Un simple Oracle [EN PAUSE]

Chapitre 11

Il regarde soudainement le ciel en s'arrêtant de marcher.
Ses paupières se closent lentement.

Ses joues et son nez rosie par le froid pointe vers le ciel, il ne bouge plus.

Pendant le court instant que le Chevalier reste dans cette position le temps semble ralentir. Ce petit instant de tranquillité entouré des bruits de la forêt reste piégé dans le temps. 

Je me contente de regarder ses lèvres s'étirer dans un léger sourire pendant qu'il inspire profondément. Sa poitrine se gonfle d'air qu'il bloque quelques secondes avant de le recracher dans un panache blanc créer par le froid.
Il ouvre les yeux et penche légèrement la tête vers moi, son sourire s'agrandit.

Je sens mes oreilles chauffer et mon cœur bondir dans ma cage thoracique. La beauté de son sourire éclatant m'étonnera toujours.

Son visage exprime très bien la tristesse mais il exprime beaucoup mieux sa joie.

Cette joie simple qui adoucit instantanément les traits de son visage. 

Je veux la protéger. 

Je veux protéger cette émotion si simple qui fait pétiller ses yeux et illumine son doux visage.

Parce que bien qu'il soit visiblement épuisé de par la petitesse de son sourire jusqu'à ses yeux gonflé et creusé par de profonde cernes, son sourire resplendit.
C'est la seule chose sur laquelle je suis concentré sur son sourire qui s'agrandit davantage.

-Merci Hayra... Lis-je sur ses lèvres.

Aucun son n'est sorti de sa bouche, il a articulé chaque syllabe pour que je puisse bien les lire.

Le Chevalier à prononcé mon prénom ?

Ça fait combien de temps que je n'ai pas entendu mon prénom de la bouche de quelqu'un d'autre que celle de Jade ?

Il détourne le regard avant de se remettre à marcher comme si de rien était. 

Attendez !

Dites-le encore une fois ! 

Juste une fois !

Je m'avance en ayant pour but de le retenir pour pas que cette proximité s'efface. Mais ma main s'arrête juste devant sa cape.

Comment pourrais-je en exiger plus ?

J'accélère pour le rattraper et pouvoir marcher à ses côtés. 

Nous n'échangeons aucun mot comme si nous ne voulions pas entacher cet instant si spécial. Comme si ni lui ni moi ne voulions briser cette courte sérénité que nous apporte le silence rythmé par le son des flocons qui craquent sous nos bottes.

Une fois dans le palais je tire sur mon col avant de me placer devant le Chevalier afin qu'il me suive jusqu'aux cuisines.

Une fois arrivé, je lui indique un banc qui est placé devant une table. 

La table sur laquelle j'ai mangé pas mal de repas quand mère était encore en vie. À chaque fois que ma présence l'exaspérait, elle faisait tout pour m'éviter pendant des jours sans m'expliquer ce que j'avais pu faire de mal.

Alors je me retrouvais souvent seule à manger ici sous les regards de pitié dès cuisinière. 

J'aurais pu trouvé ça horrible mais la cuisinière en chef me souriait toujours et s'asseyait à ma table le temps que j'ai fini.

Elle était vraiment adorable...

Dommage que mère l'ait renvoyé quand elle a vu que je m'attachais...