Lettre 1

2 0 0
                                    

Cher inconnu,

Si vous lisez cette lettre aujourd'hui, c'est que je ne suis plus de ce monde... à moins que je ne sois tellement malade et que Madame Chevalier se soit demandé si on pouvait trouver la source de mon mal dans ce coffre . Dans tous les cas, si quelqu'un a ouvert cette lettre et les autres lettres qui l'accompagnent, c'est que je ne suis pas dans la capacité de faire quoi que ce soit.

Au début, je voulais adresser mes lettres au coffre, mais je n'arrivais pas vraiment à écrire. Il fallait que j'écrive suffisamment pour que je me confesse bien. Je parle de confession car j'ai l'impression d'avoir mal agit durant ma vie, sinon, comment expliquer ce qui m'arrive.

Avant d'écrire ces lettres, j'ai songé à écrire un livre... une autobiographie... Puis j'ai songé à écrire dans un journal intime, mais ma confidence n'était pas assez fluide... Il fallait pourtant que je me soulage de ce poids qui serre mon cœur à chaque instant. J'ai essayé chaque style possible avant de m'arrêter à la première lettre. J'ai senti que c'était mieux. Ainsi, on ne me demanderait jamais de suivre un genre bien précis, et j'espère qu'elles ne prendraient pas beaucoup de place. Je sais bien que le style du journal intime est tout aussi libre que les lettres, mais... je ne sais pas... sans doute savoir qu'étant une lettre, il y avait plus de chance qu'elle soit lu et que quelqu'un puisse se dire au fond de lui que je n'avais rien fait de mal... C'est ce que j'espère...

"A ta naissance tout le monde rit, et tu es le seul à pleurer. Conduit ta vie de façon à ce qu'à ta mort, tout le monde pleure et que tu sois le seul à sourire." C'est une citation de Confucius que j'aime beaucoup, mais qui est si dure à réaliser. Je ne pense pas que quelqu'un pleurera ma mort. Je ne sers à rien... Madame Chevalier sans doute, mais à part elle... Je trouve que c'est triste de savoir que c'est une parfaite étrangère qui me pleurera. Mais ma famille. Je radote, et je radote... A ce rythme, je ne pourrais jamais vous dire ce qui s'est passé dans ma vie et, plus important, qui je suis. Le sujet le plus important de tout auteur. Tous les auteurs se sont demandés au moins une fois dans leur vie qui ils étaient en réalité. Notre place dans l'univers...

Alors, pour commencer, je dois certainement me présenter à vous, mon cher inconnu. Je m'appelle Elisabeth S. J'ai actuellement 19 ans. Je suis étudiante de Lettres pour le plus grand malheur de ma famille, même si elle ne me la jamais dit en face. Je l'ai bien senti à chaque fois que l'on discute de mes études. J'aimerais dire que cela ne me fait rien, et pourtant, cela me fait mal au cœur rien que d'y penser. On peut dire que j'ai eu une enfance heureuse. En effet, je n'ai manqué de rien, mais de toute façon, je n'ai jamais rien demandé non plus. J'ai vécu avec mes parents et ma sœur aînée de 6 ans mon aînée. Ah, j'ai dit que j'avais une enfance heureuse, mais je ne sais pas si on peut réellement dire cela. Quand j'essaye de me souvenir de mon enfance, je me dis que sans doute j' aurais été plus heureuse si je ne l'avais pas fait, et s'il n'avait pas été comme il était et qu'il est encore aujourd'hui. Et ce qu'elle a fait également m'a rendu triste, mais cela m'a fait tellement mal que j'ai dû à un moment donner enfouir ces souvenirs dans le fond de mon esprit pour ne plus y penser. Bref, tant de choses se sont passées dans ma vie que je ne saurais le dire dans cette première lettre l'intégralité de ma douleur.

Je préfère m'arrêter là et passer à une prochaine lettre pour commencer à vous raconter les cicatrices de mon âme. Je vous laisse, mon cher. J'espère de tout cœur que vous priez pour le salue de mon âme malgré ce que vous allez apprendre sur moi.

Je vous embrasse,

Élisabeth S.

Les lettres dans le coffreWhere stories live. Discover now