Chapitre 10

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J'attendais depuis dix minutes maintenant, regardais passer le balai incessant de voitures plus onéreuses les unes que les autres, n'attendant qu'une chose ; l'arrivée de la Mercedes de Mr Clark. Une élégante berline grise approcha, mon carrosse était arrivé.

- Alors cette première journée ? me demanda Mr Clark à peine le fessier posé sur le siège en cuir.

- Hmmm hormis le fait que je doive porter un costume et hormis aussi les élèves et le corps enseignant je dirai que dans l'ensemble ... la nourriture est bonne.

- Crois-moi c'est une chance d'être ici, j'y suis moi-même allé et regarde ou j'en suis argua-t-il en désignant le volant siglé du symbole de l'étoile.

Le reste du voyage se poursuivit dans le silence. Je ne pouvais pas rêver mieux comme partenaire, le silence était tellement agréable dans le monde actuel ou tout n'est que bruit et précipitation. Le silence apportait le calme et c'était tellement reposant surtout après une journée entourée de lycéens bruyants et irrespectueux du cocon dans lequel j'aime habituellement m'entouré.

Qu'est-ce que je n'aime pas les endroits remplis de monde qui plus est si ce monde est constitué de personnes et que ces personnes font du bruit, je me sens comme pris au piège, enfermé, soumis à un effet de groupe que je ne supporte que très peu. Selon moi pour trouver la tranquillité d'esprit il faut commencer par s'entourer d'une absence de son. C'est pareil lorsque je lis d'ailleurs. Ce vide me comble de tranquillité et j'adore ça, cela pourrait être ma drogue. Drogué à la tranquillité et au silence, mais quelle belle invention.

A peine le temps d'une légère digression que nous voilà arriver au parking de l'immeuble. Toujours sans un mot nous gravîmes les marches une à une. Je ne sais pas s'il avait plus ou moins compris mais c'était le genre d'homme à ne rien laisser transparaitre, toutefois ça m'allait. Sportif ou philanthrope je prenais, tant qu'on restait loin de cette cage faite d'acier. Il entra sans frapper, me doutant que Mme Clark serait là je filai vers ma chambre espérant qu'elle soit dans la cuisine. Le no mans land traversé j'ouvris la porte de ma chambre, passa le seuil, la referma et m'allongea de tout mon long sur ces doux draps en soie et plongea dans les nimbes des songes, de mes songes...

Je me trouvais dans une pièce sombre, assis sur une chaise, les membres figés comme entravé par des chaines, j'essayais de me libérer mais rien n'y faisait, j'étais bloqué. Une porte face à moi s'ouvrit, une ombre encapuchonnée entra. Elle prit soin de refermer la porte. Le pas trainant l'ombre s'approcha je voulus me mouvoir mais il m'était impossible de bouger ne serait-ce que le petit doigt. L'ombre me frôla je voulu crier, me débattre mais rien ne sortait. Elle passa sa main le long de ma nuque, c'est alors que ma tête explosa, les larmes coulèrent, roulèrent la panique me saisit, je suffoquais, mon cœur battait jusqu'à n'en plus pouvoir tandis que je ne trouvais pas l'air nécessaire à ma survie. La main glissa, s'aventura toujours de plus en plus bas, je cédai, arrêtai de lutter laissant mon esprit divagué se refusant à a réalité, à la fois à des kilomètres mais toutefois pleinement conscient de la situation. Et c'est là que je le vis le visage sous la capuche... le démon qui avait fait de moi son fils et qui hantait mes nuits. Papa.

Et c'est ainsi que je me retrouvai allongé sur mon lit trempé de sueur et dans un état second dans une chambre clair et accueillante. Ce retour à la réalité me sembla incertain, comme si le rêve dans lequel j'étais n'avait pas pris fin et me poursuivait.

Je mouvais mon corps qui menaçait de me lâcher jusqu'à la salle de bain ou je pris bien soin de passer sous un jet glacial ce qui eut le don de me réveiller pour de bon mais surtout de me débarrasser, même un court instant, de ces images qui hantait mon esprit depuis quelques années maintenant. Je ne pus m'empêcher de penser à mon sauveur, l'ange qui m'avait arraché à cette lamentable existence, ce soir-là du 24/12/2014 fut la fin de tout. La fin d'une torture quotidienne mais aussi la fin d'une vie. D'ici, de ma tour d'ivoire je pense bien à toi mon frère. Si tu n'avais pas été la, qui sait, je me serai sans doute envolé vers des horizons moins sombres. Mais aujourd'hui je n'ai pas le droit, ton sacrifice ne mérite pas d'être bafoué. Tu m'as donné ta vie je veillerai à la respecter et à la chérir mon frère, c'est promis. Je te promets d'être fort.

- Adieu mon frère. Veille sur moi.

Je sentis le long de mon corps mouillé par l'eau glacée une goutte plus tiède que les autres roulée le long de mon visage pour venir s'échouer comme toutes les autres à mes pieds.

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