Chapitre 23

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Midi sonna, toujours aucun signe des gardiens. Dehors le monde s'agitait, la circulation se fit plus dense, les piétons plus nombreux. Le soleil atteignait son point culminant, quelle belle journée pour un destin si funeste. Je passai un temps infini à contempler les nuages qui venaient, à quelques reprises, interrompre la splendeur que dégageait le soleil. Il était le jour, j'étais la nuit, il rayonnait, j'apportais malheur et tristesse autour de moi.

- Arrête de rêvasser on y va, avec la circulation ça va être long dit-il en me retirant les menottes de la chaise pour les refermer autour de mes deux poignets.

Sans un mot je me levai de ma chaise. Par précaution il me tint par le bras et me conduisit jusqu'à l'entrée ou m'attendais une haie d'honneur de policier pour j'imagine me dissuader d'avoir la bonne idée de me mettre à courir. Je sentis à travers tous ces gros bras des dizaines de regards perçants, braqué en ma direction. Difficile de faire discret en compagnie d'une telle garde. De toute manière ces personnes ne me connaissaient pas c'est pas comme si je risquais de décevoir quelqu'un mais mon image demeurait importante à mes yeux. Cependant elle aussi avait changer, j'étais un meurtrier avec tout ce qui va avec alors forcément il fallait que je m'habitue à avoir une image de meurtrier. J'avais l'impression d'avoir perdus mon identité de citoyen, elle avait changé elle aussi, j'étais passé là encore à meurtrier. Je n'étais plus rien.

Je fus embarquer de force dans le fourgon, deux policiers vinrent avec moi dans le coffre s'assurant que malgré mes entraves je ne m'enfuis pas. Ils me firent assoir sur un banc puis m'attachèrent les chevilles reliées à une barre sous le banc. Avec tout cet attirail je ne risquais pas de m'enfuir bien loin. Le trajet fut long, sans encombres, mais long. A l'arrière nous ressentions chaque mouvement du véhicule obligé de freiner d'accélérer de manière irrégulière à cause de cette circulation qui était si particulière à notre chère ville qu'était New York. Le voyage fut d'autant plus long d'une part car je ne connaissais absolument pas mon lieu d'arrivée, je n'avais, donc aucune idée d'où je pouvais me trouver actuellement et d'autre part car je commençais à sérieusement m'ennuyer dans cette boite blanche roulante. Aucune fenêtre ne s'y trouvait, il ne valait mieux pas être claustrophobe pensai-je. Les hommes en face de moi que j'observai pour la centième fois restaient complètement stoïque, ils n'avaient pas décroché un seul mot depuis que nous étions partis. Ils ne montraient aucuns signes d'ennuis cependant je crus déceler chez eux une certaine crainte, en effet l'ambiance était électrique, cela ne me dérangeait pas mais je sentais dans leur attitude, qu'ils n'osaient presque pas lever la tête de peur sans doute de croiser mon regard.

Le fourgon finit enfin sa course après ce qui m'avait sembler des heures. Deux portes claquèrent, des voix se firent entendre, suivi de pas. Les portes arrières du fourgon s'ouvrirent, nous éblouissant d'une vive lumière. Un des policiers vint m'enlever la chaine me reliant à la barre sans pour autant libérer mes chevilles entre elles. Suite à cela il me prit par le coude pour m'emporter vers l'extérieur. Bien entendu je me laissais faire, une fois sorti on me maintint la tête vers le bas juste le temps de franchir ce qui me semblait être un trottoir puis un hall d'accueil. Il finit par relâcher la pression, je pus enfin assouvir ma curiosité et lever le regard. Autour de moi, des fonctionnaires, policiers pour la plupart, des hommes tout vêtus de toges noires. Les locaux étaient propres, à vrai dire le marbre au sol brillait, le haut plafond était joliment habillé d'un lustre qui devait valoir à lui tout seul plus que la maison dans laquelle j'avais grandi, mais je dois l'avouer éclairait de manière splendide l'endroit. On me dévisagea, ou plutôt on dévisagea mon escorte puisqu'elle était assez conséquente. Une hôtesse vint vers notre groupe et s'arrêta à bonne distance.

CondamnéWhere stories live. Discover now