~Chapitre 4~

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_Bon, alors pour l'image, j'ai pensé que vous pourriez être assis à votre bureau, légèrement sur le côté, vos discours bien à la vue de la caméra et les rideaux ouverts pour que la lumière de la lune puisse pénétrer votre bureau... par pitié dites moi que ça vous plait : votre regard me fait peur, m'explique la réalisatrice.

_Vous vous y connaissez mieux en audiovisuel que moi. Mais cessez un peu de paniquer, ce n'est pas parce que j'ai envoyé l'autre guignol dans un congélateur à ciel ouvert que je vous y enverrai aussi. Au fait, il était important pour le tournage ?

_Euh... il était aux lumières... faites le rentrer, s'il vous plait, je suis sûre qu'il regrette ses paroles et sa violence.

_Non. Vous avez déjà dû faire des tests de lumière je me trompe ? Donc elles sont parfaites. Au besoin, vous vous ferez un plaisir de prendre son rôle je suppose ? En tout cas, s'il regrette ses actes, moi à aucun moment je ne regrette ce que je fais. J'en suis même assez fier. Il aurait pu au moins me remercier de l'avoir remis sur le droit chemin.

_Bon, très bien. Installez vous, on va faire les derniers tests.

Un homme installe des micros cravates dans mon blazer. Je vais ensuite m'asseoir dans mon fauteuil de bureau en cuir. Je jette un coup d'oeil aux trois cadres que la réalisatrice a remis bien en place sur mon bureau quelques minutes auparavant. Le premier contient une photo de moi et Helen dans nos tenues de parade, juste avant de monter sur nos chars. Je me souviens parfaitement de ce moment, c'était Jeanine qui nous avait pris en photo. Nous ne savions pas encore que nous serions les favoris de la 72ème édition. Helen me manque tellement... elle avait treize ans. Treize ! Elle est morte à treize ans à cause de stupides jeux inutiles pour le plaisir de barbes à papas géantes dénués d'une éventuelle capacité de réflexion. Je soupire.

Je saisis le deuxième cadre, c'est une photo de moi et Katleen qui dormons tous les deux, dans la grotte, quelques heures seulement avant le Festin et ma victoire. Helen était morte quelques heures auparavant. Katleen et moi avions coulé le scorpion géant qui nous pourchassait. Nous étions ensuite retournés dans la grotte, et nous avions dormi, l'un contre l'autre. Katleen avait posé sa tête contre ma poitrine et nous avions parlé. Je me souviendrai jusque dans mon lit de mort quand elle m'a dit : "Je sens ton coeur battre dans ta poitrine Eleftherios.". Oui, mon coeur battait comme il n'avait jamais battu à ce moment là. Mon amour pour Katleen grandissait de seconde en seconde. Katleen m'aimait et je l'aimais. Mais ça, nous ne le savions pas encore. Je repose le cadre en souriant.

J'attrape le troisième et l'admire attentivement. Collée au verre, une photo de moi et Katleen qui nous embrassons. Katleen venait de m'avouer son amour, je venais enfin de l'accepter et de lui déclarer mes sentiments pour elle. Elle m'a demandé de l'embrasser, je l'ai fait, après quelques réticences c'est vrai. Sur la photo, nous nous tenons les mains. Mes lèvres se pressent contre les siennes. Nous savourons ce moment de bonheur. Je lâche une larme en revoyant cette scène. Bizarrement, j'ai presque l'impression de ressentir l'agréable explosion d'ocytocine que j'ai ressenti à ce moment là.

_Monsieur Lory s'il vous plait j'ai besoin de toute votre attention, nous n'avons plus beaucoup de temps devant nous avant le début du direct !

La réalisatrice m'interrompt dans mes charmants souvenirs.

_Oui, excusez-moi. Je crois que mon maquillage a un peu coulé, ce serait possible de m'en remettre ?

Mes préparateurs s'avancent vers moi et me remaquillent en vitesse. Avant que l'équipe de tournage fasse les derniers préparatifs, au fond de la pièce, une télévision qui me permettra de voir en direct Caesar depuis le Capitole. J'écoute les explications barbantes de l'équipe de tournage et soudain, l'hymne de Panem retentit à la télé, et Caesar apparait à l'écran, dans un costume rose et ses mythiques cheveux bleu électriques.

La Rose Grise {Fanfiction Hunger Games}Wo Geschichten leben. Entdecke jetzt