My obsession

Chapitre onze

Point de vue de Mayson.

Je sors au prochain arrêt en chuchotant seulement un « salut » a Ava qui fait mine de ne pas m'entendre. Je ne me retourne pas mais remarque tout de même qu'elle me regarde depuis le reflet dans la fenêtre. Une diablesse dans un corps de petit être innocent, voilà ce qu'elle me donne comme impression depuis notre toute première rencontre. Je sors rapidement de ma rêverie en maudissant Dawton de m'avoir donner un rendez-vous dans un lieu publique comme Sunset Drive. Je remercie sincèrement la visière de ma casquette en m'installant a une table lointaine.

— Bien la tenue, tu fais petite racaille de Boston.

Dawton tire doucement sur la visière de ma casquette en ricanant. Un petit sourire me vient en matant ce a quoi il ressemble sans son personnage de gardien a la con que je ne connais que trop bien depuis six ans.

— Et toi bobo chic qui se la raconte avec une fausse rolex.

Son rire grave est chaleureux vient prendre possession sur la terrasse en attirant les regards curieux des clients dans notre direction. Mon coeur chaloupe une seconde en comprenant que quoi que je tente ils me retrouveront toujours.

— Désolé, ça ne doit pas être facile. Me dit-il en se rendant compte de son erreur. Ils ne sont juste pas serein de savoir que tu es libre.

— Toi aussi tu penses comme eux ?

Je comprends rapidement d'après son silence que Dawton est en train de battre en retraite. Il ne veut pas me faire de la peine, pourtant si seulement il savait que plus rien ne peux m'atteindre.

— Non, bien sûr que non gamin.

Une serveuse vient prendre nos commandes et je suis simplement remerciant qu'elle ne s'immisce pas davantage dans notre conversation.

— Je ne suis pas dangereux ni détraqué Dawton. Murmurai-je d'une voix traînante. J'avais des raisons même si ça ne change rien que je suis responsable de ce meurtre.

— Le but est que tu ne recommences pas la même manœuvre, ils t'attendent tous au tournant.

Nous discutons une bonne partie de la fin d'après-midi, certes davantage lui que moi mais je me contente de paraître moins solitaire même si c'est encore chose difficile a mes yeux. Dawton ne me brusque pas en changeant de sujet de temps en temps si il considère que ça ne mène a rien et je lui en suis sincèrement reconnaissant. Nous, nous promettons de prendre des nouvelles régulièrement et peut-être rendre visite a son frère qui tient un garage pour potentiellement me rendre utile.

— Tu veux jouer a la barbie avec moi ?

Lily ma petite sœur qui ne connaissait pas mon existence il y a tout juste une semaine vient me tendre une figurine blonde de son sourire encore innocent.

— Non.

Elle grimace devant mon refus et court rapidement dans le salon en sautant dans les bras de notre mère qui vient a ma rencontre.

— Je t'en prie May fait un effort. Me dit-elle d'une mine ronchon. Elle s'impatientait beaucoup que tu rentres a la maison.

— Dans ce cas pense a faire un autre enfant.

Victoria ne me trouve pas marrant.
Il est vrai que je ne me donne pas les moyens de faire un effort mais vivre six ans dans une cellule plus petite qu'une cave, ça vous change inconsciemment.

— Je donne tout ce que je peux et voilà mon remerciement ? J'espère que tu as au moins conscience de la chance que tu as que quelqu'un veuille encore se battre pour toi.

— Pourtant tu ne disais pas ça pendant qu'il te frappait sous mes yeux. M'agaçai-je en la regardant couvrir les oreilles de Lily. La prochaine fois laisse-moi me battre seul.

Je referme bruyamment la porte de ma chambre sans qu'elle ne trouve le temps de dire quoi que ce soit et m'allonge sur le lit en me demandant si tout compte fait ma vraie punition ne commence pas maintenant. Personne ne peux me comprendre pas même la femme qui m'a mise au monde alors ne serait-ce tout simplement pas un signe que ma place se trouve avec Riley dans une grotte ou plus personne ne me cause d'ennuis ? La nuit tombe rapidement sur Los Angeles si bien que ma seule envie est de descendre prendre une bouteille dans la cave de Clyde et me prendre un verre pour la première fois en six ans d'interdit.

— A toi mon pote.

Je pense a Riley en avalant d'une traite mon premier verre de scotch. Puissant et amère, tout ce que j'aime pour faire oublier les soucis du quotidien. Le deuxième est pour Clyde qui doit certainement me faire un bon doigt en me regardant boire maintenant directement au goulot de la bouteille.

— Tu en veux un papa ?

Je lève ma bouteille au-dessus de mon crâne en avançant dangereusement vers la fontaine vide dans le jardin. Son lieu de mort six ans plus tôt. Les flashs back de cette nuit-là me reviennent dans la tête en titubant devant la tache de sang encore dans le marbre.

— Regarde moi bien de la haut, ça sera ton unique moment avec moi.

Je m'agenouille devant ma propre scène de crime incapable de dire combien de temps je reste inerte a boire jusqu'à m'en rendre malade. Mon souffle est court, ma respiration tranchante comme une lame qui s'insinue dans ma cage thoracique. Je crois que je me sens bien, vraiment bien sous cette forme de mutilation qu'est la boisson.

— May ?

Je lève la tête mollement et croise les yeux clairs de Lily droite comme un piquet avec un petit lapin en peluche dans la main et une petite couverture dans l'autre.

— Qu'est-ce que tu me veux microbe.

Ma voix est pâteuse plus que d'ordinaire.

— Pourquoi tu dors devant notre fontaine ?

Sans un mot, je scrute son visage terrifiée mais curieux qui cherche a comprendre ce que je suis en train de faire a une heure aussi tardive a moitié affalé contre le marbre.

— Tu en as pas marre avec tes questions ?

Silencieuse, Lily serre maintenant puissamment son lapin contre la poitrine avant de me rejoindre. Ma tête tourne plus violemment encore en la regardant se mettre dans la même position a ma droite.

— Putain mais qu'est-ce que tu fous encore ? Râlai-je sans comprendre. Va te coucher, c'est pas le moment.

— Moi aussi je veux dormir avec toi dans le jardin.

Ahuri, je la regarde me sourire timidement avant de mettre une partie de la couverture sur mon corps. Je me crispe involontairement mais ne tente pas de m'enfuir en regardant cet enfant du diable mettre le coin de son crâne contre ma poitrine avant de fermer les yeux.

— Bonne nuit May, je t'aime.