROME » Pierre Gasly ✓Where stories live. Discover now