Bienvenue à Corporate [Romance paranormale]

Mission 5 : escorter Mr Meh.

— Cathy, pose... doucement... ce lapin au sol et recule. 

Mika à l'air sérieux, mais la jeune femme ne comprend pas et fronce des sourcils. 

— Quoi ? C'est une bombe ? Une tablette ? Un Mégazord ? Un zombie qui va me manger la jugulaire ? Elle jette un coup d'œil rapide au lapin, au cas où. 

L'homme bat des paupières : la timide Cathy montre un autre visage. Il se reprend. 

— Ce lapin n'a rien à faire ici : il va nous attirer des ennuis... 

Mika s'approche lentement, il essaye de la convaincre une deuxième fois tandis que Luan recule jusqu'à son bureau. La jeune femme regarde l'animal, ses grands yeux larmoyants la supplient de ne pas l'abandonner ici. 

— Dans ce cas, dites-moi où je dois le déposer, j'irais moi-même. 

Trop tard : les lumières se coupent. Un courant d'air passe près d'elle, sans un bruit, mais cette odeur... 

Quand la lumière revient, le lapin n'est plus dans ses mains et une silhouette prend la fuite. Par réflexe Cathy court à sa poursuite. Elle sprint à en perdre le souffle jusqu'à l'ascenseur aux portes noires qui sont déjà en train de se refermer : elle plonge sans réfléchir. 

₍⑅ᐢ..ᐢ₎ 

Le choc fut douloureux. Sa tête et son genou lui font mal. Quand ses yeux s'ouvrent tout est flou. Elle se trouve bien dans la cabine, avec cette lumière bleue qui plonge la pièce dans des nuances profondes océaniques. Sa vue se fait plus nette, mais la lumière est trop sombre pour parler de clarté.

Elle est tombée sur quelqu'un, et ce quelqu'un, elle sait très bien de qui il s'agit. Lui est au sol, dos contre la paroi, et retient l'épaule gauche de la jeune femme d'une main pour lui éviter de s'être retrouvée la tête contre ses parties intimes. Gentleman. 

Les yeux de Cathy remontent lentement, de la braguette du pantalon à pinces noir, puis la chemise sombre ajustée, jusqu'au visage du ravisseur de lapin. 

Le gabarit de cet homme n'est pas dans la norme. Ses épaules sont plus larges que sa taille, taillé en V,  l'angle de la mâchoire carrée, un nez droit, menton court, des lèvres sensuelles qui ressortent sur une peau claire. Ses cheveux sont foncés, coupé court avec des mèches en bataille. Le haut de son visage est revêtu d'une sorte de lunettes sophistiquées, sortie tout droit du futur, lui couvrant partiellement le visage et empêche de voir ses yeux.

Et toujours ce parfum naturel qui émane de lui : indescriptible. 

Dessous cet attirail, il est aussi surpris qu'elle. C'est la première fois qu'on le rattrape, pourtant sa technique est infaillible. Cette femme l'impressionne, ce n'est pas donné à tout le monde. 

Cathy à l'impression d'avoir affaire à un homme sortie tout droit d'un jeu Otome tant la situation, et son apparence, défient les lois de la réalité : ce genre de physique qu'on ne voit que dans les fictions romantiques aux proportions trop parfaites pour paraitre réelle.

Son cerveau appuie sur le bouton "hormones en détresses", emballant son rythme cardiaque et rendant son visage rouge vif. Heureusement, sous cette lumière bleue, cela ne se voit pas : sa dignité est sauvée.

— Rends-moi le lapin ! lui crie-t-elle en reconnectant deux neurones. 

L'homme regarde son autre main : l'animal n'est plus là. Il fouille la pièce du regard, et finit par le trouver derrière elle. 

— Petite fripouille, il sourit. 

Cathy ne sait pas ce que signifie ce sourire, mais il est beau. Incroyablement... Ses deux neurones restants sont sur le point de fondre : elle se donne une claque, ce qui ne manque pas de déconcerter l'électricien.