Chapitre 1 - Ava

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La porte de mon bureau claque derrière moi et mes talons résonnent entre les quatre murs. Je jette mon manteau sur le porte-manteau et y accroche mon sac à main.

La salle est grande et pourtant vide. Une armoire à porte coulissante est collée au mur face à la porte d'entrée. Dedans, j'y entrepose certains dossiers des clients avec qui je collabore. Il y a aussi une pile de feuilles vierges. Devant se trouve mon bureau en verre où mon ordinateur, un pot à stylos et bloc y sont posés. Ma chaise noire en tissus est très confortable ; encore heureux ! Avec le temps que j'y passe, manquerait plus qu'elle soit inconfortable...

Une grande vitre donnant sur la ville et les bâtiments rapprochés – je vois même chez le voisin –

Et c'est tout. Je n'ai pas encore pris le temps de décorer mon nouveau poste. J'achèterais sûrement des babioles, telles que des fausses plantes, des cadres photo à remplir et des tableaux. Du moins, des tableaux de peintures faites par ma meilleure amie.

J'observe mon bureau sur lequel une pile de documents à prendre connaissance le plus tôt possible a été posée, ainsi qu'une enveloppe verte.

La journée commence bien.

Je traverse la pièce, le souffle court. Mon retard d'une trentaine de minutes est impardonnable. Cependant, quand ma mère m'a appelé totalement affolée, je n'ai pas pu lui dire d'attendre ce soir. Malheureusement, la raison de son appel était ridicule ; me demander ce que je désirais manger au nouvel an ?! Sérieux !

— T'as croisé un chaton abandonné pour arriver à cette heure-là ?

La voix de mon collègue, Raphaël, s'élève dans mon dos. Je tressaute et lui fais face.

— J'aurais préféré.

Raphaël, âgé de trente-deux ans, est expert dans la boîte depuis trois ans. Marié, père de trois filles en bas-âge, il est le collègue avec qui je m'entends le mieux. Son bureau est à côté du mien. Nous travaillons séparément, cependant sa bienveillance et son partage sont admirables. Il préfère aider que de laisser ses collègues dans le pétrin.

— Rendez-vous à 14h en salle des réunions avec le boss. Il va nous annoncer un truc, mais il ne faut pas que tu te stresses, nous sommes tous concernés.

Oh, j'espère que ce n'est pas grave. Je viens à peine d'arriver...

— D'accord, merci... À tout à l'heure.

— Yes, à midi.

Il repart aussitôt, me laissant seule avec ma pile de dossiers à traiter et l'angoisse de l'arrivée du patron.

En attendant l'heure, je me plonge dans mes dossiers. L'un des objets que je dois expertiser est un coffret à bijoux ancien et visiblement rare. Je le récupère à l'entrepôt et m'y attaque sans perdre plus de temps.

Le style victorien me tape de suite à l'œil. Son époque date de Napoléon III. Les matériaux utilisés sont le bois, la nacre, la soie et le bronze. Le capitonnage intérieur est en soie blanche. L'extérieur du coffret est à la fois moulé et a des peintures anciennes sur chaque côté. Les finitions sont quasi intactes.

Cet objet se vendra vite et à un bon prix.

Lorsque 14h arrive, je quitte mon étage et rejoins le premier où la salle de réunion est. Tout a traversé mon esprit durant la matinée. Et si le patron décidait de virer des employées ? Ce serait ma veine... Je viens à peine d'arriver, je ne souhaite pas rechercher un job maintenant !

Dans la salle, tous les employés sont déjà présents. Nous attendons donc avec impatience et stresse la venue du patron. Les questions fusent dans tous les sens et personne n'a de réponse.

Stéphane Dresen - Tome 4 EmpriseDonde viven las historias. Descúbrelo ahora