La troisième place au championnat constructeur se joue aujourd'hui, l'écurie française n'a que quelques points d'avance sur Mercedes dont les deux voitures sont placées juste dernière celle de Pierre pour le départ. Il est presque prêt en terminant d'enfiler ses chaussures, il ne lui reste plus que sa cagoule et son casque disposés sur la table.

- Un câlin ?

Elle croise son regard bleu, Pierre acquiesce en s'approchant d'elle pour une étreinte. Ses bras entourent le corps de la pianiste et il plonge sa tête dans son cou, il est tendu pour sa propre course et pour celle du monégasque.

- Je vais probablement aller voir Charlotte pendant la course alors si tu ne me vois pas à ton retour dans le garage, ne t'inquiètes pas.

- D'accord, murmure-t-il.

- Ça ne te dérange pas ?

Il secoue la tête en s'éloignant légèrement, il garde tout de même ses mains sur les épaules d'Esmée, ne souhaitant pas rompre le contact entre eux, il avoue :

- Je suis soulagé qu'on se soit réconciliés, je t'avoue que je préfère prendre le volant en sachant que tout va bien entre nous.

Esmée déglutit sous le coup de l'émotion, elle se pince les lèvres en continuant de le fixer. Elle est incapable de répondre quoique ce soit et le pilote l'a bien remarqué, ses lèvres frôlent immédiatement sa bouche pour la rassurer quant à son absence de réponse. La pianiste finit par loger sa tête sans son cou, elle l'enlace avec force dans ses bras et elle murmure au creux de son oreille :

- Pas de bêtises pour la dernière course même si vous jouez la troisième place, je veux récupérer mon amoureux en entier.

- Pas de bêtises, promet Pierre.

Il dépose un dernier baiser sur le front de la brune avant d'enfiler sa cagoule puis il quitte la driver-room, son casque sous le bras pour se rendre au garage, laissant Esmée seule avec son anxiété.

Elle souffle profondément avant de partir à son tour pour rejoindre Charlotte sur les terrasses surplombant la voix des stands. Elles se tiennent juste au-dessus du garage appartenant Ferrari, à l'endroit où s'effectueront les pit-stop.

Les deux amies n'échangent pas beaucoup à cause du stress de la course, elles observent Charles prendre un excellent départ confortant son avance et aidé par la deuxième Ferrari retenant la monoplace du néerlandais.

La tension ne fait qu'augmenter durant les tours suivants, encore plus quand l'heure des arrêts aux stands approche et que la Ferrari rentre sous leurs yeux. L'arrêt semble réussit et Charles ressort en tête, gardant les rênes de la course jusqu'à la fin.

C'est l'explosion de joie dans le garage de la Scuderia, la monégasque est en larmes et Esmée est obligée de l'entraîner vers l'entrée du parc fermé où se tiennent les mécaniciens vêtus de rouge alors que leur pilote descend de sa monoplace sous les exclamations de tous.

Pierre ne termine que cinquième pourtant sa voiture est déjà garée, il est déjà extirpé de cette dernière pour aller féliciter le monégasque dans une forte étreinte. Sa voix parvient à Esmée et à l'entente de son ton éreinté, Esmée est persuadé que le rouennais est en pleurs :

- Putain, tu l'as fait calamar !

Elle n'entend pas la réponse de Charles, elle napervoit que son visage humide par les larmes alors qu'il retire son casque, encore esseulé par le titre tant espéré qu'il vient enfin de remporter, dans la toute dernière course de cette saison acharnée.

- P'tit cœur, tu pleures ?

- Toi aussi tu pleures, bredouille-t-elle d'une voix tremblante sous l'émotion.

SYNDROME » Pierre Gasly ✓Where stories live. Discover now